Le 18 d’Avril 2016
Mayotte (colonie française Sud Africaine):
15 jours de grève générale contre l'inégalité, pour des améliorations salariales, pour retraite, sécurité sociale, pour éducation, pour la santé.
Que la révolte des exploités de Mayotte vive!
Que son combat n’arrête pas!
L'île Mayotte situé dans l'Océan Indien à 8000 kms de Paris, est un département de la France, le nombre 101 depuis mars 2011. En 1976 dans l'île on a décidé de rester sous le territoire français et se séparer des Îles Comores qui ont déclaré son indépendance. Cependant, ses habitants n'ont pas les mêmes droits de ceux qui habitent en France.
Le code du travail qui s'applique dans Mayotte, légifère que le travail soit de 39 heures hebdomadaires au lieu des 35 qu’on travaille en France jusqu'à présent; les prestations sociales, de famille, de logement ou la retraite ne sont pas calculés de la même manière que dans la métropole. Même, il y a des inégalités notables entre les départements d'outre-mer, comme il est avec l'île de La Réunion.
En ce qui concerne les infrastructures publiques, selon un dernier rapport du député Lurel, c'est terrible, il n'y a pas de routes, il n'y a pas d'énergie électrique, ni établissements sanitaires et d’éducation.
Le chômage atteint 19 % de la population active et 61 % des jeunes de 15 à 24 ans. 27,6 % des habitants vivent au-dessous de la ligne de pauvreté. L'indice indicateur de richesses, d'éducation et de santé, trouve Mayotte dans le poste 107, alors que la France se trouve dans le poste 20.
De plus, des milliers d'immigrants arrivent à cette Île depuis les îles les Comores dans des bateaux de pêche, ceux qui naufragent fréquemment. Beaucoup de mineurs et femmes enceintes essaient d'arriver à l'Île, en fuyant de la faim et de pires conditions de vie, puisqu'ils veulent que leurs enfants aient la nationalité française. La maternité de la capitale de Mayotte, Mamoudzu, a 12 mille naissances par année en constituant un record pour l'Europe. 70 % de ces naissances sont aux mères dans situation irrégulière. Seulement en 2014 près de 20.000 immigrants ont été conduits aux frontières, dont beaucoup d'enfants sont comptés. Mayotte compte avec près de 6 mille mineurs, pas scolarisés, ils doivent se développer seuls … en vivant dans la précarité totale.
Pour cela et contre cette situation les jeunes avec les exploités de Mayotte ont dit c’en est assez et ont joué une énorme révolte.
15 jours de grève générale contre l'inégalité, pour des améliorations salariales, pour éducation, pour la santé. Vive la révolte des exploités de Mayotte!
Des barricades, des arbres arrachés, des lancements de pierres et d'autos abîmées, ont paralysé l'activité économique dans l'Île Mayotte. Depuis le 31 mars les exploités de l'île ont dit C’en est ASSEZ, et ont joué une grève générale de deux semaines en combattant pour la "égalité réelle" avec la Métropole. Ils réclament pour l'égalité en relation à l'application du code du travail, les retraites, les salaires, de l’assurance sociale, pour la construction d'écoles, d'hôpitaux.
C’est que les exploités de Mayotte veulent être traités pas comme des serviteurs d'une colonie, mais comme vrais habitants français, avec des droits égaux que les exploités de la France.
Pour la presse de la bourgeoisie impérialiste française, le 11 avril la violence a été approfondie dans l'Île, elle affirme que cela a été produit d'affrontements entre des bandes de jeunes encagoulés dans la capitale de l'Île, Mamoudzou- . Et ça n'est pas pour moins, parce qu’elle ne dise pas que les jeunes sont qui souffrent, qui vivent dans les pires conditions, avec faim, entassés dans des villes, sans travail, sans éducation, et sans être traité en cas d'une maladie.
Pour cela le 31 mars, à côté de la grève et la mobilisation qu’ a jointe 1.200.000 manifestants dans toute le France contre la réforme du code du Travail, l'intersyndicale de Mayotte formé par CGT, FSU, UD, FO, UIR CFDT, SOLIDAIRE convoquaient à une grève générale, la continuité du mouvement de novembre 2015, celui qui avait été suspendu par l'état d'urgence imposé par le gouvernement devant l'auto attentat de Paris.
Les exploités de Mayotte sont descendus aux rues avec piquets, en coupant les routes au centre, le nord et le sud de l'Île. Les employés du secteur public, accompagnés des barricades dans environ 20 quartiers, ont paralysé l'activité dans l'Île. Le mercredi 13 avril, 16 gendarmes de l'Île de Réunion arrivaient à Mayotte comme renfort, puisque la police et la gendarmerie n'étaient pas suffisantes.
Le vendredi 15, l'intersyndicale voyage à Paris, ils sont reçus par le Ministre de l'Outre-mer. Là ils signent un accord, où ils conviennent que leur donnent 40 % d’augmentation au secteur public à partir de 2017, mais ils devront attendre à 2017 pour qu'une loi soit votée pour l'application du code du travail à partir de 2018; en plus de fixer un agenda de discussion sur les distincts points réclamés par les exploités de Mayotte.
Mais après être revenu à l'île, l’intersyndicale était attendue par près de 200 militants et par les "mères" (les femmes qui jouent un rôle important puisqu'il s'agit d'une société matriarcale) pour décider dans des assemblées comment suivre la grève.
Au commencement de l'Assemblée, un travailleur a appelé à n ‘écouter rien à propos des négociations, parce qu´on leur n’avait rien donné, et qu’il n'avait pas d'accord avec avoir mis la signature dans cet arrangement. Cependant, finalement l'intersyndicale a pu les convaincre de lever, pour qu’on a voté "suspendre la grève à partir du lundi 18, mais si l'état ne leur donnait pas quelque chose de significatif la situation s'aggraverait".
À dire d'un représentant de FSU, "si le gouvernement n'a pas de geste, on va à une guerre civile" et il a ajouté "si le mouvement continue, cela sera incontrôlable. On risque de mettre le feu dans toute l’île".
Devant cet énorme combat, les directions syndicales de l'Intersyndicale qui ont sonné à l'arrêt et la mobilisation du 31 mars et à l'arrêt du 28 avril en France, n'ont pas élevé ni élèvent les demandes des exploités de Mayotte. Et n'est pas pour moins, dans le moment dans lequel la classe ouvrière, les étudiants et les jeunes font de la grève, sont mobilisés par milliers dans la métropole, le combat de Mayotte a été étouffé. Mais non seulement les directions syndicales l'ont fait taire, le NPA et LO récemment, après 10 et 15 jours de grève, l’ont publiée et évidemment ils n'ont pas de politique d'unifier la lutte des travailleurs de la France avec ceux de ses colonies, bien qu'ils affirment effrontément que la lutte de Mayotte est aussi "notre lutte".
La classe ouvrière de la métropole qui n’élève pas les revendications et le combat de ses frères, les exploités des colonies, ne pourra jamais être libéré soi-même.
Il faut unifier la lutte des travailleurs et d'étudiants français avec la lutte des exploités de l'Île Mayotte!
Une seule classe, une seule lutte!
Correspondant
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