Francia - 25/11/2020
«La police nous chasse partout où on s’installe, on veut seulement dormir dans un endroit sûr»,
Assez de persécution de la police aux sans-papiers !
Pour logement digne, papiers et travail d’immédiat pour tous les migrants !
Sans avoir un endroit où dormir au milieu d’une recrudescence de la pandémie de ovid et constamment harcelés par la police et par les forces répressives de cette bourgeoisie bouchère de la Ve République française, entre 500 et 1000 immigrés se sont retrouvés sans abri, ils ont erré dans les rues en dehors de Paris. Près de 3000 immigrants en provenance d’Afghanistan et d’Afrique subsaharienne avaient été expulsés d’un campement informel qui se trouvait depuis quelques mois sous une autoroute près d’un stade à Saint Denis. Une partie d’entre eux a été emmenées aux centres de rétention et à un gymnase dans la zone de l’île de France, mais d’autres n’ont pas de la place où rester. L’État les a délogés et les places n’ont pas atteint pour accueillir des centaines de ces immigrants.
En a marre de souffrir d’un tel opprobre, de cette vexation, ils décidèrent, la nuit du lundi 23 novembre, d’installer un campement sur la Place de la République. Il y avait environ 500 tentes, l’une à côté de l’autre, dans le centre de Paris.
“La police nous chasse partout où on s’installe, on veut seulement dormir dans un endroit sûr” exprimait à la presse cette nuit un jeune homme afghan avec des larmes dans les yeux.
Mais la même nuit de lundi, la police a déclenché une répression sauvage contre les immigrants, sous le commandement du gouvernement de Macron, qui ne pouvait pas permettre une telle désinvolture en occupant cette place symbolique de Paris. Pendant la répression on pouvait entendre les cris des immigrants, des manifestants qui les aidaient tandis que la gendarmerie et la police avec leurs forces répressives arrachaient les tentes du sol même avec les migrants à l’intérieur ! Très vite, la place de la République fut enveloppée de gaz lacrymogènes et des scènes de grande violence montraient l’acharnement des forces répressives qui se précipitaient aux gourdins purs, avec des croche-pieds en renversant les immigrants. Des centaines d’entre eux fuyaient, couraient, d’autres tombaient sous leurs matraques, même des journalistes furent réprimés.
Contre une telle répression, une manifestation a eu lieu ce mardi 24 novembre sur la même place de la République. Des milliers de participants ont exprimé leur répudiation dans "la nuit de la honte" au cri de "solidarité avec les sans-papiers". À Paris, la manifestation s’est terminée avec des affrontements avec la police et des mobilisations ont également eu lieu à Dijon, Lyon, Bordeaux, Caen.
En outre, ils ont manifesté contre la loi de sécurité globale qui a déjà été approuvée par les députés et sera discutée au Sénat en janvier, projet de loi qui donne l’impunité aux forces répressives, car on ne les pourra pas filmer quand ils nous étrangleront avec leurs genoux dans nos gorges ou quand ils nous tuent dans la rue !
Assez! Nous ne pouvons pas permettre de traiter ainsi ceux qui fuient les guerres, la persécution politique, la faim, la misère de leur pays. Nous ne pouvons pas permettre qu’ils continuent à mourir en Méditerranée, alors que, voulant trouver un lieu où travailler et vivre dignement, ils rencontrent l’Europe impérialiste en fermant les portes. : Que les frontières s’ouvrent !
La CGT, Solidaires et d’autres centrales syndicales doivent d’ores et déjà prendre en leur main les demandes des sans-papiers, car ils sont le secteur le plus opprimé de la classe ouvrière française. ! Ne pouvez pas les isoler du reste de la classe ouvrière française, parce que les immigrés en font partie ! Assez de diviser leurs luttes ! Les immigrés sont aussi des travailleurs, ceux qui font les pires boulots, avec des salaires misérables, ceux qui travaillent au noir, sans assurance maladie, sans endroit pour vivre ou entassés dans ces centres d’accueil où ils sont comme dans un camp de concentration. Ce sont les démunis, sans aucun droit, sans même avoir droit à un lit pour dormir. Les centrales syndicales doivent immédiatement intégrer et affilier les sans-papiers. En obtenant cette unité de l’ensemble des exploités il faut organiser déjà une grève générale qui prenne d’abord toutes les demandes des sans-papiers.
De cette façon, on pourra mettre le pied sur la poitrine de la bourgeoise bouchère de la Ve République française qui mène une attaque féroce contre l’ensemble de la classe ouvrière et en particulier sur les immigrés. Assez de déportations ! À bas la loi d’asile !
À bas la loi de Sécurité Globale! Le chemin est tracé par le mouvement noir des États-Unis qui, par sa lutte, a mis en échec l’impérialisme yankee.
La vie noire et celle des immigrants et des réfugiés COMPTENT ! DISSOLUTION DE LA POLICE et toutes les forces répressives !
Face à la répression qu’ils subissent jour après jour, Comités armés d’autodéfense des immigrants, réfugiés, avec le reste des travailleurs pour se défendre contre la violence policière et les forces répressives! En chaque quartier, en chaque usine.
Nous sommes tous des immigrants et des réfugiés !
Logement digne pour tous d’immédiat ! Papiers pour tous les migrants et réfugiés ! Un travail digne pour tous ! Un salaire égal pour un travail égal ! Liberté aux migrants, réfugiés emprisonnés dans les "centres de rétention administrative" où l’impérialisme français les prend en otage !
Sans justice, il n’y aura pas de paix !
|