Argentine –Le 8 juin 2018
La Police de la Ville de Buenos Aires a donné une brutale raclée
au vendeur ambulant sénégalais, Kane Serigne Dame
La police lui a poignardé le bras, sa marchandise a été confisquée et il a été arrêté pour le "délit" de travailler dans la rue et gagner son pain de chaque jour décemment
C’en est assez ! Arrêtons la répression de l'état des patrons, des politiciens corrompus et les juges réactionnaires et anti-ouvriers contre les exploités et le peuple pauvre!
Les syndicats et les organisations ouvriers doivent se mettre en tête de la défense des camarades travailleurs et de vendeurs ambulants, natifs et immigrés!
S'ils touchent à l'un d'entre nous, ils touchent à nous tous !
Hier les travailleurs de Cresta Roja (frigorifique du Buenos Aires, NdT) ont été réprimés par la Gendarmerie. Hier ont été férocement réprimées dizaines d'hommes et femmes, qui occupaient pacifiquement un domaine de terres à Cordoba pour pouvoir construire leurs petites maisons et donner à leurs familles, un toit et un couvert. Et si nous regardons et analysons ce qui passe au jour par jour, tous les jours, la scène est la même : violence de l'état bourgeois et ses institutions répressives, pour donner une leçon aux travailleurs et au peuple. C'est la brutalité de la classe dominante qui massacre et réprime sans pitié pour mettre à genou à la grande majorité, qu'elle martyrise et opprime au bénéfice d'une poignée de parasites que vivent du sang, de l'effort et du sacrifice des autres. Est-ce que nous ne voyons pas les snipers de l'occupante armée sioniste, en tuant aux balles les palestiniens qui veulent récupérer leur nation. Ou est-ce que nous ne voyons pas comment Al Assad et Poutine, sous le regard attentif de Trump et l'OTAN, tuent aux explosions de bombes, avancent dans leur génocide contre le peuple syrien pour finir d’écraser l´héroïque révolution. Et celui qui ne le voit pas, doit enlever rapidement le bandeau de ses yeux, parce qu'il finira pour être un complice de la sauvagerie aberrante des capitalistes.
Le mardi une image atroce parcourait tous les portails des réseaux sociaux dans les téléphones portables. Un vendeur ambulant sénégalais, Kane Serigne Dame, se trouvait sur le sol ensanglanté et entouré de policiers. Minutes avant, effectifs de la Police de la Ville de Buenos Aires l'ont réduit à coups de tonfa et pieds. Alors qu’un homme en uniforme tirait un couteau et lui donnait un coup de poignard dans le bras. L'entaille a été si profonde qu'il a perforé une artère et Kane s'est évanoui dans ce moment. Quel est le "délit" qu’un vendeur ambulant noir émigré du Sénégal a pu provoquer en échappant à la pauvreté et à la misère qui s’abattent sur l'Afrique martyrisée, pour survivre en Argentine ? TRAVAILLER!
Avec un bras dans la chair à vif en déversant un fleuve de sang, totalement inconscient, ces policiers assassins ont emmené à Kane à l'Hôpital Álvarez où il a dû être opéré chirurgicalement pour tout de suite l’arrêter pour " ne pas respecter l'autorité" et pour "violer la loi des Marques". CYNIQUES! Ils ont seulement des excuses inventées! Puisque ainsi l'état et la patronale traite aux travailleurs et exploités immigrants, comme des esclaves et quand eux ont la "audace" de faire une demande pour des améliorations simples à la communauté noire, ils sont tués comme l'ont fait en 2016 avec Massar Ba (un défenseur des droits des vendeurs ambulants africains). Rappelons aux travailleurs de l'atelier clandestin de Luis Viale qui sont morts par la négligence et la soif de bénéfice du patronat textile esclavagiste et les grandes marques de vêtements. Rappelons comment en décembre 2010 les forces policières délogeaient violemment les milliers de travailleurs immigrants qui occupaient le Parc Indoamericano en exigeant des logements pour tous. Ce jour pénible, il y a eu trois boliviens morts, mais ils pourraient avoir été péruviens, paraguayens ou sénégalaises.
Ce que nous avons vu hier sur les trottoirs de Flores (un quartier de Buenos Aires NdT) est monnaie courante sur toute la planète. Et surtout les exploités Noirs, ça fait des siècles qu’ils étaient enlevés de son Afrique natal pour être vendu comme esclaves aux États-Unis et au reste du monde. C’est pour cela que l'Anglo American et le gouvernement du Congrès National Africain (ANC) en août 2012 n'ont pas eu de clémence pour assassiner 34 mineurs de Marikana qui luttaient pour un salaire de 12.500 rands en Afrique du Sud. Pour cela Obama et sa police ont tué de pauvres jeunes Noirs comme Michael Brown, Eric Gardner, Freddie Grey et tant d’autres que nous pouvons voir mourir aux mains du terrorisme policier soit dans les rues nord-américaines ou européennes au Congo, le Zimbabwe, l'Afrique du Sud, le Brésil ou l’Haïti.
"Flores est pratiquement militarisé. 50 effectifs du Commissariat sont venus et ils s’en sont pris à lui. Ils l'ont frappé avec le tonfa parce qu'ils ne réussissaient pas à le dominer. Après l'Infanterie est arrivée et l'un a tiré un couteau et lui a donné un coup de poignard" a commenté au journal Pagina12 l'un qui a été témoin de cette attaque policière. C’est exactement à Flores où Kane Serigne vend des chaussures. "Il est arrivé il y a deux ans au pays : au commencement il travaillait à Liniers, où la police séquestrait la marchandise; maintenant il est à Flores, où il doit échapper de la police pour pouvoir travailler (Revista Critica)" ses amis ont dit aux journalistes.
Kane Serigne Dame, aussi comme plusieurs sénégalaises qui arrivent au Buenos Aires, vit en conditions déplorables. Il a trouvé une " chambre au fond d'un garage au côté de la station de trains du Sarmiento. Il n'a pas de douche : il se baigne avec des casseroles chaudes. Avec son frère, qui vend des vêtements, il va acheter la marchandise à La Salada. Et après la partie la plus difficile : vendre sans rester tranquille une seconde, en marchant continuellement. Puisque s'il s’arrête, s'il s'installe rudement dans un lieu, la police peut dire que sa vente n'est pas ambulante, que cela est un délit parce qu'il est « en usurpant l'espace public » (Revista Critica)". "Je marchais simplement et ils me l'ont commencé à agresser. Ils ont voulu me retirer les choses" Kane Serigne a pu communiquer dans l'un des reportages qu’il a donné après les événements.
Cela ne peut pas continuer plus longtemps. La classe ouvrière doit dire ça suffit ! Et elle doit arrêter une fois pour toutes, avec ses propres méthodes de lutte, l'escalade répressive du gouvernement de Macri et de tous les politiciens "opposants" qui lui donnent gouvernabilité et approuvent la plupart de ses projets de lois que rien de bon n’ont ni auront pour les travailleurs et exploités qui vivent en Argentine.
Depuis la Ligue Ouvrière l'Internationaliste du Zimbabwe et la Démocratie Ouvrière de l'Argentine, nous appelons toutes les organisations de travailleurs nationales et internationales, en commençant pour celles des États-Unis, tel que le mouvement Black Lives Matter (Les vies noires comptent), de l’Europe, de l'Afrique et de l'Argentine, à entourer de solidarité et d’appui aux camarades sénégalais, ceux qui sont tourmentés et poursuivis par la police et l'état. Si les organisations ouvrières et les syndicats ne se mettent pas à la tête de cette lutte nous verrons plus de raclées et plus d’enterrements de travailleurs immigrants et les cas de "gâchette facile" augmenteront aux mains de la police assassine dans les quartiers ouvriers et populaires et la répression et la prison contre tous ceux qui luttent. Il doit surgir des assemblées dans les lieux de travail, dans les établissements, dans les collèges et les universités. On en a marre qu’ils nous poignardent, qu’ils nous tuent ou qu’ils nous disparaissent quand nous réclamons pour ce qui nous correspond. Nous ne sommes pas en présence d'un cas isolé, nous sommes devant l’agissement criminel de l'état des puissants, qui vient de tuer les jeunes Santiago Maldonado et Raphaël Nahuel dans La Patagonie et maintient en prison à Jones Huala pour exiger des terres pour les mapuches exploités.
Une seule une classe, une seule lutte! Pleins droits pour tous les immigrés! À même travail, même salaire! Papiers pour tous immédiatement! Jugement et châtiment pour les assassins de Massar Ba! À bas la caste de juges réactionnaires et anti-ouvrières! Dissolution de la police et d'autres forces répressives! Pour un Comité d'Auto-défense des organisations ouvrières pour arrêter la répression à ceux qui luttent et aux exploités immigrants qui n'ont rien dans cette "démocratie" pour riches dirigée depuis l'ambassade yankee au service des banquiers de Wall Street et des grandes multinationales qui pillent l'Afrique et l'Amérique Latine!
Ligue Ouvrière Internationaliste (LOI-CI)- Démocratie Ouvrière de L’Argentine
Ligue Ouvrière Internationaliste du Zimbabwe (WIL)
Adhérents à la FLTI