Senkata - Bolivie Le 16 mai 2022
Un front de bureaucrates syndicaux traîtres et ennemis du socialisme a laissé isolées les héroïques familles de victimes qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre le coup d’État fasciste de 2019
UNE GRANDE TRAHISON À LA LUTTE DES VICTIMES DU MASSACRE DE SENKATA ET DE CEUX QUI RÉCLAMENT LA JUSTICE ET LA LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS POLITIQUES
LA JUSTICE NE VIENDRA PAS DU GOUVERNEMENT ARCE, L’IMPOSTEUR DU PEUPLE
LE JUGEMENT ET LA PUNITION DE TOUS LES ASSASSINS NE VIENDRONT D’AUCUN GOUVERNEMENT BOURGEOIS, CELA VIENDRA AVEC UN NOUVEAU SOULÈVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DES OUVRIERS ET DES PAYSANS
RECUPERONS LA COB DES MAINS DE LA BUREAUCRATIE SYNDICALE !
NI OUBLI, NI PARDON, NI RÉCONCILIATION : JUSTICE
Aujourd’hui matin, à 9h, a commencé la marche des victimes du massacre de Senkata et de Sacaba du 8e arrondissement (El Alto). Malgré le froid qui frappe et le soleil fort qui blesse, subissant la faim et la soif, nombreuses femmes portant leurs Wawas (enfants) dans leurs awayos (sorte de toile), plusieurs veuves et orphelins, des travailleurs qui ont encore des procès et sont persécutés et des blessés par balle ont parcouru beaucoup de kilomètres pour atteindre le siège du gouvernement cherchant à être reçus par le gouvernement qui n’a pas encore fait justice ni libéré les prisonniers politiques de 2019. Bien au contraire il a garanti la pleine liberté aux fascistes tels que Camacho, Arias, Mesa et aux officiers de l’armée meurtrière.
Malgré avoir convoqué à plusieurs reprises la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB), la Fédération des Conseils des Voisins (FEJUVE) de El Alto, la Centrale Ouvrière Régionale (COR) de El Alto, la Centrale Ouvrière Départementale de La Paz entre autres, les victimes ont convoqué à nouveau ces organisations pour lutter pour justice et pour la libération de tous les prisonniers politiques, mais, une fois de plus, les directions bureaucratiques leur ont tourné le dos en laissant les victimes du coup d’État fasciste isolées dans leur lutte. C’est pour cela, et avec raison, que les victimes ont dénoncé ces bureaucrates qui utilisent dans leurs discours la lutte pour la justice dans leurs assemblées et congrès, mais dans les faits, n’ont absolument rien fait pour la justice. Ce sont des misérables !
Les organisations de gauche et les féministes qui, à un moment donné, prétendaient lutter pour la justice du "sang versé de Senkata et Sacaba" ne sont pas apparues non plus. Elles ont démontré comme cela qu’elles se sont subordonné au MAS d’Arce. Inutile de parler d’autres courants comme le POR de Lora qui, lors du coup d’État fasciste de 2019, ont fini dans un bloc avec le fascisme agissant comme les porte-parole de la Media Luna car ils ont calomnié les ouvriers et les paysans d’El Alto qui se sont levés et ont cherché à affronter Camacho et les autres fascistes, en disant qu’ils étaient des "marginaux" et des "troupes du MAS". Deux variantes des laquais de la bourgeoisie, tournant le dos à la lutte pour la justice et la liberté pour tous les prisonniers politiques.
Malgré la fatigue qui accablait les victimes, elles sont arrivées avec force dans l’après-midi à la luxueuse Grande Maison du Peuple où repose l’administration du gouvernement Arce, dont les bâtiments étaient fortement gardés par des policiers et des membres de l’Unité Tactique des Opérations de Police (UTOP) qui avaient clôturé l’entrée de la Place Murillo. Le gouvernement, habitué à faire la sourde oreille envers les revendications ouvrières et paysannes, a encore une fois fermé les portes aux nez des victimes du massacre de Senkata auxquelles il avait fait des promesses comme mettre en ordre de "priorité" la justice pour les victimes. Et voilà que c’était de la pure démagogie bourgeoise du MAS pour sauver tout le régime meurtrier et protéger les affaires de l’oligarchie fasciste de la Media Luna ! A bas le pacte de "pacification" du MAS, la Media Luna et la bureaucratie de la COB qui fut bénie par l’OEA et l’ONU!
Pour couronner le tout, les familles de victimes ont dénoncé le fait que l’État, avec Sabina Orellana Cruz (Ministre des Cultures), organise des Festivals au nom des Victimes, des familles, des blessés, des torturés du massacre de 2019 pour récolter des fonds. La colère a été grande quand ils ont appris que cette ministre a récolté environ 400 000 bolivianos (58 000 dollars) dont même pas un centime n’a été versé aux familles qui souffrent de la faim, du froid et de la fatigue pour réclamer justice.
Dans la nuit, les victimes continuent à se battre : elles tiennent une veillée jusqu’à ce que le président les reçoive et ils écrivent des panneaux avec leur propre sang pour obtenir leurs revendications de justice qui sont celles de tout le peuple opprimé.
Les victimes du massacre de Senkata ont besoin de toute la solidarité des organisations ouvrières, étudiantes et des droits de l’homme! Place à l’unité et la coordination!
Depuis les assemblées dans les usines, les mines, les écoles et les lieux de travail, il faut voter un soutien effectif envers nos frères de classe qui réclament encore la justice et la liberté pour tous les prisonniers politiques de 2019!
Assez de dirigeants laquais au service de nos bourreaux ! Récupérons la COB, la COR d’El Alto, la COD de La Paz et les autres organisations pour lutter pour la justice et pour toutes nos revendications ouvrières et des exploités !
La justice viendra de la main du soulèvement ouvrier et paysan en conquérant nos tribunaux dirigés par les victimes du massacre de 2019 !
La prison à Camacho, à Mesa, à Murillo et aux autres fascistes et officiers de l’armée assassine !
Dehors l’ONU, l’OEA et le FMI !
Ni oubli, ni pardon, ni réconciliation : JUSTICE !
La rébellion des esclaves n’est pas un délit, elle est justice !
Fusil, metralla, Senkata y Sacaba no se callan! (Fusil, mitraille, Senkata et Sacaba ne se taisent pas !)
Liga Socialista de los Trabajadores Internacionalistas de Bolivia
Democracia Obrera Bolivia
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