À bas le gouvernement de famine, de misère, de mort et de répression de Loukachenko ! Le peuple veut la chute du régime !
Le 9 août, une nouvelle farce électorale a eu lieu en Biélorussie : cela a donné Aleksander Loukachenko comme vainqueur avec plus de 80 % des voix, il est au pouvoir depuis près de trois décennies (26 ans). Loukachenko, qui vient du rein de l’ancien PC de l’Union soviétique, est le seul président que la Biélorussie a eu depuis la restauration capitaliste et pour cela a donc été surnommé "le dernier dictateur d’Europe". Le PC biélorusse, qui compte une dizaine de parlementaires, a soutenu la candidature de Loukachenko.
Après avoir connu les résultats, les masses sont descendues par des milliers dans les rues de plus de 30 villes du pays pour la troisième nuit consécutive et le gouvernement a réagi par une répression brutale qui a fait au moins deux morts, plus de 250 blessés et plus de 6000 détenus. Les listes officielles de détenus ne sont pas connues, donc des dizaines de personnes reportent des jeunes disparus. Les conditions de détention sont brutales. Dans les cellules pour cinq détenus, il y a 50, 70 personnes qui doivent rester debout, parce qu’elles n’ont même pas de place pour s’asseoir. Il n’y a pas assez d’eau et ils sont constamment battus. Plusieurs usines, principalement dans le secteur de la métallurgie, ont fait grève pour obtenir la libération de prisonniers et des élections présidentielles libres.
La fraude électorale a été le déclencheur, mais dans ces manifestations on a exprimé la juste haine des masses qui subissent des persécutions et une cherté de la vie qui est aggravée par le krach économique mondial accéléré par la pandémie, qui, en Biélorussie, a durement frappé les exploités et l’économie nationale, on estime une descente du PIB de 6 % pour l’année 2020. C’est une lutte politique des masses contre un régime de famine, de misère et de répression.
La principale centrale syndicale est aux mains de la pourrie bureaucratie stalinienne du PC alliée à Loukachenko. Et les syndicats "indépendants" qui ont commencé à s’organiser depuis les années 90 sont très minoritaires et ont subi des actes d’illégalité, des perquisitions et leurs dirigeants ont été persécutés, comme il est arrivé dans les jours qui ont précédé les élections. Les journaux critiques au gouvernement sont persécutés, la plupart des chaînes de télévision sont contrôlées par l’État et les médias numériques ont besoin d’une licence de l’État pour fonctionner. Même aujourd’hui, le gouvernement a coupé l’Internet pour tenter d’empêcher la communication entre les manifestants.
Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent qu’en juillet plus de 400 personnes ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations pacifiques parce que, comme en Russie, les mobilisations sont interdites.
De même, la bourgeoisie "d’opposition" a formé une coalition avec la démocratie chrétienne, le parti civique (d’orientation conservatrice) et la social-démocratie. Elle a eu des candidats proscrits et a présenté comme personnage principal Svitlana Tijanovskaya (épouse du blogueur et producteur de médias Siarhei Tsikhanouski qui était candidat mais il n’a pas pu se présenter puisqu’il a été arrêté). D’autres candidats, comme Tsepkalo (ancien ambassadeur de Biélorussie aux États-Unis, qui s’est enfui en Russie face à la menace d’être arrêté) dont ses avals n’ont pas été reconnus pour être candidat et Babaryka (ancien banquier de Gazprombank, détenu), ont apporté leur soutien à Tijanovskaya. La commission électorale a reconnu, cette collision de l’opposition à peine 9,9 % des votes quand elle avait appelé des manifestations massives quelques semaines avant les élections. Svetlana Tijanóvskaya, qui a décidé le 11/8 de s’exiler en Lituanie, a appelé à la cessation des manifestations. Mais des milliers d’exploités ont ignoré cet appel. C’est que, nous insistons, ces brèches ouvertes dans les hauteurs ont été exploitées par d’énormes secteurs de masses qui se sont faufilées, en utilisant les disputes entre les cliques bourgeoises, pour exprimer toute leur haine contre le gouvernement et le régime qui les condamnent à la faim, à la misère et à une répression brutale.
La Biélorussie est une ancienne république soviétique qui, actuellement, est toujours imbriquée avec l’économie de la Russie. À travers la Biélorussie, comme à travers l’Ukraine, le gaz et le pétrole russes arrivent en Europe. Le 35 % de ses exportations de machines et d’équipements, principalement pour les champs, les minéraux, les produits chimiques, les métaux, les textiles et les produits alimentaires sont destinés à la Russie. En échange, elle reçoit de l’électricité et du pétrole bon marché de la Russie. Cette relation politique et commerciale se tend et s’améliore en fonction des affaires. Depuis les années 90, il est en vigueur un accord d’État de l’Union qui prévoit la libre circulation entre les deux pays et des accords commerciaux. Et malgré les crises fréquentes dans les relations entre les deux pays, Poutine a été le premier à reconnaître et à féliciter Loukachenko après les élections.
Le rôle du stalinisme est un support central du gouvernement de Loukachenko et pas seulement du PC de la Biélorussie. En témoignage de sa servilité, le Parti Communiste de la Fédération de Russie (officiel) a félicité Loukachenko pour sa "victoire". Au compte du Comité Central, Zyuganov s’est adressé avec une lettre disant : "Cher Alexander Grigorievich ! Veuillez accepter mes chaleureuses et sincères félicitations pour votre victoire à l’élection présidentielle!" (du site officiel du PCFR. « G. Zyuganov a félicité A.G. Loukachenko pour l’élection au poste de président de la Biélorussie » 08/08/20)
À Minsk, ont été signés des pactes contre-révolutionnaires pour détourner et écraser l’héroïque soulèvement de masse ukrainien de 2014. Ce soulèvement des masses de Biélorussie, lutte pour remettre sur pied les forces révolutionnaires de l’Europe de l’Est, de même que les mineurs de l’Est de l’Ukraine qui se soulèvent contre la faim et les licenciements. Leur combat est aussi frère de la lutte des exploités russes qui cherchent à se mettre debout contre le régime détesté de Poutine, ce meurtrier des masses syriennes au compte de l’impérialisme.
En Biélorussie, les masses font face à un régime de terreur. C’est pourquoi pour vaincre la dictature de Loukachenko et pour conquérir des libertés démocratiques, pour avoir du travail, du logement, de la santé, des salaires et des retraites dignes, pour conquérir le droit de former des syndicats indépendants, de faire grève, le droit de manifester et de se mobiliser, pour conquérir la liberté immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, pour en finir avec les persécutions et les fausses causes criminelles contre les manifestants, la première tâche est : À bas l’autocratie ! Dehors Loukachenko ! Dehors l’oligarchie, héritière des traîtres du PC qui ont livré l’URSS à l’impérialisme !
Dissolution de la police et des services de renseignement et de tout l’appareil répressif de l’état ! Liberté immédiate et inconditionnelle pour les plus de 6000 détenus dans les manifestations ! Il faut exproprier sans paiement et sous contrôle ouvrier les entreprises, l’industrie et les ressources naturelles qui ont été volées par les anciens bureaucrates devenus nouvelle classe possédante et qui ont livré l’ex-URSS à l’impérialisme. Il faut exproprier sans paiement et sous contrôle ouvrier toutes les entreprises et banques impérialistes. Il faut exproprier sans paiement les terres des mains de l’oligarchie et de l’impérialisme.
Pour y parvenir, les travailleurs et les exploités de Biélorussie doivent reprendre le chemin de l’héroïque révolution d’Octobre : Place aux conseils d’ouvriers et de soldats ! Pour une Biélorussie soviétique d’ouvriers et de soldats rouges, sans dictateurs ni bureaucrates staliniens traîtres !
Du Portugal aux steppes russes, une seule classe ouvrière et une même lutte contre un même ennemi : l’impérialisme, les banquiers et les oligarques.
Pour les États-Unis socialistes d’Europe, du Portugal jusqu’aux steppes russes !
Le prolétariat de Biélorussie entre au combat de classe Lire plus