Mali - 12/08/2020
ENORME MANIFESTATION AU MALI AU CRI DE
“Justice pour tous les martyrs!”
“Dehors la France, à bas le gouvernement et le régime du Mali!”
Des milliers de manifestants dans les rues de Bamako, la capitale du Mali, sont descendus ce mardi 11 août, réclamant la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IKB). Leurs banderoles disaient : "Justice pour tous les martyrs", "Dehors la France et Boubou Sisse" (Premier ministre du Mali) et "IBK, démission pour un renouvellement".
Fatigués de la faim, du chômage, du manque d’éducation et de santé, de la violence, de la répression et de l’impunité d’un gouvernement et d’un régime dictatorial, les masses maliennes ont gagné les rues, en réponse à l’appel à la désobéissance civile lancé par le mouvement d’opposition 5 Juin, rassemblement des forces patriotiques dirigé par un religieux, l’imam Mahmoud Dicko. À cette occasion, les magasins de la capitale ont été fermés, les services publics et privés ont été suspendus, c’est-à-dire qu’il y a eu une paralysie partielle dans la capitale.
Mais cette lutte n’est pas nouvelle car les exploités combattent depuis 2019. En mars de la même année, il y a eu un grand massacre dans la localité d’Ogassagou entre deux ethnies, à cause d’une dispute sur des terres, où des milices armées non identifiées des Ogons ont rasé la communauté Peul, brûlant les huttes avec les habitants. Ce terrible événement a poussé dans les rues de la capitale dix mille maliens qui, sous le cri de "Ogassagou plus jamais ! Trop c’est trop !", ont protesté faisant le gouvernement responsable de ce massacre. Leurs banderoles exprimaient leur haine contre les troupes françaises et de l’ONU. "Barkane (mission de l’envoi de troupes françaises au Mali) et Minusma, allez-vous en de chez nous", "les enseignants, les médecins et les cheminots en grève mais IBK s’en fout ! "IBK, dégage !"
Aux massacres qui sont monnaie courante entre différentes ethnies avec des milices armées non identifiées, s’ajoutent des attaques menées par les forces françaises et de l’ONU sous prétexte de confronter les "terroristes" de branches d’Al-Qaida opérant dans ce pays décimé d’Afrique centrale depuis 2012.
La corruption est également au centre de la scène : les dernières élections législatives qui ont eu lieu le 29 mars et le 19 avril, comme on pouvait s’y attendre, ont été frauduleuses, manipulées par le président Keita.
C’est pourquoi, le 11 juin dernier, l’opposition dirigée par le religieux Dicko, qui depuis un certain temps se monte sur la haine du peuple, a appelé à la désobéissance civile. Les masses maliennes exploitées n’ont pas manqué le rendez-vous et sont sorties dans les rues de Bamako, ont occupé le Parlement et le siège d’une station de radio. Il y a eu une grande mobilisation considérée comme historique au Mali, qui a été sévèrement réprimée, où près de 20 manifestants ont été tués et 124 blessés. Les affrontements ont duré deux jours.
Face à une telle manifestation des masses maliennes et à la situation d’instabilité, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est mise en médiateur et a présenté une proposition de gouvernement d’unité et la démission immédiate de 31 députés pour la tenue d’élections partielles, ainsi que la création d’une commission d’enquête sur la mort de manifestants dans les manifestations.
Mais rien de bon ne viendra de la main de la CEDEAO ni des religieux pour les exploités du Mali. Ils ne résoudront ni la faim, ni le chômage, et ils ne donneront pas la terre à ceux qui la travaillent. Ces revendications ne seront résolues que par le peuple travailleur et les masses exploitées en mettant sur pied le pouvoir de ceux d’en bas, en faisant réalité ce qu’ils demandent dans les rues : DEHORS IBK ET TOUT LE RÉGIME !
Il faut désarmer la police, les forces de répression de ce régime infâme et les bandes paramilitaires !
Dissolution de la caste des officiers de l’armée !
Pour l’armement généralisé des masses révoltées ! Pour des comités de soldats, d’ouvriers et d’exploités !
L’impérialisme français est le grand pilleur du Mali et de différents pays d’Afrique dont il tire les ressources et les richesses pour ses transnationales. Et c’est lui qu’y impose les gouvernements fantoches pour assurer ses intérêts.
La France, hors d’Afrique! Expropriation des transnationales, des biens et des richesses de l’impérialisme français et yankee qui pillent le Mali ! Expropriation sans paiement et sous contrôle ouvrier des banques qui volent le peuple malien !
HORS DU MALI LES TROUPES D’INVASION FRANÇAISES ET DE L’ONU !
Hors du continent l’AFRICOM yankee et toutes les bases militaires impérialistes !
Non à la tromperie d’un gouvernement d’unité nationale, qui ne sert qu’à sauver le régime et à empêcher les exploités de prendre le pouvoir. Pour une Assemblée Nationale Constituante révolutionnaire, avec un député élu tous les 10000 habitants, révocable à tout moment. Assemblée fonctionnant avec une chambre unique assumant les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, basée sur une assemblée souveraine et les milices du peuple pauvre.
Seulement un gouvernement provisoire révolutionnaire ouvrier et paysan, basé sur les organismes d’autodétermination des masses en lutte, pourra garantir ces mesures minimales et immédiates pour que le peuple mange.
Le peuple pauvre et les masses exploitées du Mali ont comme allié leurs frères libanais qui se soulèvent aussi contre leur régime, contre leur gouvernement et contre l’impérialisme français.
Et en France se trouve son grand allié : les Gilets Noirs, les sans papiers, les immigrés d’Afrique subsaharienne et les travailleurs algériens, soudanais et du Moyen-Orient, qui travaillent comme esclaves chez les transnationales françaises et se trouvent aujourd’hui en lutte. Et l’ensemble de la classe ouvrière française qui, avec ses Gilets Jaunes, affronte la Ve République impérialiste dans sa propre maison.
La classe ouvrière et les exploités français ont la clé pour libérer leurs frères au Mali, au Liban et dans toutes les colonies du pillage et de l’oppression. Il s’agit d’arrêter la machine de guerre de l’impérialisme français ! "Un peuple qui en opprime d'autres ne saurait être libre!".
VIVE LA LUTTE DE LA CLASSE OUVRIÈRE ET DES MASSES EXPLOITÉES MALIENNES ! POUR LE TRIOMPHE DE L’INSURRECTION AU LIBAN !
Correspondant
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