Le 13 mars 2020
Chute des bourses, fermeture des frontières, récession…
Comme en 2008, le krach du système capitaliste mondial est ici
Entre la récession, la guerre commerciale et sa nouvelle bataille du pétrole
Le coronavirus, la goutte qui a fait déborder le vase de la catastrophe capitaliste
Vers une dépression de l’économie mondiale ?
Le 9 mars, la presse impérialiste mondiale annonçait qu’un nouveau « lundi noir » était déjà ici. Avec l’hystérie collective, la bourgeoisie parlait de « la plus grande chute des bourses depuis 2008 », ce jour-là comme les suivants.
Pendant le week-end précédent, le bloc de « l’OPEP + Russie » a été brisé car ils ne parvenaient pas à un accord pour réduire leur production de pétrole en quelques millions de barils, ce qui est nécessaire parce que l’excédent que ces nations lancent sur le marché dépasse de loin ce que l’économie capitaliste mondiale consomme réellement. Cette économie est dans un processus de rétrécissement, de désinvestissement et elle sombre dans la récession dans des pays clés comme l’Allemagne, l’Italie et le Japon. À cela s’ajoute le « stop » abrupt de l’économie chinoise produit du blocus que les Etats-Unis ont imposé de fait à l’excédent de leurs exportations vers l’Amérique du Nord. Une croissance de 2,5% en Chine, comme il est annoncé pour cette année, signifie déjà un recul ouvert de son économie, qui ne parvient pas à reconstituer la main-d’œuvre qu’elle rejette et donc non plus le capital mort (machines, outils, matières premières, énergie, etc.) qu’elle utilise.
L’économie mondiale s’est rétrécit. Le capital ne parvient pas à recomposer le taux de profit dans le processus de production et génère en permanence de petits cycles économiques basés sur la spéculation et le parasitisme, qui explosent à leur tour ici et là.
Avec cette récession, le prix du pétrole a chuté à 30 dollars. Face à cela, la proposition de l’OPEP, menée par les grandes compagnies pétrolières impérialistes, avec l’Arabie saoudite en tête, avait été de réduire, avec la Russie, le nombre de barils lancés sur le marché mondial afin de maintenir le prix plus élevé. Moscou a refusé, affirmant qu’en tant que deuxième producteur mondial de pétrole, s’il ne produisait pas ces barils, d’autres allaient les vendre à leur place dans le marché mondial. L’Arabie saoudite, porte-parole des “7 sœurs” (Exxon, Shell, BP, Chevron, etc.), a annoncé en réponse qu’elle allait augmenter sa production de 8 à 15 millions de barils par jour pour exporter au marché mondial, menaçant ouvertement de faire chuter encore plus le prix du pétrole brut. C’est que les prix du pétrole (qui est un commoditie) sont régis par l’offre et la demande dans le marché mondial, par le coût de leur extraction et de leur commercialisation et, en bonne partie, par les cartels.
Une bataille fondamentale de la guerre commerciale a commencé : la bataille du pétrole. Une question clé à ce sujet est que, dans cette économie mondiale en récession, les Etats-Unis sont entrés dans le marché pétrolier mondial en s’auto-approvisionnant avec le « fracking ». Cela a aggravé géométriquement une crise de surproduction de pétrole, car les Etats-Unis sont l’un des plus grands consommateurs de pétrole brut au monde.
Dans cette bataille du pétrole, les transnationales anglo-américaines, la Total française et l’ENI italienne veulent s’emparer de la Rosneft russe. Celle-ci leur dit « vous ne me laissez pas de sortie ». Le pétrole est l’un des plus gros revenus de la Russie avec le gaz et la vente d’armes. La guerre commerciale de Trump a frappé le plexus de Moscou. Cela signifie que les Etats-Unis sont prêts à supporter un pétrole bon marché, à 20 dollars, en l’achetant à ce chiffre, en remplaçant le fracking (dont la production n’est pas rentable en dessous de 30 dollars). Pour l’impérialisme yankee ce prix constitue une affaire. Mais la Russie et tous les pays pétroliers, avec ce prix-là, subiront une grande chute de leurs revenus. De nouvelles crises et krach se préparent dans le monde semi-colonial. Le Venezuela, le Mexique, le Brésil et d’autres pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient verront leurs revenus diminuer considérablement. Cela se reflète déjà dans la chute de leurs bourses. En tout cas, ils seront également des cibles de cette guerre commerciale, de dispute féroce entre les différentes puissances impérialistes pour la suprématie dans les différentes branches de production de l’économie mondiale.
Nous insistons sur le fait que les 7 sœurs veulent la Rosneft et aussi la Gazprom, la compagnie de gaz russe. Wall Street est déjà allé prendre les finances de la Russie et ils ont saisi tous ses comptes à l’étranger. Ainsi, les États-Unis disciplinent leur tueur à gages contre-révolutionnaire, Poutine, pour qu’il joue son rôle dans le maintien de l’ordre capitaliste en Eurasie.
Comme si cela ne suffisait pas, le coronavirus, vu initialement avec passivité par les états bourgeois, s’est énormément répandu depuis la Chine comme une pandémie qui est rapidement arrivée en Italie et en Espagne, pays qui sont aujourd’hui en quarantaine. Cette pandémie qui a commencé menace de paralyser davantage l’économie mondiale. Les conditions d’une tempête parfaite se cumulent.
Cette tempête est déjà payée par la classe ouvrière mondiale et les grandes masses appauvries du monde.
200 millions de travailleurs migrants parcourant pays après pays du monde à la recherche de travail et de pain pour survivre, ne sont que le reflet et le baromètre du parasitisme et de la destruction des forces productives imposés par le système capitaliste en décomposition. Avec la récession qui commence, des millions d’emplois seront encore perdus, comme en 2008.
Ce n’est pas seulement le coronavirus qui arrête la production et qui tue, mais aussi, et centralement, c’est le système capitaliste en faillite qui arrête les machines. C’est le capital qui sort du processus de production -comme il le fait depuis 12 ans de façon aiguë- et qui va à la spéculation, aux affaires rapides, faciles, usurières et parasitaires, et qui provoque la destruction ouverte de la main-d’œuvre avec la « pandémie » subie par des centaines de milliers d’enfants qui meurent à cause du virus de « la faim », le manque de soins médicaux et les guerres... Et maintenant, le coronavirus, dans son extension et sa généralisation à différents endroits de la planète, menace de balayer des centaines de milliers de affamés qui n’auront ni de gel hydroalcoolique, ni de salle à l’hôpital, ni soins de santé, comme dans les pays semi-coloniaux pillés par l’impérialisme, où il n’y a pas d’égouts, où des millions vivent dans des conditions d’indigence et sans accès à l’eau courante.
Face à cette pandémie, le capitalisme montre toute sa pourriture. En Italie et en Espagne, qui sont en quarantaine, ils envoient tout de même les ouvriers travailler dans les usines.
Les patrons en profitent pour licencier tous les ouvriers qui sont en noir, principalement les immigrés, pour les reprendre plus tard selon leurs convenances et leurs besoins, et éviter de leur payer les jours de quarantaine : Misérables ! Les bureaucraties syndicales, corrompues et vendues au capital, sont celles qui garantissent que les ouvriers risquent leur vie et celle de leur famille chaque jour face à la pandémie, tout en masquant les centaines de milliers de licenciements.
De même, aux Etats-Unis, où la médecine est privée et où les ouvriers occupés et surtout les chômeurs ne peuvent même pas se faire réparer une dent, où se faire un test de dépistage du coronavirus coûte pas moins de 1000 dollars, il est clair que si la pandémie se développe, elle tuera des milliers de travailleurs. Patrons assassins ! Ils ne dépensent pas un centime pour sauver la main-d’œuvre. Les finances des États sont là pour sauver les profits des capitalistes et non les vies des exploités, comme le montre la récente mesure de la Réserve fédérale américaine, qui a mis un billion et demi de dollars pour contrôler l’effondrement et la chute des actions de toutes les entreprises impérialistes.
La pandémie est ce système capitaliste pourri, dans lequel quelques-uns chercheront à se sauver en risquant la vie de millions et de millions d’ouvriers et d’exploités.
9M : Ni le premier ni le dernier « lundi noir » depuis le krach de 2008
En 2008, le système capitaliste a craqué depuis ses bases. La bulle immobilière a éclaté aux États-Unis. Le capital avait surévalué la valeur des hypothèques sur les maisons et avait distribué des bénéfices pendant des années aux actionnaires des grandes entreprises et des banques pour une valeur fictive. Les États-Unis avaient attiré dans ce processus d’investissement les banques impérialistes de Maastricht, qui détenaient plus de 70% de leurs actifs dans la bulle immobilière de Wall Street.
Il n’a pas fallu longtemps aux capitalistes et aux parasites des classes dominantes pour voir que les valeurs des banques et les profits qu’elles distribuaient n’exprimaient ni des propriétés conformes à leur valeur, ni une production réelle fondée sur des biens. Les superbanques étaient en faillite. Les assureurs, qui avaient la couverture de valeur de ces biens, qui à des prix nominaux étaient à 150 % de leur valeur, ne pouvaient plus couvrir les assurances pour cette crise. Une chaîne de faillites généralisées a parcouru New York, Londres, Francfort, Rome, Tokyo et toute la planète.
Anticipant le krach de 2008, la crise de 1997-2001 s’était développée auparavant. À l’époque, les entreprises technologiques avaient forgé et falsifié leurs bilans. Avec cette escroquerie, ils ont gonflé la valeur de leurs entreprises et de leurs actions, dont ils tiraient des dividendes juteux. Les entreprises “point com”, s’agissant d’un ordinateur dans un atelier à la Sillicon Valley, valaient 40 milliards de dollars. La bulle a éclaté. C’était un vrai infarctus qui a anticipé le krach de 2008.
Les gangs impérialistes avaient cru à leur propre discours. Les capitalistes étaient exubérants. À partir de 1989, tous les anciens états ouvriers avaient été récupérés pour l’économie capitaliste, et avec eux les millions d’esclaves de la Chine et du Vietnam, le gaz et le pétrole bon marché de la Russie, les zones de maquiladoras dans l’Est européen. Mais ce « sang frais » n’a pas duré longtemps car il est entré dans les veines ankylosées du système capitaliste. C’est que, au-delà de ces nouveaux biens dont les banques impérialistes se sont emparées, les entreprises technologiques de la Sillicon Valley, avec des bilans falsifiés (comme ceux d’Enron, etc.) avaient fait augmenter leur valeur lorsque celle-ci n’était pas réelle, en multipliant leurs gains par deux, comme nous l’avons déjà dit.
L’oligarchie financière mondiale est sortie de cette crise du début du XXIe siècle, d’abord avec des guerres, avec le développement de forces destructrices. La multiplication de la force militaire américaine sur la planète, accompagnée par les guerres en Irak et en Afghanistan, cela signifiait que les sociétés transnationales recevraient chaque année pour le développement de la technologie militaire et le maintien des forces armées américaines sur la planète un montant équivalant à tout ce que les yankees ont dépensé pendant la seconde guerre mondiale.
D’un autre côté, les énormes masses de capitaux, dont les obligations dévaluées des entreprises technologiques et des créances irrécouvrables du monde semi-colonial, sont allées acheter et racheter des hypothèques aux États-Unis. Une grande bulle se formait, celle qui a éclaté avec le krach de 2008. Mais cette fois-ci, ce ne serait pas une crise de plus, mais “LA” crise.
Cette crise de 2008 a frappé aux États-Unis, pays qui contrôle la politique et l’économie mondiale. Dès le départ, celui-ci a tenté de lancer sa crise sur le monde : sur les puissances impérialistes rivales, sur la classe ouvrière et sur le monde semi-colonial.
Aujourd’hui, on annonce à quatre vents que le 1% des parasites capitalistes possèdent le 50% des richesses du monde. De cela s’agit le système capitaliste dans sa phase impérialiste, de décomposition et d’agonie. S’il y a une chose qui caractérise l’impérialisme, c’est son parasitisme. C’est que les énormes forces productives créées par l’accumulation et la concentration de capital se heurtent depuis longtemps aux frontières nationales, aux rapports de production et à l’anarchie capitaliste.
La classe ouvrière a livré mille batailles pour ne pas payer la crise de 2008 et elle a subi de cruelles trahisons
Le capitalisme a surmonté le 2008, d’abord parce que les directions traîtres des masses l’ont sauvé. Les États-Unis fuyaient l’Irak par un mouvement anti-guerre à l’intérieur, qui s’est retourné contre les superbanques au cri de “Occupy Wall Street”.
En 2008-2009, une vague d’occupation d’usines et de grèves générales a parcouru l’Europe, de l’Espagne jusqu’en France, au Portugal, à la Grèce révolutionnaire et jusqu’en Europe de l’Est, comme en Roumanie, puis en Ukraine.
La classe ouvrière latino-américaine était toujours dans une position offensive dans son combat contre l’impérialisme. Les masses chinoises entraient dans des manœuvres de révolte. En 2011, une offensive de masse généralisée a éclaté avec une chaîne de révolutions à travers le Maghreb et le Moyen-Orient, qui a fait trembler le système capitaliste mondial, poussée par la flambée des prix des aliments gonflés dans une nouvelle bulle boursière à Chicago, comme nous verrons plus tard.
Ce furent les directions du Forum Social Mondial (FSM) à l’époque, le stalinisme, les mouvements néo-chavistes, les nationalistes bourgeois, tous soutenus à gauche par les renégats du trotskysme, et l’émergence de la soi-disant Nouvelle Gauche, ceux qui ont détourné cette vague révolutionnaire d’ascension de masse en réponse au krach et qui ont garanti de dures défaites aux masses.
L’impérialisme concentrait toutes ses forces sur deux foyers de la révolution pour les écraser, en Syrie et en Ukraine, pour interrompre le processus révolutionnaire en Europe et au Moyen-Orient.
Les Castro et les Bolivariens ont livré le Cuba à l’impérialisme. Ils ont conclu un accord avec Obama, qu’ils ont fait passer pour un bon président pendant que celui-ci arrachait tous les aquis de la classe ouvrière américaine. Les Chavez, Ortega, Morales, Kirchner ou Lula ont mené l’attaque contre la classe ouvrière latino-américaine. Podemos de l’État Espagnol, Refundazione Comunista d’Italie et Syriza de Grèce, avec une politique de collaboration des classes, ont conduit la classe ouvrière européenne dans l’impasse de la politique de “modérer l’austérité”, voire à des trahisons ouvertes, comme celles provoquées par la bureaucratie syndicale stalinienne en Italie, en France et en Grèce en particulier, qui fut le sommet des combats de la classe ouvrière européenne face au krach de 2008.
Après ces directions, la soi-disant Nouvelle-Gauche a été celle qui a garanti, avec le stalinisme, la stabilité bourgeoise face à l’éclatement des révolutions du Maghreb et du Moyen-Orient. Le front « antiterroriste » a été constitué en France, aux États-Unis, à Moscou, à Francfort, avec le soutien de toute la gauche réformiste mondiale, front dont l’objectif était de soutenir Al-Assad et Poutine pour qu’ils massacrent les masses révolutionnaires de la Syrie et y mettre fin, comme nous l’avons déjà dit, cette chaîne de révolutions qui a secoué la planète et même menacé de traverser la Méditerranée, comme l’avait fait la résistance irakienne arrivant aux États-Unis avec le mouvement anti-guerre.
La classe ouvrière a livré mille batailles pour ne pas payer la crise de la faillite capitaliste et mille fois elle a été trahie par les directions traîtresses que le capitalisme a façonnées depuis la chute des états ouvriers en 1989. Non seulement les conditions de la révolution étaient et sont « mûres », comme le prévoit le Programme de Transition, mais elles étaient et sont en train de pourrir. Le capitalisme a été sauvé par les directions perfides, c’est-à-dire, les bureaucraties et les aristocraties ouvrières et les partis socialistes-impérialistes, qui vivent des miettes qui tombent des superaffaires et du superpillage du capital financier international.
Le système capitaliste en krach survit à 2008 en multipliant le parasitisme, les guerres et le pillage
Dans ces conditions, l’impérialisme a pu survivre. Avec la machine à imprimer des dollars de la Réserve Fédérale, il a étatisé les dettes des superbanques. Il leur a donné 600 milliards de dollars d’investissements et puis il les a rendus à des particuliers en bonne santé.
Les banques impérialistes européennes ont vidé les trésors de leurs états, couvert les dettes et laissé l’autérité, la crise et l’attaque sur tous les acquis de la classe ouvrière en Europe.
En Amérique, avec l’arrivée d’Obama, ils ont lancé toute la crise sur la classe ouvrière avec le chantage du krach économique, menaçant de licencier. Ainsi la classe ouvrière américaine a perdu une à une ses conquêtes, son travail, ses maisons… 43 millions de travailleurs américains vivent avec des subventions de l’état de 3 dollars par jour.
Les plus de 200 000 révoltes des masses chinoises ont été écrasées et étouffées par ce régime contre-révolutionnaire de la bourgeoisie “rouge” du PC. Les masses poussaient vers une nouvelle ascension généralisée, comme en 68-74. Mais l’impérialisme, soutenu dans les directions traîtresses, et provoquant de dures défaites partielles, les a désagrégées.
Ainsi, en jetant la crise aux masses, avec la direction du prolétariat livrant chaque combat, le système capitaliste en ruine put reprendre le souffle.
En 2008, 90 billions de dollars ont disparu, c’était de fausses valeurs non garanties par des biens réels aux mains de l’oligarchie financière mondiale. La crise, qui a considérablement réduit la production de biens, le marché et l’économie mondiale, a entraîné la famine, des pillages et des souffrances inouïes pour les masses. Le capitalisme s’est purgé. Il a survécu en faisant sombrer des régions entières de la planète, y compris des puissances impérialistes mineures, et en provoquant une concentration de capital dans les différentes branches de production de l’économie mondiale.
Encore une fois, le capitalisme semblait respirer. Mais les énormes masses de capitaux, un an et demi ou deux après 2008, ne sont pas allés essentiellement à l’investissement productif, où le taux de profit restait encore faible, mais sont allés principalement aux matières premières. Le prix des céréales, du pétrole, des mineraux, du soja a ainsi augmenté… Les cartels les plus puissants des multinationales ont fait augmenter artificiellement tous les prix.
Avec la surexploitation de la classe ouvrière et la nouvelle masse de plus-value obtenue en Chine, un marché intérieur de 200 à 300 millions de consommateurs y a été recréé. L’objectif était de réarmer la division mondiale du travail, cassée par la crise de 2008, basée sur l’exportation vers une Chine devenue en consommateur et importateur. Sur ces exportations de matières premières vers une Chine consommatrice, une nouvelle bulle s’est alors formée, où les cartels fixaient des prix à terme qui n’avaient rien à voir avec la valeur réelle des biens échangés dans l’économie mondiale. Pendant quelques années, la Chine a agi comme une tendance compensatrice à la brutale crise capitaliste, remédiant à la crise de la surproduction de biens de consommation, comme les voitures, les ordinateurs, etc.
Mais la fête n’a pas duré longtemps. Les prix élevés des matières premières ont entraîné la ruine de nations entières, comme celles du Moyen-Orient, qui ne produisent pas de denrées alimentaires et ont vu les prix du pain augmenter entre 200 et 400 %, ce qui a déclenché d’énormes flambées révolutionnaires de Tunis à Damas.
Ces prix des matières premières, qui étaient déjà gonflés et surévalués, ont commencé à se dégonfler en 2011-2012, paralysant à nouveau l’économie capitaliste mondiale et provoquant de nouveaux « lundis noirs », des éruptions boursières et une nouvelle dépréciation du capital financier.
L’impérialisme, c’est comme ça. Au-delà des affaires réelles, comme la vente de matières premières à la Chine, il génère une bulle spéculative, des valeurs à terme, il gonfle les prix, etc., c’est-à-dire des valeurs fictives qui ne font que dépenser les bénéfices non encore produits.
Crédits à taux d’intérêt 0% : une nouvelle alchimie du capitalisme pour maintenir les superbénéfices de l’oligarchie financière mondiale
L’impérialisme, selon Lénine, c’est du parasitisme. Corrodé par ses contradictions, il scie le sol où il est debout. Plus les Etats-Unis cherchaient à garder le contrôle de la planète et plus ils affaiblissaient, dans leur offensive économique, leur marché intérieur.
Alors que des puissances impérialistes mineures s’effondraient en Europe, la grande Allemagne conquérait son espace vital. L’Europe impérialiste de Maastricht s’est mise en position de rivaliser ouvertement pour le marché mondial contre les Etats-Unis à partir des maquiladoras de l’Est européen, de l’utilisation du gaz et de l’énergie bon marchés de la Russie, la recréation d’un énorme marché européen sous l’axe franco-allemand, depuis le Portugal jusqu’aux steppes russes et avec la locomotive allemande conquérant une énorme productivité du travail. Ainsi, les confrontations entre le Maastricht impérialiste, les Etats-Unis et le Japon pour la Russie, pour la Chine et pour le marché mondial ne faisaient qu’empirer.
Les monopoles et le capital financier en faillite, comme nous le voyons dans chacune de leurs crises, ont reçu et reçoivent l’aide de leurs états. Car les monopoles et les transnationales n’existeraient pas un jour sans les états impérialistes, avec leurs flottes, leurs bases militaires et leurs trésors, qui les secourent lorsqu’ils font faillite. Les monopoles ont leur drapeau, selon Lénine.
Pour sortir de ce nouveau marasme de l’éclatement de la bulle des matières premières, cette fois-ci, les banques centrales de Francfort, Tokyo et Wall Street ont commencé à accorder aux banques et aux transnationales des crédits à un taux d’intérêt de 0 %, voire à des taux négatifs.
Une fois de plus, ces énormes masses de capitaux ne sont pas allées essentiellement à la production, mais à la recherche de profits rapides. Ils ont été placés comme prêts dans le monde semi-colonial, auquel ils ont obligé à s’endetter. Ils ont forcé, par exemple, tous les pays africains à emprunter des crédits pour acheter des armes. Ils ont fourni des crédits aux pays d’Europe du Sud ruinés par la crise de 2008, comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal. Ils ont non seulement endetté tout le monde semi-colonial, mais aussi les mêmes entreprises et banques, tout en obligeant des pays comme la Chine, qui avait un énorme excédent d’exportations vers les États-Unis, à acheter leurs obligations.
Ainsi, les monopoles ont obtenu des fonds sans intérêt et les ont prêtés à des taux de 7 %, 12 % et jusqu’à 40 %, obtenant ainsi un sur-bénéfice sans pour autant faire marcher l’appareil productif. Une énorme masse d’argent s’est déversée sur le marché mondial.
Déjà pendant les années 2015-2016, la bourgeoisie avait oublié ses « lundis noirs » de 2008 et elle a commencé à annoncer et à croire qu’une nouvelle “Belle Époque”, un boom économique arrivait. Les États-Unis sont passés de croître 0,1% à 3%. Les grandes transnationales et les banquiers ont commencé à distribuer des profits très élevés à leurs actionnaires, mais pas issus des profits tirés du processus de production : ils ont mis dans leurs poches les crédits obtenus au taux de 0 %, tout en accumulant un énorme sur-profit avec des crédits usuriers comme nous l’avons vu.
Le capital vivait et se reproduisait au cours de ces années, essentiellement, grâce à une fiction parasitaire. Les bourgeois ont mis d’énormes profits dans leurs poches sans que le capital passe par la production. Les États-Unis ont utilisé la machine à faire des dollars et sont allés vendre des obligations pour financer leur déficit budgétaire de 18000 milliards de dollars, ce qui rend leur dette insupportable pour être soutenue par toute l’économie mondiale. Ce terrible déficit est subventionné par les réserves des nations du monde et par les obligations de l’État américain.
Une nouvelle masse monétaire sans soutien circule sur le marché mondial. Les grandes banques détiennent 252 000 milliards de dollars de produits dérivés (comme les obligations de dette, les titres à terme, les hypothèques, etc.). L’économie capitaliste en faillite ressemble de plus en plus à un château de cartes. À l’exception, notamment, de l’industrie de la guerre, des services et des biens qui en découlent, ou de la technologie, presque aucune branche de production ne pousse l’économie mondiale et celle-ci ne progresse plus en bloc, comme elle ne l’a jamais fait à l’époque impérialiste. Le secteur 1 de la production, c’est-à-dire la fabrication de machines-outils, est en forte stagnation. La capacité industrielle de la planète est remplie de machines sans produire alors qu’il y a de millions d’ouvriers au chômage chronique.
Le capitalisme sort de ses crises récurrentes comme une scie vers le bas, ce qui annonce son déclin, vivant des biens qui n’ont pas encore été produits. Selon Trotsky, les valeurs doivent exprimer les biens créés par le travail humain. Là où le travail humain n’a pas créé de nouveaux biens, ni Rockefeller, ni Dieu ne peuvent les inventer. De ce point de vue, nous pouvons dire que la crise de 2008 est ici et qu’elle est loin d’être finie.
D’après Lénine, dans son travail “L’impérialisme et la scission du socialisme”, l’impérialisme a trois particularités :
« 1) le capitalisme monopoliste, 2) le capitalisme parasitaire ou pourrissant et 3) le capitalisme agonisant ». Le monopole, qui prend la forme de cartels, de trusts, de transnationales, de multinationales, etc. est celui qui a conduit à une énorme concentration de capitaux et de richesses. Le 1 % des parasites contrôlent toute la vie économique des pays impérialistes et du monde entier. Le parasitisme, qui lui garantit à son tour le pillage du monde semi-colonial, annonce déjà que ce système pourri mérite de mourir.
Avec les transnationales se partageant les crédits à taux 0% comme des bénéfices, sans produire de nouveaux biens, il ne pouvait se produire qu’une nouvelle explosion du système, un nouveau « lundi noir » qui s’est développé avec de nouvelles chutes boursières en 2018. C’est comme ça que le 1% des parasites contrôlent le 50% des richesses de la planète : en ruinant la plupart de celle-ci.
La production mondiale a donc diminué. Des centaines de millions d’emplois ont été perdus dans le monde, aussi bien dans l’industrie que dans les services, dans la campagne et dans les États. Toutes les dettes des nations, des banques et des entreprises ont atteint le chiffre inouï de 188 billions de dollars, soit 230% du PIB mondial. Voilà les bénéfices que les capitalistes ont déjà dépensés et qu’ils veulent faire payer à la classe ouvrière et les peuples opprimés.
Pendant que le monde semi-colonial est soumis par des chaînes doubles et qu’il est triplement pillé, le marché mondial s’est rétréci. Des puissances entières, petites ou moyennes, sont tombées, comme le Portugal, la Grèce ou l’Espagne elle-même. L’Italie recule. La grande Angleterre s’est retrouvée coincée dans les affaires entre Francfort et l’UE d’un côté, et la société historique de la City de Londres avec Wall Street de l’autre. La crise impérialiste a déjà montré qu’il n’y avait plus de place non seulement pour les puissances mineures, mais même pas pour toutes les grandes puissances. Les Etats-Unis ne pouvaient plus maintenir leur suprématie sans une confrontation ouverte pour le marché mondial avec l’axe franco-allemand, et même en laissant leurs anciens alliés stratégiques de l’Angleterre et du Japon à la dérive.
L’économie mondiale, depuis 2008, est alors comme une voiture qui s’est enlisée dans un marais. Elle bouge ses roues rapidement, mais il ne peut pas avancer d’un mètre.
Le système capitaliste a paralysé les machines. Le chômage chronique n’a fait qu’augmenter. La « pandémie » de la faim et du désespoir des masses ne s’arrête pas. D’un autre côté, ce système pourri de parasites a des machines non utilisées et un excédent de pétrole, de médicaments, de nourriture, avec lesquels on pourrait résoudre toutes les soufrances de la civilisation humaine. Le capitalisme est déjà un frein absolu au développement des forces productives. Il n’y a aucun doute que ce système mérite de mourir.
Au milieu du krach, les États-Unis avec Trump entrent en guerre commerciale pour se disputer et garder le contrôle sur le marché mondial
Les disputes avec les autres puissances impérialistes sont pour coloniser la Russie et la Chine
Après l’échec du plan d’Obama de négocier avec les puissances impérialistes concurrentes, en 2016 c’est Trump qui a assumé la présidence des États-Unis, c’est-à-dire, les cliques les plus avides de l’impérialisme américain et les plus déterminés à ne pas perdre leur suprématie sur la planète. Trump est entré sur le marché mondial non pas en bons termes et avec des pactes, mais “aux coups de pied”, en fermant son marché intérieur et en l’utilisant comme chantage pour faire ouvrir les différents marchés dans le monde, en particulier celui de l’Europe de Maastricht, et en soumettant la Russie et la Chine.
Trump a rompu tous les pactes et accords régionaux qu’Obama avait conclus dans l’Atlantique et le Pacifique. En 2014-2015, les États-Unis étaient déjà entré en Ukraine à feu et sang. Ils y ont déployé des troupes de l’OTAN à la frontière avec la Russie. De là, ils ont exigé à l’Allemagne d’acheter son gaz en bouteille et de mettre de l’argent pour maintenir l’OTAN. Dans cette offensive, les gangs impérialistes se partagent le butin. Le voilà Biden, peut-être le futur candidat à la présidence du Parti Démocrate, qui s’est emparé des compagnies gazières ukrainiennes. Poutine n’a pas tardé à recevoir ce qu’il méritait. S’emparer de la péninsule de Crimée lui a coûté la saisie de tous ses comptes à l’étranger par les États-Unis.
Voici la stratégie actuelle de l’Amérique du Nord pour contrôler la politique et l’économie mondiale : « les Etats-Unis d’abord”, battre en brèche l’échiquier des accords, saisir et assiéger des nations entières et les obliger à se rendre et à négocier, pas seulement les colonies et les semicolonies, mais aussi les pays capitalistes dépendants, comme la Russie et la Chine, et plus important encore, les puissances impérialistes avec lesquelles il est ouvertement en concurrence, comme l’Allemagne.
L’impérialisme yanqui a payé l’Iran ses services d’avoir massacré les masses syriennes et d’avoir sauvé Al Assad de sa chute aux mains de la révolution, en saisissant leurs comptes et en assiégeant cette nation pétrolière.
Après avoir menacé et fait capituler la Corée du Nord, l’offensive yanqui a frappé durement en Chine. L’impérialisme américain a fermé son marché. Il a imposé à la Chine des droits de douane de 250 milliards de dollars pour exporter des centaines de produits vers le marché américain. Il l’a forcée à rendre la technologie du 5G de Huawei, l’obligeant à payer un brevet, et il lui a provoqué une profonde récession qui ne fait que s’accélérer.
Trump a remit le pie sur « son arrière-cour » en Amérique latine. Il a cassé le NAFTA et a fermé la frontière avec le Mexique. C’est par là que la production des multinationales impérialistes européennes et de l’Allemagne en particulier, qui avait accaparé toute la branche automobile des Etats-Unis, entrait au marché américain, sans droits de douane. Il s’est enhardi avec l’Europe et il a imposé à l’Allemagne des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, lui demandant d’ouvrir son marché aux entreprises automobiles américaines sans taxes.
Cette politique agressive des Yanquis a été contrebalancée par l’Allemagne, qui n’a pas cédé son espace vital de l’Europe, en concluant un pacte d’affaires avec la France. L’expression en est la construction du gazoduc allant directement de la Sibérie à l’Allemagne appelé Nordstream 2. Cela lui permettrait de ne pas avoir à acheter le gaz en bouteille des États-Unis, ni à payer la taxe que Kiev touche pour le transit du gaz russe par l’Ukraine, ni celle que la Turquie facture pour le pétrole du Caucase.
La construction de ce gazoduc depuis les steppes russes jusqu’en Allemagne indique également le degré de dépendance et la limite de l’autonomie de Poutine en Europe, où il joue le rôle de fournisseur de gaz, de pétrole et de matières premières de l’Allemagne et de l’Europe de Maastricht. En Eurasie, il joue le rôle de geôlier qui contrôle, manu militari, toutes les frontières des républiques musulmanes de l’ex-URSS. Là-bas, les entreprises américaines font des affaires juteuses, gardées par les bases russes.
La lutte des puissances impérialistes pour les sources de matières premières a déjà conduit à deux guerres mondiales. À l’heure où la crise de 2008 s’aggrave, alors que l’économie mondiale se rétrécit et entre en récession, il y a trop de nations impérialistes, de transnationales et de monopoles dans toutes les branches de production, comme celle des médicaments, de l’automobile, comme les cartels des matières premières… Il s’agit de la guerre commerciale qui, à l’époque impérialiste, définit quelle puissance réussit à agenouiller son concurrent. Le capital a besoin d’un nouveau nettoyage et d’une nouvelle concentration, laissant des zones entières de la planète détruites et faisant avancer de petits pôles d’expansion où il concentre ses profits.
La récession et la crise poussent de plus en plus le capital à sortir du processus de production et à investir dans des investissements spéculatifs en progression géométrique.
La guerre commerciale que les États-Unis ont déclenchée, c’est que les sources de matières premières sont à nouveau en question. Maastricht a besoin du pétrole et du gaz russes et les transnationales ont besoin de la main-d’œuvre esclave de la Chine, car c’est ce que ce pays apporte essentiellement au marché mondial.
La Chine impérialiste ? Une mauvaise blague si ce n’était pas une tragédie. Les États-Unis ont mis pied sur la Chine pour utiliser sa main-d’œuvre, son marché intérieur et ses entreprises nationales qui produisent des bénéfices. Ils se sont déjà emparés de ses banques et de la technologie de pointe, pour laquelle la Chine devra payer un brevet aux sociétés transnationales.
La guerre commerciale a commencé. Les forces productives se sont rebellées contre le mode de production capitaliste en putréfaction et avec les frontières nationales. C’est que ces puissantes forces productives créées ont besoin du marché mondial, libérant les frontières des nations pour croître et se développer, question que seul un mode de production socialiste pourra résoudre.
Lénine affirmait que le facteur économique le plus important de l’époque est la guerre. La guerre économique et politique a déjà commencé. La guerre militaire commencera si l’impérialisme réussit à vaincre la classe ouvrière pour aller vers des aventures supérieures.
L’économie mondiale au bord de la dépression
Avec l’éclatement des bourses pour la surévaluation des entreprises et leurs bénéfices fictifs, pour le développement d’une récession aiguë déjà en cours et frappée par le choc entre les puissances impérialistes et la guerre commerciale, la Chine est entrée en récession. L’Allemagne est entrée dans une forte stagnation. Les prévisions de croissance des États Unis sont tombées à 1,2%. L’économie mondiale est à la veille d’une récession mondiale et d’une dépression, qui ne sont que la dévalorisation des actifs du capital, qui doivent exprimer les biens réels créés par le travail humain.
Ce qui a provoqué la semi-paralysie et les tendances récessives de l’économie mondiale est cette guerre commerciale, avec la baisse du taux de profit, et les super-bussines financières qui ont recréé des dettes monumentales de nations et d’entreprises. C’est que les crédits qu’ils ont fait passer pour des profits et des bénéfices n’ont été ni payés ni investis dans un nouveau cycle d’accumulation de capital. Et maintenant, il faut les payer. Les dettes s’accumulent.
Années et des années à développer et recréer le capital fictif, à ne pas recomposer le taux de profit et à se heurter les énormes forces productives avec les frontières nationales, on recrée des crises récurrentes où les valeurs existantes sont égalisées avec les biens réels créés par le travail humain. L’effondrement du prix du pétrole, la chute des actions des entreprises et des banques d’aujourd’hui, indique que la dépression mondiale est déjà là.
La récession ne fait que s’aggraver. De plus, une pandémie, comme le coronavirus, paralyse davantage l’économie mondiale.
Pour sortir de cette embuscade, les États-Unis ont annoncé des crédits à court terme, en émettant 1,5 billion de dollars pour leurs entreprises. C’est que tout est utilisé pour la dispute sur le marché mondial y compris la pandémie, où les puissances les plus fortes visent à l’effondrement de leurs concurrents.
L’Allemagne a déjà annoncé, en dehors de Maastricht, qu’elle accorderait des crédits illimités à toutes ses entreprises qui subiraient des pertes pour le coronavirus ou seraient paralysées par celui-ci.
La Chine est encerclée. Après son dernier pacte de livraison de brevets, technologie, marché et banques aux Yankees, Trump n’a pas été réciproque. Sans parler du coronavirus, qui effondre plus son économie. Lorsque le virus est arrivé à la Méditerranée et à l’Italie, la ministre des affaires étrangères de la Chine a lu un bref communiqué, qui est passé inaperçu et que tout le monde a ignoré, face à la menace des euros et des dollars que les Etats-Unis et l’Allemagne jettent sur le marché mondial. La ministre a annoncé que la Chine n’achèterait plus d’obligations du Trésor américain, en essayant de menacer de couper l’entrée de dollars aux États-Unis pour financer leur déficit budgétaire. Mais celui-ci a répondu : 1,5 billion de dollars émis en 48 heures.
Les tentatives de résistance tiède de Pékin, la rébellion de la Russie et la Rosneft avec l’OPEP, ne sont qu’une politique défensive de pays capitalistes encerclés de plus en plus par les puissances impérialistes pour les soumettre.
La division mondiale du travail a été, de nouveau, rompue avec la guerre commerciale et la crise économique, ce qui aggrave les affrontements entre les puissances impérialistes et les rend mille fois plus agressives pour ne pas perdre leur part du marché mondial.
L’équilibre politique, économique et social de la planète a été, de nouveau, rompu. Si le prolétariat, avec de nouvelles offensives révolutionnaires, ne stoppe pas cette catastrophe, l’équilibre militaire de la planète se brisera aussi demain et la guerre sera à l’ordre du jour. Comme Lénine et la IIIe Internationale révolutionnaire diraient, dans dernière instance, la guerre est le facteur économique plus importante.
Le contexte de ce scénario est la dévalorisation du capital, qui place l’économie mondiale aux portes d’une dépression. Avec les dettes colossales contractées dans l’économie mondiale, avec le moteur de création de devises sans soutien, comme le font aujourd’hui Les États-Unis ou l’Allemagne pour sortir du krach, ouvre le chemin à une explosion inflationniste.
La Chine a annoncé qu’elle lancerait sur le marché mondial des pétro-yuans utilisés pour commercialiser le pétrole. Ce yuan, en raison de la productivité du travail qu’il représente, ne peut pas concurrencer avec le dollar ou l’euro et ne peut que jeter de l’huile sur le feu de l’inflation dans l’économie mondiale.
Comme dans les années ‘30, la crise de 2008 et ses flambées récurrentes préparent l’ouverture d’un cycle de stagflation (récession avec inflation), où le capital devra se purifier et finir de décharger sa crise sur les masses. La crise de l’impérialisme conduit les masses au désespoir.
Mais cette fois-ci, avec ce saut dans la crise, une ou quelques-unes des puissances impérialistes les plus puissantes (la France, l’Allemagne, l’Angleterre, Les États-Unis et le Japon) seront laissées dehors de la distribution. Elles ont besoin, en bloc ou unilatéralement, s’approprier le pétrole, le gaz et l’appareil militaro-industriel de la Russie.
Les États-Unis ont progressé sur les banques chinoises. Avec leurs sociétés transnationales installées là-bas, ils cherchent maintenant à conserver les entreprises d’État qui font des bénéfices. Mais pour cela, ils devront casser la colonne vertébrale de cette nation et avec l’encerclement et blocus, ils pourront recréer une faction bourgeoise alliée à leur offensive colonisatrice sur la Chine.
Nous sommes face à un saut de "La crise". Le krach de 2008 est de nouveau ici.
L’époque des crises, des guerres et des révolutions s’aggrave à un degré extrême.
Les États-Unis préparent leurs institutions de domination dans des prochaines élections présidentielles, qui légitimeront à nouveau un gouvernement fort pour l’offensive yankee sur la planète. La classe ouvrière américaine est divisée. Le crime politique de la gauche américaine et mondiale, staliniens, sociaux-démocrates et renégats du trotskisme, est qu’ils soutiennent Sanders, comme ils l’ont fait hier en soutenant Obama avec le castrisme. Ils sont et seront responsables de cette tragédie pour le prolétariat mondial.
C’est que les États-Unis vont encercler les secteurs de la planète qu’ils veulent conquérir avec une hégémonie absolue et qu’ils ne veulent pas partager. Dans les années ‘30, l’Angleterre fermait ses zones d’influence avec le Commonwealth. Aujourd’hui, les États-Unis, avec leur guerre commerciale, bloquent des pays comme Cuba, l’Iran, la Corée et la Chine avec une guerre commerciale économique et ils ont déjà commencé à les encercler militairement avec l’OTAN. Il y a d’autres puissances impérialistes qui se les disputent, comme l’Allemagne avec la Russie, parce qu’ils font partie de leur espace vital en tant que fournisseur et source de matières premières. Les États-Unis se disputent la Chine avec l’Angleterre, la France, le Japon. Le Pacifique est également en litige. Obama avait déjà dit que l’Amérique est "une puissance de la Pacifique", où leurs hommes y sont tombés pendant la Seconde Guerre mondial. Mais alors que les États-Unis sortaient du "Pacte de la Pacifique", le Japon y restait, dans un pacte de libre-échange avec 16 nations, par lequel Tokyo entre avec leurs affaires en Chine.
Ainsi, les États-Unis ont déclaré qu’ils ne pourront plus commercialiser sur le marché américain toutes les entreprises qui construisent le gazoduc Nordstream 2, qui va de la Russie du Nord à l’Allemagne. La réponse de l’Allemagne et de la Russie ne s’est pas fait attendre : le gazoduc est construit et l’Allemagne prend en charge. Il ne peut y avoir et il n’y aura pas de super impérialisme sur cette planète, mais une concurrence féroce entre plusieurs d’entre elles.
De même, les États-Unis ont bloqué l’Iran et condamné à ne pas commercialiser sur le marché américain toute entreprise qui briserait ce blocus. Rapidement, l’Allemagne, la France et l’Angleterre ont monté une société off-shore, par l’intermédiaire de laquelle ils sous-traitent tous leurs commerces avec Téhéran.
Alors que la pandémie progresse, laquelle aggrave la crise et la récession est en cours, les États-Unis savent, comme toutes les puissances impérialistes le savent, que les différends commerciaux ont besoin des canonnières. Pas seulement des encerclements et des blocages économiques. Les États-Unis ont déjà commencé un déploiement militaire de 20000 soldats en Europe pour le plus grand exercice militaire de l’OTAN au cours des 25 dernières années. De façon sarcastique, cet exercice militaire s’appelle "Europe Defender 20". Comme le disent les analystes et le commandement de l’OTAN, "il renforcera la préparation et l’opérativité stratégique de l’armée américaine pour déplacer rapidement une grande force de combat en Europe, avec des alliés et des partenaires." Cette opération se déroule essentiellement dans l’Est européen, dans la frontière avec la Russie et en Allemagne… Dans cette action militaire, les Yankees disent "la seconde guerre nous l’avons gagnée". Nous assistons à une démonstration de force américaine face à l’Allemagne et à la Russie.
La guerre commerciale, la lutte pour la Chine et la Russie, continuera historiquement dans le domaine militaire, qui est la continuité de la politique et de l’économie par d’autres moyens, si le prolétariat mondial ne l’arrête pas avant. Les combats de Hong Kong, du Chili, de l’Équateur, de la France, l’état d’organisation et de combat du prolétariat de l’Inde et du Moyen-Orient, qui continue en feu malgré de dures défaites, ce sont les foyers de la révolution qui menacent de provoquer une nouvelle montée révolutionnaire de masse au niveau mondial.
Ici et là, il y a des éclats révolutionnaires des masses. Dans ces combats en cours, on détermine si l’impérialisme, en défaisant les masses, pourra avoir les mains libres, ce qui conduira la civilisation à la guerre et au fascisme. Le massacre en Syrie, la politique d’extermination sur des millions d’exploités, il annonce le devenir de la civilisation, si la classe ouvrière ne met pas fin au système capitaliste pourri.
Face au krach, malgré mille et une trahisons, les masses présentent bataille.
Les chants de sirène des fronts de collaboration de classe endorment les exploités et préparent des coups durs du fascisme
Il n’y a pas eu d’attaque de la bourgeoisie à la conquête des masses ni d’effondrement capitaliste où la classe ouvrière n’ait pas cherché, avec grands combats, à donner une issue en leur faveur, en faisant face ouvertement aux gouvernements et les régimes des exploiteurs.
Ce sont ceux qui ont posé comme les alliés du prolétariat étaient ceux qui ont causé les pires défaites, déviations et usures des énormes offensives de masse. Cela a été possible par une politique perfide des soi-disant "fronts populaires", fronts démocratiques, qui soumettent les organisations ouvrières à des secteurs "progressistes" de la bourgeoisie, comme ils les appellent.
C'était les Castro et toute la gauche mondiale qui ont soutenu Obama ce qui a permis à ce pouvoir d'appliquer les pires plans contre la classe ouvrière américaine en 2008, comme nous l'avons déjà dit. C'était le Parti travailliste qui a soutenu la soumission de la classe ouvrière anglaise aux plans du Maastricht impérialiste, où les travailleurs ont perdu une à une leurs conquêtes. Aujourd'hui, d'énormes bandes d'ouvriers, désespérément, ont tourné à droite en cherchant une sortie à l'extérieur de Maastricht et à l'extérieur du Parti travailliste et ses partisans, les "anticapitalistes" du SWP anglais, qui, comme nous l'avons dit, ils n'ont créé que les conditions de cette cruelle crise politique et de la défaite partielle du prolétariat anglais.
Les Bolivariens d’Amérique latine, comme les ecclésiastiques iraniens, viennent d’appliquer des plans très durs contre la classe ouvrière. Au Brésil, la CUT et le PT se sont rendus face à l’étroitesse judiciaire de l’impérialisme. Lula préférait aller en prison plutôt que de mobiliser la CUT et la classe ouvrière contre le saut réactionnaire et l’attaque de l’impérialisme avec Bolsonaro contre les travailleurs brésiliens.
Sans parler de ce qui s’est passé avec les gouvernements néo-stalinistes associés aux bourgeois en Afrique, comme en Angola, au Mozambique, en Afrique du Sud…
Nous sommes confrontés à une politique perfide de collaboration des classes, comme celle de Syriza et celle de Podemos, qui ont fait perdre d’énormes conquêtes à la classe ouvrière grecque et espagnole. Ils ont soutenu les régimes d’opprobre de la Troïka et la monarchie des Bourbons.
Cela explique que de larges secteurs de la classe ouvrière blanche américaine soient après Trump, ou Johnson en Angleterre, ce qui donne une base sociale à ces puissances impérialistes pour qu’elles lancent de nouvelles offensives militaires contre-révolutionnaires sur la planète.
En attendant, la France attaque brutalement les conquêtes de la classe ouvrière pour être dans de meilleures conditions pour la guerre commerciale. La classe ouvrière française a plus de 100 jours de débrayages, de piquets de grève, de grèves générales. Une situation prérévolutionnaire qui n’est contenue que par la bureaucratie stalinienne de la CGT et les soi-disant "anticapitalistes" du syndicat Solidaires, qui refusent de se battre pour élever la lutte économique dans une lutte politique directe pour renverser Macron et là réside l’objectif des masses qui poussent et combattent pour cela.
La politique de la collaboration des classes a conduit les montées et les luttes ouvrières dans une impasse et a empêché une solution révolutionnaire et socialiste à l’effondrement du système capitaliste mondial. C’était de nouvelles et d’énormes trahisons.
Cuba a été livrée à l’impérialisme. Au nom de " l’anti-impérialisme" et du "socialisme du XXIe siècle", le chavisme a violemment attaqué la classe ouvrière vénézuélienne, qui l’a conduite à la famine et à la catastrophe. Les mandarins du PC chinois ont asservi la classe ouvrière. Poutine est devenu le tueur à gages contre-révolutionnaire de l’Eurasie.
Au Moyen-Orient, la collaboration de la gauche réformiste avec des bourgeois pseudo-démocratiques a conduit, face à la chute des régimes comme en Égypte et en Tunisie en 2011, à des pièges "d'assemblées constituantes" frauduleuses et ont laissé en place toutes les institutions de domination de la bourgeoisie et de l’impérialisme. Le résultat de cette politique perfide de collaboration de classe est déjà en vue : les sorties pseudo-démocratiques se sont révélées n’être qu’un détour pour que des coups d’État contre-révolutionnaires arrivent comme celui d’Al Sisi en Égypte ou le rétablissement du régime militaire de Ben Ali en Tunisie avec son parti recyclé du nouveau au gouvernement.
Pour les marxistes révolutionnaires, la politique de collaboration des classes, des soi-disant "fronts populaires", "fronts démocratiques" qui soumettent la classe ouvrière à la bourgeoisie, ne servent qu’à séparer les travailleurs de leurs alliés, les paysans pauvres et les classes moyennes ruinées. Ils sont là pour mouiller la poudre, éteindre le feu de la révolution et désorganiser les offensives révolutionnaires des exploités. Ils lancent les pires attaques contre l’aile gauche des masses. Ainsi les conditions dans lesquelles les masses s’endorment se sont préparés et ce qui vient est le fascisme et le bonapartisme… Al Sisi en Égypte, une Ukraine partie et massacrée à Kiev et dans le Donbass ou Al Assad en Syrie…ou comme nous l’avons vu récemment en Bolivie.
Dans ce dernier pays, l’impérialisme vient d’impulser un coup qui a commencé comme un Putsch fasciste et qui a culminé avec le gouvernement d’Añez grâce au pacte de "pacification" que lui ont fait le MAS et la bureaucratie de la COB, avec lequel ils l’ont soutenu. Le MAS, avec Morales, qui a fui à minuit, a ouvert la porte à ce gouvernement, agent direct de l’impérialisme yankee.
Ce fut un coup porté à la lutte révolutionnaire de masse qui se déroulait en Amérique latine, comme au Chili ou en Équateur. Comme il a fait en Syrie, l’impérialisme a concentré ses forces en Bolivie et nous constatons aujourd’hui qu’il a centralisé toutes les agences de renseignements des États du sous-continent sous le commandement de la CIA lors d’une réunion inaugurée par Añez.
Nous traversons d’énormes affrontements de classes. Ici et là, la politique perfide des directions mène ces combats dans des voies sans issues. Malgré cela, des souffrances inouïes poussent les masses à rompre le contrôle de leurs directions. C’est ainsi quand les "chants de sirènes" de la collaboration des classes et les coups du fascisme agissent ouvertement.
Dans des pays entiers de la planète, face à la catastrophe, les masses sont entrées dans un état de révolte, d’actions indépendantes et d’offensives révolutionnaires. C’est ce qui s’est passé au Chili, en Équateur, au Soudan, au Liban. La classe ouvrière française ne donne pas de calme à la Ve République impérialiste française qui, encouragée par son invasion du Mali et de l’Afrique subsaharienne, va vers toutes les conquêtes de la classe ouvrière française.
La crise de direction s’aggrave
La bourgeoisie est une force sociale qui refuse de perdre sa propriété et ses privilèges. Mais le prolétariat a également montré être une force sociale avec vigueur et force. La crise qu’il traverse est une surabondance de directions traîtres achetées par le capital, qui déclament que la révolution socialiste n’est pas à l’ordre du jour comme tâche immédiate au moment où elle est peut-être la plus grande crise historique du capitalisme.
Ces directions annoncent que l’on ne peut se battre que pour plus de démocratie, sans toucher la propriété des capitalistes, des banquiers et des parasites impérialistes; sans attaquer la machine de guerre contre-révolutionnaire avec laquelle le capitalisme et l’impérialisme se défendent à travers tous leurs états. Il s’agit d’une surabondance de directions traîtres qui, en période d’effondrement du capitalisme, cherche à établir la défaite stratégique que le ‘89 a signifiée par la perte des états ouvriers aux mains de l’économie mondiale capitaliste, livrée par le fléau stalinien.
Ce n’est pas la vigueur de ce système capitaliste pourri qui le maintient sur pied, mais ce sont les directions qu’il paie avec une aumône pour détourner et trahir les grands combats de masse.
L’impérialisme est la scission du socialisme, au dire de Lénine. La bourgeoisie a préservé les PC staliniens en Occident après la débâcle du ‘89 en tant que bureaucratie syndicale qui, avec manu militari, maintient le contrôle de la plupart des centrales syndicales du monde.
En Chine, au Vietnam, en Corée, à Cuba, en Russie, les PC devenus aujourd’hui une nouvelle bourgeoisie imposent des régimes dictatoriaux, bonapartistes, autocratiques, avec les sabres en main et comme partenaires mineurs de l’impérialisme, pour assurer la surexploitation et le pillage de ces nations. Mais rien n’aurait pu faire le stalinisme dans la plupart des pays occidentaux, après la délivrance des anciens états ouvriers, si les renégats du trotskisme ne les soutenaient pas par la gauche, tant dans les syndicats que sur les fronts politiques de la collaboration des classes. Ils l’avaient déjà fait tout au long de l’après-guerre, quand, sous prétexte de "défendre les états ouvriers", ils ont fini par soutenir la bureaucratie stalinienne pourrie qui les a livrés. Maintenant, ils font encore la même chose.
La IVe Internationale, devenue tendance centriste dans l’après-guerre, ou en partis socialistes nationaux à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, aux mains d’un cruel révisionnisme, elle a déjà perdu son indépendance organisationnelle et est devenu une nouvelle force réformiste au niveau international, soit en agissant à l’intérieur des fronts populaires de collaboration de classes, soit en les soutenant de l’extérieur. Ça fait longtemps que ces courants ont rompu avec les prémisses fondamentales de la théorie et du programme révolutionnaire. Ils ont fait sienne la théorie-programme de la révolution par étapes, des "champs bourgeois progressifs", etc.
C’est-à-dire que l’impérialisme non seulement a coopté et détruit la IIe et IIIe Internationale, comme au XXe siècle, mais aussi la IVe Internationale, véritable héritière du marxisme révolutionnaire au XXIe siècle. Cela a été un énorme triomphe du système capitaliste mondial. C’est qu’au nom d’elle et de son programme révolutionnaire, les ex- trotskistes, travestis "d'anticapitalistes", ont recouvert avec un halo de "gauche" -et quand ils ne l’ont pas fait, ils rejoignent les fronts et les partis uniques avec eux- les plus grands agents du capital. Comme Lula au Brésil, Morales en Bolivie, le Podemos dans l’État Espagnol, Syriza en Grèce, Sanders aux Etats-Unis, Corbyn et le Parti travailliste anglais ; ou en faisant véritables politiques de collaboration de classe comme au Chili, en proclamant des plébiscites et des assemblées constituantes qui garantissent la continuité du régime, ou avec des pactes parlementaires comme en Argentine, entre autres atrocités.
Comme nous l’avons vu, ils ont tous mené la politique du front populaire de la collaboration des classes. Ils ont dit "tous contre Bolsonaro" au Brésil, ou "tous contre Macri en Argentine", ou "contre Trump en Amérique". Telle est la vieille politique stalinienne de rechercher de bourgeois "progressifs", se soumettant à "l'aile gauche" de la bourgeoisie, ce qui signifie l’annulation totale de la force de la classe ouvrière, subordonnée au profit et au soutien des capitalistes et de leurs régimes. Aujourd’hui, les renégats du trotskisme sont devenus une nouvelle vague de menchevisme. Ils sont un néo-stalinisme.
La société des renégats du trotskisme et leurs partis "anticapitalistes" soutiennent les fronts de la collaboration des classes et le stalinisme dans le monde entier. Tout d'abord, ils soutiennent l’offensive contre-révolutionnaire du fasciste Al-Assad pour écraser la révolution héroïque en Syrie. Ils font apparaître des clercs semi-fascistes d’Iran comme des "combattants anti-impérialistes", tant que le boucher et tueur à gages Poutine comme un "héros anti-yanqui", quand en réalité, dans les pactes de Minsk et de Genève, il a été le garant ultime de la contre-révolution.
Il s’agit d’un mouvement "anticapitaliste" qui a soutenu Corbyn en Angleterre, l’agent de Maastricht à Londres, avec lequel, comme nous l’avons dit, la classe ouvrière anglaise a perdu toutes ses conquêtes.
Aux États-Unis, ils commettent à nouveau le crime politique de soumettre la classe ouvrière et la jeunesse radicalisée aux pieds de Sanders, qui à son tour, après les élections internes, donnera tous ses votes au Parti démocrate.
Dans des dizaines de pays, ce sont eux qui soutiennent la bureaucratie syndicale stalinienne et l’accompagnent dans toutes leurs atrocités contre le mouvement ouvrier, comme au Chili, au Soudan, en Espagne, en Grèce, en Italie. Cette nouvelle bureaucratie stalinienne s’est autoproclamée "fondatrice de la IIIe Internationale". Ce sont les renégats du trotskisme qui la soutiennent
En Argentine, ils soutiennent les "mesures progressives" du gouvernement de Fernandez, ce qui signifie qu’ils renoncent à la lutte pour le renverser et deviennent ainsi responsables de ces gouvernements qui commandent la police et la répression des travailleurs. Dans l’État espagnol, ils étaient avec Podemos qui a soutenu l’invasion des Bourbons à Catalogne. En France, dès Solidaires, ils soutiennent le stalinisme à la tête de la CGT française. Au Brésil, dès le PSOL, ils soutiennent Lula et le pire de la bureaucratie syndicale pelega.
Ce sont eux qui, comme le CRCI (Altamira, le PO argentin, EEK de Grèce, le DIP de Turquie), ont fait des partis avec des obscurs personnages staliniens utilisés par Poutine pour tromper le peuple russe désireux de retourner à l’URSS. Ce sont eux qui, en Afrique du Sud, ont soutenu et ont participé à la mise en place de nouveaux partis staliniens, comme le SRWP (Parti socialiste révolutionnaire des travailleurs) face à la crise du CNA.
L’émergence de courants tels que la Ligue Internationale Socialiste, un vieux courant du morenisme en décomposition de l’Argentine, a atteint le niveau d’appeler Al Assad et la Russie à "massacrer tous les djihadistes" de Syrie qui sont à Idlib, c’est-à-dire à écraser les masses. Dans son rôle de cinquième colonne, le stalinisme n’avait pas osé une telle audace contre-révolutionnaire dans la guerre civile espagnole des années ’30.
À cet égard, la LIS suit le chemin du POR bolivien, qui a ouvertement appuyé le coup d’État militaire qui s’est récemment produit dans ce pays.
La crise de la direction ne fait que s’aggraver dans la première décennie du XXIe siècle. Mais la classe ouvrière ne s’est pas rendue. La marée révolutionnaire du Moyen-Orient pousse des millions d’exploités des masses musulmanes au combat, pays par pays. Les combats en Équateur et au Chili mettent les masses d’Amérique Latine en position de contre-offensive. Le prolétariat français rebelle est l’avant-garde du prolétariat européen.
Chaque combat décisif met à l’ordre du jour la lutte pour récupérer l’internationalisme militant dans les rangs ouvriers. Dans ce combat, vivent les conditions pour que le programme de la IVe Internationale pour le triomphe de la révolution socialiste atteigne un canal aux masses.
Assis sur les nouveaux foyers internationaux de la révolution mondiale, en luttant pour son programme à bras ouverts dans de grands conflits de classes, en regroupant des cadres et des forces internationalistes dans un combat commun que l’avant-garde du prolétariat désire et a besoin, nous pourrons récupérer les drapeaux et le programme de notre parti, la IVe Internationale, qui a été poussée dans la boue de la collaboration des classes par le révisionnisme et l’opportunisme de notre mouvement.
La course de vitesse entre jusqu’où le système capitaliste parviendra à jeter le krach sur les masses et jusqu’où celles-ci parviendront à battre cette offensive contre-révolutionnaire de l’impérialisme est à nouveau ouverte. La tendance à la polarisation des classes est déjà là. Les souffrances inouïes sont le moteur du combat. Il s’agit aussi d’ouvrir une course de vitesse entre révolution et réforme.
Une époque de contre-réformisme a commencé. La crise du réformisme accompagne, comme l’âme au corps, la crise du parlementarisme.
Ici et là, éclatent ceux qui, en parlant hier au nom du trotskisme, à chaque pas trahissent leur programme et leur combat révolutionnaire. Il s’agit alors d’entrer ouvertement, du cœur de l’avant-garde du prolétariat international, dans une lutte ouverte pour séparer réforme de révolution, trotskysme du stalinisme, une stratégie indépendante de classe et soviétique pour la révolution socialiste du réformisme pour sauver le capitalisme. Il s’agit de définir que les renégats du trotskisme, qui ont soutenu hier le stalinisme, aujourd’hui, au XXIe siècle, ils l’ont donné vie pour qu’il trahisse à nouveau et remplisse de sang le prolétariat mondial.
La lutte pour la restauration de la dictature du prolétariat dans les ex-états ouvriers sous des formes révolutionnaires conserve toute son actualité. La lutte pour la révolution socialiste est déjà à contre-temps, avant que l’impérialisme frappe les masses avec de nouveaux massacres, comme en Syrie, ou avec des guerres qui feront pâlir les deux qui se sont développées au XXe siècle. Si le prolétariat ne l’arrête pas, à n’en pas douter, la troisième guerre mondiale commencera comme la seconde avec des bombes nucléaires comme à Hiroshima et Nagasaki.
Mais avant cela, des combats décisifs manquent encore. L’impérialisme n’a pas les mains libres pour des aventures supérieures. Dans les processus révolutionnaires d’aujourd’hui et de sa victoire vit l’avenir de la civilisation humaine.
Des révolutionnaires à nos affaires !
Chaque combat acharné des masses agit comme un choc électrique qui éveille la solidarité et l’enthousiasme de millions d’ouvriers dans le monde entier. Les combats au Chili et à Hong Kong ont suscité la sympathie de millions de travailleurs, d’étudiants et de jeunes rebelles sur la planète. Des processus de radicalisation s’ouvrent en permanence dans des franges de l’avant-garde de la classe ouvrière au niveau international, frappés par les actions révolutionnaires des masses.
Dans les années 30, la guerre civile espagnole a suscité la solidarité de toute la classe ouvrière mondiale. D’énormes bataillons d’ouvriers internationalistes y sont allés se battre. Dans les années 70, dans la montée révolutionnaire, le cri de "Dehors Yanquis du Vietnam !" était le drapeau de lutte de tout processus de radicalisation du prolétariat international
Les courants réformistes connaissent que ce sentiment de solidarité internationale des travailleurs est un moteur de radicalisation et de nouveaux combats de clase au niveau mondial. Le rôle du réformisme est de faire avorter ces processus et de soumettre la classe ouvrière à leurs gouvernements et régimes respectifs. Reste aux mains des trotskistes combattre pour approfondir l’enthousiasme internationaliste des masses, qui allume à chaque pas le feu de la révolution. C’est et ce sera le seul chemin pour récupérer les drapeaux et le programme révolutionnaire pour regrouper les forces qui seront le bastion pour reconstruire le Parti mondial de la révolution socialiste, la IVe Internationale.
Un nouveau regroupement internationaliste de l’avant-garde du prolétariat est à l’ordre du jour. La mise sur pied de nouveaux partis révolutionnaires léninistes de combat est une nécessité qui émerge de la décomposition et du déclin du système capitaliste mondial pourri.
Collectif pour la Refondation de la IVe International- FLTI