” L’Organisateur Ouvrier International” N°35
Le 27 mai 2022
Présentation
Au cours du XXIe siècle, la classe ouvrière mondiale n’a pas cessé de se battre
un seul jour contre la catastrophe capitaliste et l’offensive impérialiste
Le système capitaliste en décomposition est soutenu par les directions lâches et traîtres qu’il impose à la classe ouvrière
Nous présentons cette nouvelle édition de "L’Organisateur Ouvrier International", porte-parole du Collectif pour la Refondation de la IV Internationale / FLTI.
Les conditions de crise du système capitaliste, qui menacent de mener la civilisation humaine à la barbarie et à la guerre, ont été largement développées dans le supplément spécial de "L’Organisateur Ouvrier International" du mois d’avril.
Un nouvel article intitulé " La crise et la faillite de l’économie capitaliste mondiale s’accélèrent ", qui donne continuité et réponse à l’évolution de la catastrophe de ce système en putréfaction, qui provoque la famine généralisée à des millions d’ouvriers de la planète, ouvre la présente édition de notre journal international.
Sur ces conditions objectives de krach capitaliste s’approfondissent la lutte des classes, les souffrances insupportables des masses et les processus de crises, de guerres et de révolutions.
En effet, au cours de ces trois dernières années de faillite du système capitaliste, la classe ouvrière n’a pas cessé de se battre. Il l’a fait aux États-Unis, en heurtant la police meurtrière et les suprématistes blancs, en envoyant Trump dans le tiroir des souvenirs... Quel paradoxe : toute la gauche réformiste, depuis le Parti communiste et les courants socio-impérialistes comme l’ISO des États-Unis, jusqu’aux renégats du trotskisme de toutes les couleurs et de tous les continents, se sentaient sympathisants de Sanders, des "socialistes démocratiques" des États-Unis. C’est ainsi qu’ils ont placé la classe ouvrière et la jeunesse rebelle américaine comme fourgon arrière de la "gauche" bourgeoise impérialiste du Parti démocrate. C’est ainsi que le monstre nommé Biden est né... produit du "front anti-trump" du Parti démocrate, soutenu, nous insistons, par le Parti communiste cubain, toute la gauche américaine et mondiale et la plupart des renégats du trotskysme en particulier.
Ces courants se déchirent aujourd’hui les vêtements contre l'"expansion de l’OTAN" et son intervention contre-révolutionnaire dans l’Est européen et dans les cinq continents, alors qu’ils viennent appuyer, soutenir et appeler à voter le commandant en chef de l’OTAN qui sont Biden et les Yankees.
Une "Nouvelle Gauche" a émergé des staliniens et des courants qui ont rompu ouvertement avec la Quatrième Internationale, en reprenant l’ancienne politique du Parti Communiste de soutien aux impérialismes "démocratiques" pendant Yalta.
La soi-disant "Nouvelle Gauche" d’aujourd’hui est dans les traces des pactes de "coexistence pacifique" que Staline a scellés avec Churchill et Roosevelt. Ces courants reconstruisent la politique menée par le stalinisme, tant dans les années 30 que ans la seconde période d’après-guerre, de soutien à tous les fronts de collaboration des classes en Occident, en étranglant ainsi mille et un processus révolutionnaires.
La tragédie actuelle est que cette perfide politique est consommée et alimentée par des courants issus du trotskisme et de la IVe Internationale.
L’une des plus grandes preuves de cela, que nous ne nous laisserons pas de dénoncer, est son soutien à Sanders aux États-Unis, qui a agi comme "patte gauche" du Parti démocrate et a donné ses voix à Biden, le chef contre-révolutionnaire de l’OTAN. Le stalinisme américain, l’ISO et d’autres courants socio-impérialistes ont voulu vendre à la classe ouvrière américaine et au monde que l’impérialisme en faillite peut avoir une politique "démocratique" pour piller la planète. C’est un mensonge infâme. L’impérialisme est soutenu par des guerres, en attaquant sa propre classe ouvrière, en contrôlant les routes commerciales et les zones d’influence pour obtenir des superprofits des pays qu’il opprime.
Une politique scandaleuse : la "Nouvelle Gauche" latino-américaine soutenant les fronts bourgeois qui viennent détourner les offensives révolutionnaires de masse
C’est le rôle de ces fronts de collaboration des classes. Cette politique est la continuité de celle appliquée par le stalinisme qui a conduit à des dizaines de défaites de la révolution mondiale : lier le sort de la classe ouvrière à ses bourreaux "démocratiques", "progressistes" ou "antilibéraux" (comme il aime les appeler maintenant) tous agents directs de l’impérialisme, pour qu’ensuite, comme l’autre extrémité de la même corde, les forces répressives et le fascisme écrasent et anéantissent l’avant-garde.
C’est ce qui s’est passé en Bolivie et en Colombie, où les "chants de sirène" de Morales et Petro ont fini avec Camacho et Áñez en donnant un coup d’État fasciste en 2019 et avec des paramilitaires arrosant tous les fleuves de Colombie du sang des ouvriers et de la jeunesse rebelle.
Les fronts de collaboration de classe anesthésient la classe ouvrière et les exploités, mettant de l’eau dans le feu des processus révolutionnaires, affaiblissent et liquident l’aile gauche, a fin que les gouvernements et les régimes bonapartistes puissent ensuite s’installer, en stabilisant le contrôle de la bourgeoisie, après que des actions de masse indépendantes aient mis en péril sa domination.
En Amérique latine, des courants comme la LIT-CI, l’UIT-CI et plus "critique" le PTS, alliés à la "gauche" cubaine, ont appelé à voter de manière critique, c’est-à-dire à soutenir politiquement ceux qu’ils considèrent comme gouvernements et fronts "progressistes" comme Castillo au Pérou et Boric au Chili.
Ces courants fraternisent avec la gauche bourgeoise des Kirchner en Argentine "contre la droite", comme ils le font avec les parlementaires du MAS d’Arce et de Morales en Bolivie, auxquels leur demandent de résoudre tous les problèmes de la classe ouvrière.
Au Brésil, de manière néfaste, ils appellent à soutenir le front populaire de collaboration de classe de Lula avec Alckmin, comme font les "anticapitalistes" du PSOL et toutes ses tendances et fractions, tandis que d’autres, comme le PSTU / LIT-CI, appellent à voter leurs candidats au premier tour, en sachant que dans le ballotage ils voteront à nouveau, comme ils l’ont fait lors des élections passées, pour Lula et ses partenaires bourgeois.
Avec l’alliance des renégats du trotskisme et des staliniens divers, on a appuyé Boric, un stalinien avoué, qui est l’actuel commandant en chef des militaires pinochetistes et l’administrateur des affaires de l’éducation et des retraites privées et de toutes les transnationales qui pillent le Chili. Ils soutiennent un geôlier et bourreau de "gauche" de la jeunesse rebelle, qui vient de militariser le sud du Chili.
Ces courants ont également soutenu ce fraudeur politique des transnationales et de l’impérialisme appelé Castillo au Pérou, qui vient d’assassiner quatre travailleurs dans les émeutes qui ont secoué ce pays le mois dernier.
Nous sommes face à une gauche de renégats du trotskisme et néostaliniens qui agissent en soutenant et en appuyant les agents directs de l’impérialisme yankee sur tout le continent américain, de l’Alaska à la Terre de Feu.
Ni bien l’Union patriotique stalinienne et les FARC ne cessaient pas de proclamer leur soutien à Petro en Colombie dès La Havane ; et la LIT-CI et le SWP de ce pays n’achevaient pas d’annoncer leur appel à voter pour lui, que Petro lui-même les remerciait en organisant une réunion avec les représentants de plus de 60 entreprises américaines, dirigées par Coca-Cola, à laquelle il a garanti la sécurité juridique et la défense de toutes leurs affaires sur le territoire colombien. "Dis-moi avec qui tu sors et je te dirai qui tu es", dit le proverbe.
Ils viennent tous de soutenir l’escroquerie de la "révolution bolivarienne" qui se faisait passer pour "anti-impérialiste". Ils soutiennent maintenant des fronts de collaboration de classe qui sont des agents directs de l’impérialisme et qui ne menacent même pas de parole de toucher 10 cents.
C'est de cela dont il s'agit le nouveau rôle des renégats du trotskisme et du stalinisme sur le continent américain : une "Nouvelle Gauche gringa" qui joue aujourd'hui le même rôle que les anciens partis communistes dans l'après-guerre et pendant toute la période d'Yalta, soutenant des organisations de masse l'impérialisme américain "démocratique", principalement en Amérique latine. C'est pourquoi le PC de Cuba soutenait Batista, le parti de Monge en Bolivie livrait le Che Guevara et en Argentine le stalinisme faisait partie des coups gorilles contre-révolutionnaires pro yankee donnés contre le péronisme, parmi d'autres exactions commises par les partis communistes pendant Yalta.
C’est pourquoi dans cette édition de "L’Organisateur Ouvrier International" le lecteur trouvera des articles clés sur cette question décisive qui met à l’ordre du jour la lutte pour récupérer la IV Internationale et ses drapeaux. C’est la condition pour mettre sur pied de nouveaux partis révolutionnaires d’avant-garde qui préparent et organisent la révolution prolétarienne et affrontent résolument les directions larbins de l’impérialisme et de la bourgeoisie.
Nous présentons alors des déclarations sur le Chili, où les fascistes agissent impunément en assassinant la jeunesse rebelle et la position des trotskistes de Comuneros de Colombie face au piège électoral, reflétant leur lutte inlassable pour l’indépendance de classe, dont le drapeau a été livré à la bourgeoisie, par le Partie Socialiste de travailleurs de la LIT-CI.
De même, ces pages reflètent la tragédie de Bolivie qui s’exprime dans la solitude des organisations des travailleurs emprisonnés et assassinés de Senkata et Sacaba qui ont marché à La Paz pour écrire avec le sang de leurs veines leur cri de liberté et justice. Les ouvriers et les paysans qui ont donné leur vie pour renverser le coup d’État des généraux banzeristes et du fascisme en 2019, ont été abandonnés par le POR, la LOR-CI et sans parler de la direction de la COB lors de sa dure veillée devant la Maison du Peuple à La Paz.
Argentine : une politique de pression réformiste sur le gouvernement bourgeois pour contenir une action de masse indépendante
Cette centralisation de la gauche réformiste latino-américaine s’accompagne de la politique que le FIT-U d’Argentine et le Parti ouvrier en particulier, imposent à des millions de chômeurs. Ils ne mangent plus qu’une fois par jour dans cette Argentine capitaliste, pillée par le FMI et les transnationales aujourd’hui sous le gouvernement de Fernandez, comme ils l’ont fait hier avec Macri, toujours avec la collaboration de la bureaucratie des syndicats étatisés.
Le mouvement des chômeurs a fait preuve d’un énorme poids dans les rues pendant la Marche fédérale, mais il est totalement contrôlé par une bureaucratie appelée "piquetera" de partis membres du FIT-U et staliniens qui cohabitent avec des secteurs de l’Église et des politiciens kirchneristes. Cette bureaucratie contrôle farouchement les ouvriers au chômage par le chantage qu’elle donne ou retire les plans sociaux que l’État leur donne pour administrer, en prenant des listes dans les marches, en liquidant et en asphyxiant toute démocratie ouvrière. Ils sont la négation de l’héroïque mouvement piquetero qui s’est auto-organisé et soutenu par la démocratie directe en 2001 pour lutter pour sa demande de travail et de dignité. Ce fut le mouvement des chômeurs qui a mené d’énormes combats aux côtés des ouvriers occupés, qui ont fini par défaire le gouvernement de De la Rúa et ont ouvert une énorme gestation révolutionnaire il y a 20 ans.
L’Argentine vit aujourd’hui un "2001 contrôlé" par la bureaucratie piquetera dans le mouvement des chômeurs et par la bureaucratie des syndicats. Cette situation a déchiré les rangs ouvriers.
Le FIT-U est devenu chaque jour un appendice du kirchnerisme et du régime bourgeois, contrôlant une frange des masses, tout en promettant de rompre avec l’impérialisme, d’obtenir des augmentations salariales et de mettre fin au chômage, avec des lois au Parlement... De qui se moque-il ?
Conquérir des revendications qui attaquent les affaires et les profits des capitalistes sans la méthode de la révolution prolétarienne ce n’est pas seulement une utopie mais un mensonge et une tromperie envers les masses pour les soumettre au régime et à ses bourreaux. C’est lier les mains des exploités pour qu’ils ne se battent pas comme ils le faisaient en 2001, y compris en occupant les supermarchés pour manger, qui est le moyen le plus direct pour imposer les comités de consommateurs pour baisser les prix et mettre fin à l’inflation.
C’est avec l’unité des travailleurs chômeurs et occupés que des usines fermées ont été récupérées ou que la journée de travail a été réduite dans des secteurs du mouvement ouvrier.
C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui la crise de la classe ouvrière : celle de sa direction, qui lui ferme tout chemin à une lutte révolutionnaire.
Tout au contrairement de la politique proclamée par le FIT, la vérité c’est qu’en 2001, toute l’Argentine a dû être incendiée pour que le régime soit contraint de suspendre pendant trois ans le paiement de la dette extérieure, laquelle a ensuite été renégociée et payée par le gouvernement Kirchner.
Aujourd’hui, le Sri Lanka vient de faire faillite pour ne pas rembourser sa dette extérieure. Cela a été imposé par les masses avec leur lutte révolutionnaire dans les rues, pour briser les triples chaînes de super-exploitation et de pillage de l’impérialisme et de la bourgeoisie. Au Sri Lanka, le gouvernement de Rajapaksa est tombé et, pour l’instant, le contrôle de l’impérialisme sur cette nation opprimée a été affaibli.
La vie confirme de plus en plus la loi marxiste qui pose, contre la politique de la gauche réformiste, que si la classe ouvrière et les paysans pauvres ne prennent pas le pouvoir, il est impossible de rompre avec l’impérialisme et de résoudre la question agraire dans le monde semi-colonial.
A Chubut déjà les ouvriers et les exploités ont dû brûler toutes les institutions de l’État en décembre de l’année dernière pour pouvoir percevoir leurs salaires impayés et expulser les monopoles miniers. La crise capitaliste ne correspond plus aux appétits et aux potions réformistes de cette "Nouvelle Gauche".
Nous présentons alors dans ces pages un article sur l’Argentine du Comité Rédacteur de Démocratie Ouvrière, en prenant comme point de départ la Marche Fédérale organisée par le mouvement « piquetero » du 10 au 12 mai.
L’Ukraine en guerre : pour le réformisme qui pend aux jupons de Poutine ou de l’OTAN, la classe ouvrière et la nation ukrainienne n’existent pas, alors qu’elles sont ceux qui meurent et sont détruites dans cette guerre d’occupation
Un autre point central où cette "Nouvelle Gauche" rassemble ses forces pour rompre avec le marxisme révolutionnaire et avec toute politique de continuité avec l’héritage du bolchevisme et de la IVe Internationale est en Ukraine. Comme elles l’ont fait hier en Syrie (et elles le font encore aujourd’hui), ces courants n’ont laissé aucune trace d’une politique révolutionnaire et de classe face à la guerre.
Pendant trois mois, ils sont montées dans les chars de Poutine ou de l’OTAN, alors qu’entre eux ne se sont pas heurtés sur un champ de bataille en Ukraine, puisque là seulement meurt et est sacrifiée la classe ouvrière ukrainienne et les simples soldats de la Russie qui sont amenés comme chair à canon par le boucher Poutine pour tuer leurs frères de classe.
Tous ces courants coïncident avec Poutine et l’OTAN, que l’Ukraine ne doit pas être même une nation indépendante. Ils liquident ainsi toute revendication anti-impérialiste et empêchent que la classe ouvrière ukrainienne et russe prenne en main la direction politique et militaire de la guerre, en s’appuyant sur la lutte révolutionnaire du prolétariat européen.
On peut nous dire que l’on ne voit pas la classe ouvrière ukrainienne dans cette guerre... Ce sont les ouvriers qui meurent, en se réfugiant hors d’Ukraine ou en se cachant dans les sous-sols des souterrains ou des usines pour ne pas mourir massacrés.
L’Ukraine est divisée et finira par être occupée, transformée en colonie et sa classe ouvrière déchirée. La gauche qui se proclame "révolutionnaire" au niveau mondial a rompu avec toute stratégie soviétique indépendante dans la guerre pour se soumettre aux bandes bourgeoises qui se disputent l’Ukraine.
Le 20 mai dernier, les ouvriers italiens ont mené une grève générale et sociale, première action de solidarité internationaliste des ouvriers européens avec leurs frères, les travailleurs ukrainiens, contre Poutine et l’OTAN. Au-delà de tel ou tel aspect programmatique avec lequel nous pouvons ne pas être d’accord, ce fut la première lutte réelle (dans les faits et non dans les mots) que la classe ouvrière mène en Europe, en déclarant la "guerre à la guerre". C’est-à-dire la guerre de classe à la guerre contre-révolutionnaire contre la nation ukrainienne.
L’appel à cette Grève Générale et Sociale s’est développé comme une énorme action d’avant-garde dans les villes clés d’Italie. Cette lutte ouvre la voie et est un exemple de solidarité internationale efficace, non verbale ou symbolique, contre la guerre de Poutine et l’armement et l’expansion contre-révolutionnaire de l’OTAN dans toute l’Europe.
En plus des déclarations sur le moment actuel de la guerre en Ukraine, dans ce numéro de "L’Organisateur Ouvrier International" nous publions la position des camarades de Démocratie Ouvrière de l’État Espagnol et d’Avances Prolétariennes d’Italie devant la convocation à la Grève Générale et Sociale de l’avant-garde ouvrière italienne.
De même, le lecteur trouvera dans cette section sur l’Ukraine, un article reflétant la lutte du Bloc Combattant et de Classe de l’État Espagnol, en appui à l’appel de lutte de l’avant-garde ouvrière italienne.
Le Bloc combattant et de classe de l’État espagnol regroupe les forces des secteurs combatifs de la classe ouvrière qui, par tous les moyens, tentent depuis des années de rompre l’encerclement des traîtres de la bureaucratie des CCOO et de l’UGT, ces staliniens et sociaux-démocrates millionnaires soutenus par l’État, laquais de la monarchie.
Ces organisations du Bloc Combattant et de Classe ont publié une déclaration en soutien à la journée de lutte menée en Italie, qui est un chainon de plus à étendre et à développer à tout le prolétariat européen pour faire face au Maastricht impérialiste, s’unir aux ouvriers des maquilas de l’Europe de l’Est et avec la martyrisée la classe ouvrière ukrainienne et russe, qui est sous les griffes de Poutine, de ses bandes d’oligarques fascistes et de l’Église orthodoxe. Sans aucun doute, les ouvriers européens, avec la méthode de lutte de la grève générale, sont les seuls à pouvoir remettre la classe ouvrière ukrainienne au centre de la guerre actuelle, en écrasant l’invasion "grande" russe de Poutine, en conquérant son indépendance nationale et en étant l’avant-garde de la lutte contre l’OTAN et les puissances impérialistes dans toute l’Europe.
Tout au contaire, les courants "pro-Ukraine" de la gauche réformiste, qui exigent de l’OTAN qu’elle envoie des armes pour gagner la guerre, conduisent la résistance et la lutte nationale dans une impasse. L’Ukraine est un pion que les États-Unis donnent pour rester avec la Suède, la Finlande, l’Europe de l’Est et avancer pour encercler la Russie pour demain marcher pour soumettre Moscou.
En Syrie ensanglantée, les masses ne permettent plus l’oubli ni le pardon
Les courants de la gauche réformiste, alliés à Al Assad et Poutine, ont beaucoup à expliquer
En Syrie, le fasciste Al Assad, pour décompresser la situation des masses affamées à Damas et dans tout le territoire qu’il contrôle, a annoncé qu’il allait libérer quelques prisonniers politiques. Seuls quelques dizaines d’entre eux sont sortis de prison, détruits physiquement et mentalement après des années de torture, sans en reconnaître certains, jusqu’à leur propre famille. Ils étaient prisonniers comme ceux qui sortaient après les tortures des nazis et la Gestapo dans la Seconde Guerre mondiale des camps de concentration.
Le peuple de Damas est descendu dans la rue à leur recherche. Rapidement, le cri qui se leva fut : "Liberté et apparition en vie des 500.000 des nôtres qui sont partis!".
À Idleb on commence les affrontements avec les hommes d’affaires millionnaires d’Al-Qaïda (HTS), si répressifs et affameurs des masses comme Al Assad à Damas, soutenus par la Turquie, qui a occupé une vaste bande de territoire syrien au nord, portant sa monnaie et ses troupes.
La "Nouvelle Gauche" en Syrie a gagné la confiance de la bourgeoisie et de l’impérialisme en soutenant ce massacre historique, proclamé par eux, sous le commandement des puissances impérialistes, comme lutte "contre le terrorisme".
Ces courants ont beaucoup à expliquer. Maintenant, ils ont beaucoup à expliquer. Ils ont dit que la meilleure chose qui puisse arriver était qu’Al Assad o les Kurdes gagnent, qui sont sous le commandement yankee dans des casernes ensemble avec le chien Bashar. Ils doivent en expliquer.
Le "Réseau International pour la Liberté des Prisonniers Politiques du Monde" a lancé, comme le montre le dos de ce journal, un appel à une campagne internationale pour la libération des prisonniers politiques syriens. "Vifs ils ont été enlevés et vifs nous les voulons de retours !" c’est la clameur de millions de travailleurs et de jeunes, qui sort des entrailles des camps de réfugiés et de toute la Syrie.
Pendant ce temps, la résistance syrienne relance aujourd’hui une offensive pour ouvrir les fronts quand elle voit que Poutine est affaibli en Syrie en renversant toutes ses forces en Ukraine et au moment où se développe une énorme résistance palestinienne contre l’attaque du sionisme et un magnifique soulèvement révolutionnaire de masse en Iran qui touche déjà toute la région, comme le reflètent les pages de cette édition de "L’Organisateur Ouvrier International".
Dans le combat contre la restauration capitaliste à Cuba, une tâche centrale des ouvriers et des paysans d’Amérique latine et du prolétariat américain :
Entourer de solidarité les masses révoltées et affamées de Cuba, pour récupérer la révolution que le castrisme a livrée
Dans ce numéro de "L’Organisateur Ouvrier International", nous avons également édité l’appel à une campagne internationale pour la libération des prisonniers cubains, qui se sont révoltés contre la faim et l’esclavage.
Face à cet énorme soulèvement des ouvriers et exploités cubains du 11 juillet 2021, l’auto-dite "gauche" cubaine, dirigée par Frank Garcia Hernández et d’autres militants du Parti communiste des "entrepreneurs rouges" De La Havane, elle demande l’indulgence de ce gouvernement bourgeois pour les centaines de prisonniers de la classe ouvrière affamée, allant jusqu’au cynisme de lui demander de réduire certaines peines.
Si aujourd’hui ce courant de Frank Hernandez peut se montre comme l’aile "critique" du PC, qui livre ouvertement Cuba à l’impérialisme mondial, c’est grâce à la légitimité que lui ont donnée les liquidateurs de la Quatrième Internationale qui se sont rendus à La Havane en 2019 (et aussi en 2021 au Brésil) pour rencontrer ces militants du stalinisme et leur permettre d’utiliser la figure de Trotsky pour qu’ils commettent les pires atrocités et trahisons contre la classe ouvrière du continent.
Nous sommes face à un grand coup de poignard dans le dos du mouvement ouvrier mondial : ils revêtent de l’aura de "trotskiste" Garcia Hernandez, qui est un fier militant castriste que le 11J a marché au cri de "des rues sont de Fidel" dans la colonne du Parti Communiste qui a ecrasé les masses démunies qui se mobilisaient sur la Place de la Révolution en exigeant du pain.
C’est cette même "gauche critique" de La Havane qui s’est consacrée à revêtir de "démocratique" et de "progressif" le chef des pirates contre-révolutionnaires de Wall Street, en demandant à Biden de "lever le blocus contre Cuba".
Aujourd’hui, ces gens ont commencé à réclamer que le PC cubain légalise les organisations de chômeurs comme celles qui ont organisé la Marche Fédérale en Argentine. La "gauche" cubaine a déjà très bien appris dans son parti unique de staliniens et de renégats du trotskisme comment contrôler les masses affamées et désespérées pour qu’elles ne débordent pas avec leur lutte spontanée toutes les institutions de pouvoir, comme ce fut le cas à Cuba le 11J.
Après des décennies de silence, soudain, ils appellent à faire un syndicat de chômeurs à Cuba. Ils essayent de convaincre Diaz Canel et la direction contre-révolutionnaire du gouvernement de l’autoriser.
C’est clair : alors que les juges staliniens condamnent les détenus pour le soulèvement du 11J pour punir les masses affamées, à des décennies de prison, la "gauche" cubaine appelle à créer des institutions qui les disciplinent pour qu’elles ne se soulèvent pas et que si elles le font, soient sous le contrôle de l’État et du gouvernement contre-révolutionnaire de Diaz Canel et des nouveaux riches cubains, qui sont depuis longtemps associés à des centaines d’affaires avec l’impérialisme.
En fin de compte, elle appele une parodie du syndicat. C’est que sa politique est de mettre sur pied des syndicats totalement étatisés dans le mouvement des affamés et des chômeurs de Cuba. Des syndicats totalement indépendants de l’État. De légalisation de partis ouvriers révolutionnaires qui luttent pour renverser ce gouvernement de la faim et de la livraison au capitalisme, elle ne dit pas un mot.
Comme hier, le Forum Social Mondial, aujourd’hui la "Nouvelle Gauche" des staliniens et renégats du trotskisme est chargé de sauver les gouvernements et les régimes en crise
Tout observateur attentif et partisan du mouvement de la gauche socialiste internationale pourra voir dans ces événements, que nous présentons ici, les véritables contours de la soi-disant "Nouvelle Gauche" : un réseau coordonné et centralisé de staliniens, "anticapitalistes" ex-trotskistes... Un parti unique qui a porté la boue sur les drapeaux de la IVe Internationale et qui s’est prouvé au côté de Macron, de Yankees, de Poutine et d’Al Assad dans le soi-disant "front antiterroriste" en Syrie pour contenir les révolutions au Moyen-Orient. On s’est prouvé en soutenant Sanders et Biden aux États-Unis, l’actuel commandant en chef des forces contre-révolutionnaires de l’OTAN, que nous ne nous lasserons pas de dénoncer et comme nous l’avons dit, toute la gauche pro-impérialiste et gringa d’Amérique latine.
En Afrique, elle soutient ouvertement le gouvernement de l’ANC en Afrique du Sud, comme le fait l’ISO, ces "socialistes" de la reine, qui viennent du soutien fondamental du Parti travailliste de Corbyn de l’impérialisme anglais.
Nous avons vu que leur action en Ukraine n’a pas été improvisée et même si elle crie contre la guerre, elle soutient soit l’OTAN, soit le boucher Poutine.
Dans l’Europe impérialiste, les forces des "anticapitalistes" du NPA et du syndicat Solidaires de la France ont été au service de soutenir la politique du Parti communiste dans la direction contre-révolutionnaire de la CGT. En Grèce, staliniens et renégats du trotskisme ont étranglé ensemble le mouvement ouvrier en soutenant Syriza, en soutenant ses plébiscites et en concluant un accord avec son ministre des Finances, Varoufakis, pour appeler les travailleurs de l’Europe à "démocratiser" le Maastricht impérialiste... Avec les événements actuels en Ukraine, l’impérialisme montre comment "démocratise" le Maastricht que ces escrocs socio-impérialistes soutiennent : par des guerres, des massacres et des attaques contre toutes les conquêtes de la classe ouvrière européenne.
Ce n’est pas la crise de la classe ouvrière et son incapacité à lutter contre la pourriture de ce système capitaliste qui prime dans la situation mondiale. La crise et la faiblesse du combat des masses sont dues aux agissements traîtres des directions qu’il a en face de lui.
Après la vague d’escroquerie de la "révolution bolivarienne" et du Forum Social Mondial avec ses mensonges qu’ "un autre monde est possible", le "socialisme de marché" et le "socialisme du XXIe siècle" après que ces directions aient conduit à des impasses dans des dizaines de processus révolutionnaires au cours des 15 premières années de ce XXIe siècle, pour finir utilisées comme "citrons pressés", 1% des parasites impérialistes ont monté cette "Nouvelle Gauche".
Tout en organisant les guerres et en consolidant ses régimes et ses gouvernements pour faire face aux masses, l’impérialisme, avec un instinct certain de classe, a cité les anciens trotskistes pour faire des pactes de "coexistence pacifique" avec les staliniens, comme ce fut le cas à Yalta. Cela se produit dans tous les pays et au niveau international pour contenir la révolution socialiste, détourner les processus révolutionnaires et les soumettre aux fronts de collaboration de classe avec la bourgeoisie.
La tâche du moment : récupérer les drapeaux de la IVe Internationale et regrouper des cadres révolutionnaires pour aller à la rencontre des nouveaux et futurs combats de la classe ouvrière mondiale
Le grand capital avec ruse, a survécu et a protegé le stalinisme pour qu’il joue son rôle contre-révolutionnaire à la tête des syndicats et des organisations de masse dans le monde entier, tandis qu’il achevait sa consolidation en tant que nouvelle classe dominante dans les anciens États ouvriers, alliés à toutes les puissances impérialistes, du Vietnam à Cuba, de la Chine à Corée et de l’Ex-URSS au Glacis européen.
Mais cela n’aurait pas fonctionné sans la légitimité, que les partis lui ont donnée à gauche, partis qui se sont revendiqués pendant des décennies de la IVe Internationale, le seul endroit on en pouvait parler à la classe ouvrière avec les drapeaux propres et en regardant dans les yeux vers les exploités.
Après des décennies d’opportunisme et d’adaptations, le mouvement révolutionnaire s’est décomposé et, comme nous le voyons aujourd’hui, a fini par trahir tout l’héritage programmatique, théorique et organisationnel de la Quatrième Internationale, pour déployer une politique ouverte de collaboration de classe.
C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui : donner continuité à ce programme et à cette théorie de la Quatrième Internationale, qui a démontré qu’elle avait réussi l’épreuve de l’histoire, alors que ceux qui l’ont soutenu ont trahi ouvertement, comme ils continuent de le faire.
Une nouvelle base d’arrivistes et d’opportunistes entra dans les partis ex-trotskistes, imprégnés d’un féroce révisionnisme au marxisme de la part de leurs directions, pour qu’ils poursuivent le vieux travail et la politique du stalinisme qui a conduit aux défaites les plus cruelles du prolétariat mondial.
Des cadres, des militants ou des courants comme la FLTI, maintenant en naviguant contre le courant, mais fermement soutenus dans les combats les plus avancés de la classe ouvrière, qui ne s’est pas rendue, nous cherchons au niveau international à récupérer ces drapeaux de l’opprobre, la boue et la trahison pour refondre la Quatrième Internationale expurgée des traîtres et des laquais du stalinisme qui l’ont livrée il y a longtemps.
Dans cette catastrophe du système capitaliste, qui ne trouve ucune issue que la piraterie, le parasitisme, le pillage et la guerre pour récupérer ses gains, les marxistes révolutionnaires savent se mouvoir dans leur environnement et leur habitat, c’est-à-dire aller préparer et organiser de nouveaux partis révolutionnaires sous les drapeaux de la Quatrième Internationale pour la révolution socialiste. Notre appel est de préparer la guerre civile de classe contre la guerre que les capitalistes ont déclarée au prolétariat international.
Les marxistes, nous savons de quoi il s’agit. Ici et là, le réformisme proclame que la classe ouvrière et les exploités peuvent améliorer leurs conditions actuelles de vie sans une révolution socialiste victorieuse au niveau international et sans l’écrasement des parasites bourgeois et de leurs régimes. C’est sur cette thèse réformiste que repose la pratique opportuniste de la "Nouvelle Gauche". C’est pourquoi elle est de plus en plus frappés par les masses car leur apothegme n’est pas possible.
Sans luttes révolutionnaires de masse armées, sans mettre le pied sur la poitrine de la bourgeoisie, sans la forcer à se rendre, sans combats concentrés internationaux de la classe ouvrière mondiale, elle n'aura même pas la possibilité d'améliorer partiellement ses conditions de vie. C'est ce qui est présenté dans la stratégie marxiste, sans lutter pour tout et avec des méthodes révolutionnaires, il est déjà impossible pour le prolétariat d’obtenir la moindre de ses conquêtes. Et s’il les obtient et ne prend pas le pouvoir, il les perdra. C’est l’apophtegme du marxisme révolutionnaire d’aujourd’hui.
Nos forces résident dans le fait que si la classe ouvrière ne veut pas mourir, elle doit réessayer et chercher le chemin pour conquérir à nouveau une période de révolutions triomphantes.
Par ailleurs, nous, les membres de la FLTI et leurs groupes révolutionnaires le faisons. Il faut réessayer. Ce n'est pas temps de sonner le clairon de retraite du mouvement révolutionnaire, mais c’est l’heure de préparer de nouvelles offensives pour refondre la Quatrième Internationale et regrouper les meilleurs cadres que la classe ouvrière détache dans les premières lignes de chaque combat au niveau mondial.
Eux, les traîtres de la Quatrième Internationale, n’en sont plus capables. Ils sont l’expression de décennies de trahisons et de capitulations à l’héritage de notre parti mondial. Ils sont soutenus par les États, les régimes et les gouvernements. Ils ont cessé depuis longtemps de s’appuyer sur la meilleure des luttes révolutionnaires du prolétariat. Maintenant ils agissent ouvertement pour les livrer et les trahir.
Les révolutionnaires, comme l’avant-garde de la classe ouvrière et les ouvriers avancés, nous avons sélectionné nos cadres. Nous ne partons pas de zéro. En deux décennies d’existence, certains ont déserté. Ils étaient des ailes droites syndicalistes et se sont heurtés à notre pratique internationaliste. D’autres ont déjà rompu ouvertement avec le trotskisme et se sont même éloignés des rangs de la classe ouvrière. On ne pouvait en être autrement : c’est de cela qu’il s’agit, le bolchevisme, de sélectionner la crème de la crème du prolétariat.
Aucun de ces individus n’a présenté de bataille marxiste sérieuse qui apporte quelque chose à l’avant-garde de la classe ouvrière. Ils sont troublés par le mouvement révolutionnaire parce qu’il ne leur a pas donné de victoires. Ils s’attendaient que celles tombent du ciel et se produisent facilement en période de crise brutale de la Quatrième Internationale. Comme Trotski disait, ces courants de mécontentement et de chagrin doivent être laissés à leur sort. Ils ne servent à rien pour la classe ouvrière et ses combats décisifs.
Il s’agit de profits et de pertes, comme le proposait Lénine. Perdre un petit fardeau réformiste, de droite et nationaliste et commencer à dialoguer et à conquérir un nouvel auditoire d’ouvriers et de jeunes d’avant-garde au niveau international, parle de profit et non de perte dans la construction du mouvement trotskiste.
Le programme et ses tâches sélectionnent les révolutionnaires et cherchent courageusement la chair qui lutte quotidiennement pour eux.
Tout courant révolutionnaire doit consacrer toute son attention à la nouvelle couche d’ouvriers et de jeunes perspicaces qui émergent des combats les plus avancés du mouvement de masse, qui commencent à voir et à distinguer que ceux qui parlaient au nom du trotskisme sont des vulgaires réformistes; rien d’autre que ceux qui les ont trahis dans les luttes précédentes.
Ces jeunes et travailleurs perspicaces remettent les trotskistes au cœur des foyers révolutionnaires, de leurs bataillons les plus actifs. Cela rend de nouveau nerveux le réformisme qui comptait avec satisfaction nos morts, écrasés par la bête fasciste dans la révolution syrienne. C’est leur probleme !... Comme on le voit déjà, ce sont eux qui, pour les conditions objectives, sont de plus en plus frappés par les masses.
Les petits bourgeois orgueilleux des appareils de gauche des régimes ont depuis longtemps cru que le trotskisme était mort. Mais avant cela, leurs chefs des états-majors de la bourgeoisie se détacheront du réformisme après avoir utilisé leurs services. Ils sont une anomalie dans l’histoire, tandis que le marxisme révolutionnaire est l’avenir de la classe ouvrière. Encore une fois, c’est l’heure de 10 hommes intelligents qui, comme dirait Lénine, il vaut plus que 10000 imbéciles.
La classe ouvrière a besoin de savoir qui sont ses alliés et qui sont ses ennemis, comment agissent les directions qui la conduisent à l’impasse de la collaboration des classes alors que la bourgeoisie prépare la contre-révolution et le fascisme à écraser les masses.
La Quatrième Internationale n’est pas morte. Elle vit dans cette aggravation des conditions de crises, de guerres et de révolutions. Il s’agit maintenant de le faire vivre dans de nouvelles organisations révolutionnaires de combat. Il est temps de remettre cette tâche à l’action. Toutes nos forces, en tant que noyau trotskiste pour la révolution socialiste internationale, y sont engagées.
Comité de Redaction de « L’Organisateur Ouvrier International »
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