Les masses regagnent les rues par milliers dans les grandes villes, se heurtant avec la police et en faisant face ouvertement à la dictature meurtrière
Dehors Al Sisi ! Le peuple veut la chute du régime !
En vainquant cette dictature, nous renverserons les pactes de soutien du sionisme et il sera à l’ordre du jour le combat avec les masses palestiniennes, libanaises et de toute la région pour sa destruction
Les masses ont regagné les rues des principales villes d’Egypte, comme Alexandrie, le Caire, Suez, Assouan et Mansoura. Des milliers et des milliers de personnes luttent contre la dictature fasciste qui gouverne dans ce pays, au cri de "Dehors Al Sisi!" "Le peuple veut la chute du régime !".
C’est un soulèvement spontané, alimenté par les conditions de misère dans lesquelles vivent les masses. Il n’y avait pas une seule direction, ni le Mouvement 6 avril, ni les Frères musulmans, qui ait convoqué telles actions. Parce que ce qui s’est passé, c’est que les masses exploitées ont répondu à une attaque furieuse d’Al Sisi : avec ses bâtisseuses, ils démolissent leurs maisons, leurs mosquées et autres établissements, en les laissant vivre dans la rue, parce qu’ils veulent ces terrains pour construire superbes ouvrages et faire des affaires juteuses. C’est pourquoi la dictature a déclaré les maisons ouvrières "illégales" et ensuite les bulldozers ont démoli les maisons et ils n’ont pas indemnisé ceux qui y vivaient. La lutte pour renverser la dictature est la lutte pour défendre leurs foyers.
À cela s’ajoute le fait que plus d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, les salaires n’atteignent pas le minimum et cela si l’on a la chance d’avoir un emploi.
C’est pourquoi, comme en octobre dernier, ils ont de nouveau mobilisé par milliers et ils se heurtent déjà avec la police meurtrière. Il y a au moins trois martyrs dans ce combat, assassinés par les forces de répression. Il y a aussi des milliers de prisonniers, dont beaucoup d’eux sont même condamnés à mort. Al Sisi a peuplé ses prisons de combattants ouvriers et populaires et même ses forces armées sont responsables de disparitions de militants.
Mais l’impérialisme et son gouvernement ne s’encouragent pas encore à envoyer les troupes de l’armée, parce qu’ils savent qu’elles peuvent se diviser devant cette grande action de masse. Jusqu’à présent, ils n’utilisent que la police comme force de contention.
Même en dépit d’une telle répression, les travailleurs et le peuple pauvre ne reculent pas dans cet énorme soulèvement, car ils savent que le pain et le logement sont conquis en battant la dictature meurtrière, dans les rues et qu’il n’y a pas de retour en arrière. Ils ont déjà tiré la conclusion que soit Al Sisi tombe, soit ils vivront dans la rue, sans travail, sans pain et même en prison. Les exploités ont appris de la lutte d’octobre de l’année dernière que s’il s’arrête, seul Al Sisi se renforce et emprisonnera les combattants. Ils savent très bien que les promesses de "démocratie" comme celles qu’il a faite le 6 avril et les Frères musulmans pour détourner la révolution de 2011 ne sont qu’un détour qui a mené de nouveau au fascisme.
Les généraux égyptiens sont propriétaires de 40% de l’industrie, ils sont gardiens et gestionnaires du Canal de Suez et ils gèrent un énorme budget réservé d’état. C’est une poignée de militaires milliardaires dirigeant d’une main de fer sur 100 millions d’exploités égyptiens affamés, ceux qui sont expulsés maintenant de leurs maisons.
Mais ne seulement pas cela, mais ils sont un dispositif de domination clé de l’impérialisme au Maghreb et au Moyen-Orient, comme l’un des principaux soutiens du sionisme. Al Sisi honore le pacte signé en 1979 à Camp David (États-Unis) de reconnaissance de l’État d’Israël. Il fournit du gaz à bon marché à cette enclave. Et il maintient Gaza encerclée, en gardant le mur de Rafah, en étant gardien des frontières de l’état sioniste. Al Sisi, à son tour, a mis sa force aérienne pour bombarder les masses libyennes et soutenir l’agent de la CIA Heftar. À son tour, il a envoyé des officiers pour soutenir Al Assad en Syrie. Pour tous les services rendus à l’impérialisme, les Yankees financent l’armée égyptienne avec 1,3 milliard de dollars par an, la deuxième armée (derrière le sionisme) récepteurs de fonds militaires du Pentagone. Dehors Al Sisi ! À bas la dictature ! Le peuple veut la chute du régime !
Les énormes révoltes qui traversent chaque ville, chaque quartier, chaque piquet de grève, chaque coupe de route, qui font face à la police, doivent monter un échelon de plus. : Il faut généraliser une grève révolutionnaire jusqu’à la chute de la dictature ! Pour la préparer et l’organiser, dans chaque usine, université, établissement, il faut mettre sur pied des comités de travailleurs, paysans pauvres, étudiants. Pour la garantir, il faut mettre sur pied des comités d’autodéfense pour se défendre des forces de répression. Il faut désarmer les chiens de proie de la police ! Pour des comités de simples soldats qui ignorent leurs officiers ! La révolte doit s’élever à une insurrection, pour laquelle il faut conquérir l’armement généralisé. En avançant dans ces actions révolutionnaires, nous renverserons cette dictature militaire et son pacte de Camp David de soutien au sionisme, remettant en cause l’offensive impérialiste avec les pactes des bourgeoisies arabes de reconnaissance de l’État d’Israël, en mettant à l’ordre du jour la lutte de tout le Moyen-Orient pour sa destruction.
En Egypte, une bataille clé de l’affrontement entre révolution et contre-révolution se livre dans la région. C’est pourquoi, à chaque marche du Caire ou d’Alexandrie, les masses vibrent à Gaza, Idlib, Beyrouth et Bagdad. C’est pourquoi, un même combat révolutionnaire dans tout le Moyen-Orient !