Las Heras, Santa Cruz, Argentine Le 22 octobre 2014 À tous les travailleurs, aux organisations d’ouvriers et d’étudiants, aux partis de travailleurs et aux organismes de droits de l'homme d'Argentine et du monde qui sont solidaires avec notre lutte :
Depuis cette Commission de travailleurs condamnés, familles et amis de Las Heras, en premier lieu nous voulons faire arriver une chaleureuse accolade à tous les travailleurs et étudiants du pays et du monde qui luttent pour notre acquittement. Dans quelques semaines il fera un an du jour où le tribunal videliste du gouvernement et des pétrolières nous a condamné à l’emprisonnement à perpétuité ou à 5 ans de prison à dix travailleurs pétroliers de la ville de Las Heras, en Santa Cruz seulement du fait d'avoir lutté contre l'impôt sur le revenu et contre la précarisation du travail. Ce jour-là, écouter comment la justice des pétrolières nous condamnait, en avalisant la répression et la torture, a été terrible pour nous et pour nos familles. Nos enfants tremblaient de peur de voir leurs parents emprisonnés. Quand le procès a commencé, dans la solitude du tribunal, les juges étaient enhardis et nous voyions dans leurs visages la soif de vengeance. Avec nos familles et grâce au courage des témoins qui ont dénoncé les tortures, nous avons mis debout notre peuple, nous avons perdu la peur et gagné les rues. Voilà pourquoi le 12 décembre de l'année dernière a été différent. Il a été un jour de lutte que nous avons nommé « Jour International du Travailleur Poursuivi par l'Impérialisme et les Gouvernements ». Depuis toutes parties du monde, différents travailleurs nous envoyaient leur solidarité, tels que les camarades palestiniens. En France, les prisonniers basques avec Georges Abdallah repoussaient leur ration de nourriture dans la prison en solidarité avec nous. Et à la fois, des organisations combatives d’ouvriers et d’étudiants se joignaient à cette journée de lutte en Chili, en Bolivie, au Japon, au Mexique, en Algérie, au Brésil, au Zimbabwe, entre autres. Quand la juge a lu les verdicts, sa voix tremblait déjà, elle n'était plus comme au début et comme pendant tout le jugement. Parce qu'ils savaient que nous n'étions plus seuls, que des milliers de travailleurs d'Argentine et du monde étaient avec nous. Cette juge, servante des pétrolières, n’avait presque pas de voix quand elle a écouté que les parents des inculpés, hors du tribunal, annonçaient par mégaphone que les travailleurs du gisement Los Perales, à Las Heras, avaient paralysé quelques équipes et que les travailleurs d'INDUS réalisaient une rétention de services dans notre appui. On commençait à rendre réel le cri de : s'ils touchent à un, ils touchent nous tous! Et grâce à cela aujourd'hui, quoique condamnés, nous sommes chez nous avec nos familles.
Nous avons toujours dit qu'avec notre condamnation à la prison et même à perpétuité, les pétrolières, le gouvernement, ses juges et ses procureurs voulaient donner une leçon à tous les travailleurs pour que plus jamais ils ne sortent lutter pour leurs droits. Malheureusement, nous avions raison. Les lutteurs de Corral de Bustos sont toujours en prison, Esteche et Lescano aussi, les travailleurs de ATE Rio Gallegos vont accomplir un an en prison et il y a plus de 7000 travailleurs inculpés pour lutter. Le gouvernement, sa justice et les différents patronats continuent avec leur attaque brutale contre tous les travailleurs, avec licenciements, suspensions, inflation, chômage, précarisation du travail et ils nous volent toujours avec l'impôt sur le revenu. On ne tolère plus cela!
C'est pour cela que nous appelons tout le monde à réaliser à nouveau un Congrès Ouvrier ici à Las Heras le prochain 12 décembre, jour qui est devenu depuis un an le Jour de Lutte Internationale du Travailleur Poursuivi. Nous sommes toujours debout en luttant, avec cette condamnation que nous portons tous les jours sur nos épaules, bien qu'ils continuent de nous poursuivre. Les résolutions que nous avons votées dans notre congrès du 12 octobre de l'année dernière et dans l'assemblée ouvrière du 1er Mai que nous avons réalisés à Las Heras, ont plus de vigueur que jamais. Nous avons besoin d'une grève pétrolière et d’une grève nationale pour toutes nos revendications et de mettre en place immédiatement une Table de Coordination Nationale. Cet appel que nous vous faisons a le but de ne pas rester seuls, pour que la lutte pour notre acquittement, pour la liberté des prisonniers et pour la fin des accusations contre les lutteurs forme partie des revendications de tous les travailleurs contre les licenciements et les suspensions, parce que C'EST UNE MÊME LUTTE.
Pendant cette année, avec différents travailleurs, organisations ouvrières et camarades emprisonnés du monde, comme la famille de Samer Al Issawi, nous avons mis sur pied un Réseau de Solidarité Internationale pour la liberté de tous les prisonniers politiques du monde. Ceux-ci et tous ceux qui ont lutté avec nous l'année dernière, nous les appelons aussi à continuer de lutter ensemble, le prochain 12 décembre.
Parce que ce 12 décembre n'est pas pour nous un jour pour célébrer, les travailleurs nous n'avons rien à fêter. Ce jour-là doit être pour nous joindre, pour nous unir : LUTTONS ENSEMBLE!
Pour une Table de Coordination Nationale pour la liberté de tous les prisonniers politiques et pour la fin des accusations contre tous les camarades! État répressif! Acquittement des ouvriers pétroliers de Las Heras! Liberté pour les travailleurs d’ATE Rio Gallegos, les prisonniers de Corral de Bustos, Esteche et Lescano dirigeants de Quebracho et pour tous les prisonniers politiques et sociaux! Pour la fin immédiate des accusations des plus de 7000 lutteurs ouvriers et populaires inculpés! Assez d'attaquer et de condamner les travailleurs! Amnistie immédiate pour tous les camarades emprisonnés et inculpés du pays!
Pour la liberté de Georges Abdallah - lutteur de la cause palestinienne-, des prisonniers basques, de Mumia Abu Jamal, de Shireen, Samer et Medhat Issawi et des milliers de prisonniers palestiniens, des prisonniers anti-impérialistes de Guantanamo, des comuneros d’Ayo-Ayo en Bolivie, etc.! Pour un Réseau de Solidarité Internationale pour la liberté de tous les prisonniers politiques du monde! PLUS JAMAIS SEULS!
Commission de travailleurs condamnés, familles et amis de Las Heras
Hugo Gonzalez, condamné à l’emprisonnement à perpétuité José Rosales, condamné à l’emprisonnement à perpétuité Ruben Bach, condamné à l’emprisonnement à perpétuité Omar Mansilla, condamné à 5 ans de prison Daniel Aguilar, condamné à 5 ans de prison Raquel Valencia, épouse de Gonzales Claudia Bazan, épouse de Rosales Veronica Bazan, épouse de Bach Claudia Pafundi, épouse de Mansilla
Adhèrent à cet appel : Helena Mansilla, mère de Quique et Daniel Aguilar, condamnés à 5 ans de prison Nestor Vibares, ouvrier inculpé qui a passé trois mois en prison du fait d’avoir lutté avec ses collègues de BACSSA Marcela Gonzalez, épouse de Nestor Vibares |