Ce 12/12, Journée internationale de lutte en soutien des travailleurs persécutés
Tout le monde à Senkata !
Pour la libération de tous les prisonniers Et pour justice pour tous les martyrs, torturés et massacrés!
Depuis Las Heras, dans la Patagonie Argentine, nous lançons un appel d’urgence à tous les travailleurs et organisations ouvrières du monde à nous battre aux côtés de nos frères ouvriers et paysans pauvres de la Bolivie qui subissent une attaque brutale. Dans ce pays voisin, il s’est imposé un coup d’État, avec lequel on cherche à faire peur à tous les opprimés qui nous sommes soulevés en Amérique latine pour défendre notre pain, notre terre et notre liberté.
La semaine dernière, une importante délégation d’organisations sociales et de défense des droits de l’homme d’Argentine s’est rendue en Bolivie. Là, ces organisations ont recueilli les plaintes et les témoignages des familles des victimes et des détenus, démontrant que ce qui s’est passé à Senkata a été un massacre brutal, avec des tirs d’hélicoptères, des dizaines de prisonniers torturés, des femmes violées et des centaines de blessés par balles qui ne peuvent même pas aller aux hôpitaux de peur de finir en détention.
Nous ne pouvons pas permettre que ce massacre contre nos frères de Senkata et de toute la Bolivie soit réduit au silence et à l’oubli !
Nous sommes des travailleurs pétroliers, qui nous sommes soulevés en 2006 contre les compagnies pétrolières comme Repsol et le gouvernement au cri de “Assez de précarisation du travail! A bas l’impôt sur le salaire! Au même travail, le même salaire!”. Beaucoup d’entre nous ont été licenciés de l’industrie et nous sommes sous-traités aujourd’hui.
Les compagnies pétrolières impérialistes, pour détruire notre combat en 2006, ont envoyé la gendarmerie et les services de renseignements pour occuper notre village. Ils nous ont torturés, emprisonnés pendant plus de trois ans, humiliés nos familles, entrés dans nos maisons en pleine nuit, en cassant tout et en frappant tous à leur passage.
Notre lutte pour nos droits a été répondue par le gouvernement et sa justice avec la terreur contre notre peuple, comme nous l’avons subi dans les pires époques du vidélisme et de la dictature militaire.
Ce sont ces mêmes compagnies pétrolières qui, aujourd’hui, sous le commandement des Yankees et de l’OEA, ont lancé un coup d’État en Bolivie. Ce sont eux-mêmes qui ont massacré plus de 50 travailleurs et travailleuses à Senkata, dans la ville d’El Alto, quand des dizaines d’hommes et de femmes ont été blessés et arrêtés, tandis que d’autres sont toujours portés disparus.
Nous savons ce que cela signifie d’être traités comme des “terroristes”, des “casseurs” et des “criminels”. Non seulement nous avons subi toutes sortes de brimades et d’humiliations quand nous avons été en prison en 2006, mais en 2013, les compagnies pétrolières ont cherché à se venger de l’énorme lutte que nous avions livrée et elles ont envoyé la justice, sous l’ordre du gouvernement, organiser un procès infâme contre nous, avec des preuves inventées. Dans ce procès, quatre d’entre nous ont été condamnés à la prison à vie et six à cinq ans de prison.
Cette année-là, lorsque la justice a prononcé la condamnation brutale, nous avons lancé un appel à tous les travailleurs de l’Argentine et du monde pour qu’ils se battent à nos côtés. Le 12 décembre, la justice a finalement rendu son verdict, mais nous n’étions plus seuls, des milliers de travailleurs et des dizaines d’organisations ouvrières et de droits de l’homme ont manifesté avec nous devant le tribunal et, en même temps, des actions de solidarité étaient menées dans différents pays du monde. C’est là qu’est nait le Réseau International pour la Libération des Prisonniers Politiques et pour Justice pour nos Martyrs.
Depuis ce 12 décembre 2013, que nous avons baptisé « Journée internationale de lutte contre le travailleur persécuté », nous appelons tous les travailleurs à se battre partout dans le monde, parce que nous comprenons que la seule façon de faire face à l’attaque d’en haut, c’est de nous unir par-dessus des frontières.
Cette lutte unifiée des travailleurs du monde ne peut pas s’arrêter même pas un instant, et aujourd’hui plus que jamais, elle doit se concentrer sur la plus profonde solidarité avec les compagnons de Senkata et de toute la Bolivie.
C’est pourquoi nous appelons à organiser une Semaine de lutte intensive pour lutter pour la libération de tous nos camarades emprisonnés et pour juger et punir tous les assassins de nos compagnons, tués par les balles de l’armée commandée par Añez sous le commandement de l’OEA et des Yankees.
Nous appelons à ne pas arrêter la lutte pour nos frères boliviens. Ce que ce 12 décembre et chaque jour, depuis les organisations de travailleurs, de paysans et des organismes des Droits de l’Homme, il faut gagner les rues du monde entier et marcher aux consulats et aux ambassades de Bolivie en solidarité avec les travailleurs et le peuple pauvre de Senkata ; il faut envoyer des adhésions et chercher tous les moyens à notre portée, pour que les compagnons ne restent pas seuls face au gouvernement putschiste d’Añez, les militaires et les policiers assassins et leur justice complice, tous au service des yankees.
Nous faisons face à un même ennemi, non seulement en Bolivie, mais aussi au Chili, en Colombie, en Équateur, en Haïti et ici en Argentine. Mais nous le faisons aussi au Moyen-Orient, où se lèvent nos compagnons d’Irak, laissant des centaines de morts et de détenus comme en Iran et au Liban, en Syrie ensanglantée par Al-Assad et Poutine et en Palestine occupée par le sionisme.
C’est la même lutte qui se déroule dans le Pacifique, dans les rues de Hong Kong et dans la Chine qui fait face à la dictature meurtrière des millionnaires du Parti communiste chinois. Il s’agit d’une seule bataille avec nos compagnons de Catalogne, avec les “gilets jaunes” et les “gilets noirs” de la France, avec les jeunes rebelles emprisonnés en Grèce pour avoir lutté contre le gouvernement laquais de la Troïka.
Depuis l’Alaska à la Patagonie et sur les cinq continents. Une seule classe, un même ennemi, une même lutte à l’échelle mondiale ! 12 décembre : “Journée internationale de lutte du travailleur persécuté”… Debout aux côtés des camarades de Senkata ! Debout pour la liberté de tous et toutes les camarades détenus ! Jugement et punition de tous les responsables de l’assassinat de nos martyrs ! On n’oubliera pas, on ne pardonnera pas !
Pour la liberté de tous les prisonniers politiques et pour justice pour nos martyrs en Argentine et dans le monde entier !
- Pour l’acquittement de Daniel Ruiz, Arakaki, Ponce et de tous les travailleurs accusés et poursuivis du fait d’avoir combattu en Argentine le 18 décembre 2017 contre la Réforme des retraites. Arrêtez de persécuter Sebastian Romero! Libération des 4 chauffeurs de la Ligne Este de la ville de La Plata! Fin des accusations contre Alejandro Villarruel et contre les plus de 7500 compagnons poursuivis des luttes !
Pour des tribunaux ouvriers et populaires pour juger et punir les assassins de Santiago Maldonado, Rafael Nahuel, Dario Santillan et Maximiliano Kostequi et tous nos martyrs !
- Pour la libération inconditionnelle de Facundo Jones Huala, prisonnier politique mapuche détenu à Temuco, au Chili, et pour tous les prisonniers des luttes enfermés dans les prisons de Piñera et du régime pinochetiste chilien.
- Pour tous les camarades emprisonnés pour avoir lutté contre le décret 883 du FMI et de Lénine Moreno en Équateur.
- Pour la libération de plus de 7000 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons de l’occupant sioniste. Pour les milliers de détenus dans les prisons du fasciste Al-Assad et pour les prisonniers en Irak, en Iran, en Égypte, au Liban et pour tous ceux qui se battent pour le pain et la liberté au Moyen-Orient.
- Pour arracher des prisons du PC chinois les travailleurs de Jasik Technology, les étudiants combatifs et les prisonniers de Hong Kong.
- Pour l’apparition en vie des 43 étudiants d’Ayotzinapa : vivants ils les ont emmenés, vivants nous les voulons de retour! L’État est le responsable !
- Pour la libération inconditionnelle de Mummia Abu Jamal et des milliers d’enfants et de travailleurs de l’Amérique Latine qui se trouvent dans les prisons de Trump.
- Pour la libération de Georges Abdallah et de ses compagnons basques emprisonnés en France.
- Libérez les combattants pour l’indépendance de la Catalogne! Libérez Alfon ! Arrêtez les montages !
S’ils touchent à l’un de nous, ils touchent à nous tous !
La rébellion des esclaves n’est pas un délit, elle est justice !
Une seule lutte contre les compagnies pétrolières qui pillent nos ressources et massacrent notre peuple
L’or noir est extrait avec du sang !
Ce 12 décembre marque le sixième anniversaire de la brutale peine de prison à perpétuité qui nous a été infligée en 2013.
Malgré cette condamnation infâme contre nous, qui cherche à donner une leçon à tous les travailleurs argentins qui luttent pour leurs droits, nous ne nous sommes pas rendus et nous restons debout.
Quand le procès infâme se déroulait, nos frères travailleurs syriens faisaient face à un génocide brutal de la part du gouvernement d’Al-Assad au compte d’impérialisme. Un énorme massacre se déroulait également au Yémen, tandis que les exploités palestiniens étaient emprisonnés et torturés par l’occupant sioniste.
Nous avons ainsi compris pourquoi la justice agissait avec une telle violence et acharnement contre les travailleurs, pourquoi notre village avait été occupé par la gendarmerie et les services de renseignements de l’État, agissant comme à l’époque de la dictature militaire.
Le pétrole et le gaz que nous avons sous notre terre, comme au Moyen-Orient, en Équateur et en Bolivie, sont extraits avec du sang.
C’est pourquoi, lorsque nous avons été jugés, nous avons appelé tous les travailleurs du monde à se battre à nos côtés, et le 12 décembre 2013, nous n’étions pas seuls.
Au niveau international, nous luttons également aux côtés des prisonniers politiques palestiniens tels que Sammer Issawi et ses frères, qui ont refusé de recevoir leur ration alimentaire dans les prisons de l’occupant sioniste le jour de notre condamnation. Georges Abdallah, militant de la cause palestinienne, a fait de même, avec de dizaines de prisonniers politiques basques dans les prisons de la France.
Les camarades japonais de la JRCL-RMF et les étudiants combattants Zengakuren ont gagné les rues de Tokyo et d’autres villes en solidarité avec nous. Mummia Abu Jamal, chef des Black Panthers, condamné à mort dans la prison des États-Unis, nous a envoyé son soutien.
Nous avons également reçu un soutien et une solidarité considérables de la part des ouvriers et des jeunes de la Syrie qui luttent contre le fasciste Al-Assad et Poutine, qui imposent un véritable génocide dans ce pays, au compte de Trump et des compagnies pétrolières, les mêmes qui nous ont condamnés et qui aujourd’hui imposent un coup d’état et assassinent les exploités en Bolivie.
Cela nous a permis, même si nous avons été condamnés, de rester chez nous, à nous battre pour notre acquittement.
Nous ne faisions pas seulement face aux juges qui nous ont condamnés : nous combattions contre les pétroliers qui bombardent la Syrie, massacrent l’Irak et l’Iran, pillent l’Équateur et qui ont imposé un massacre brutal à Senkata, Bolivie.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des organisations ouvrières du monde à s’unir pour lutter contre les compagnies pétrolières impérialistes.
En Bolivie, l’impérialisme et les compagnies pétrolières se sont concentrés pour donner une leçon aux travailleurs et aux exploités qui nous sommes levés en Amérique Latine. Nous ne pouvons pas laisser triompher leur offensive, car demain et tôt ou tard, ils viendront pour nous tous.
De Las Heras à Senkata, de Bagdad à Téhéran, de Quito à Cali, de Damas à Jérusalem et dans les cinq continents…
Une seule lutte de la classe ouvrière !
Commission des Travailleurs Condamnés, Familles et Amis de Las Heras
José Rosales, condamné à la prison à perpétuité
Hugo Gonzalez, condamné à la prison à perpétuité
Omar Mansilla, condamné à 5 ans de prison
Ruben Bach, condamné à 5 ans de prison
Claudia Pafundi, membre de la Commission
Claudia Bazan, épouse de José Rosales
Raquel Valencia, épouse d’Hugo Gonzalez
Premières prononciations
Depuis L’Argentine, les lutteurs poursuivis par la justice, Daniel Ruiz et Cesar Arakaki se solidarisent avec le peuple de Senkata
Depuis l’État Espagnol, du Syndicat Solidarité Ouvrière
Depuis Madrid, des travailleurs de l’Entreprise Municipale des Transports
Depuis l’Argentine, Elia Espen
Membre des Mères de la Place de Mai (Madres de Plaza de Mayo- Linea fundadora)
Depuis l’État Espagnol, Miguel Urban,
Eurodéputée des UNIDOS PODEMOS,
Dirigeant d’Anticapitalistes
Depuis l’Argentine, Leo Santillan, frère de Dario, assassiné par l’État en 2002
Depuis l’Argentine, Alderete, délégué des travailleurs de bus, Ligne 60
Depuis l’Argentine, Pablo Pimentel, de l’Assemblée pour les Droits de l´Homme, La Matanza
Depuis l’Argentine, Eduardo « Negro » Soarez, du Syndicat d’Avocats