Siria 24 de junio de 2018
De nouveaux témoignages d'un survivant des chambres de tortures des prisons du gouvernement fasciste d'Al Assad
Par Mohammed Abu Faisal
Des souvenirs de mon emprisonnement dans l'abattoir humain de la prison militaire de Saidnaya
"DANS LE RÉGIME DE BACHAR Al ASSAD, l'HÔPITAL EST POUR ÉLIMINER LE MALADE ET POUR L'HUMILIER ET L'INSULTER"
Chaque matin, nous écoutons ce son terrible des gardiens de prison criminels : "Y a-t-il une chambre à coucher qui a un animal mort ?" (C’est-à-dire un prisonnier mort). Tout de suite ils joignent tous les présidents de chaque chambre à coucher où avait un mort. (N. d T. : À chaque chambre à coucher les gardiens de prison mettent l'un des prisonniers comme "le président" qui est le responsable que toute la chambre à coucher suit ses indications au contraire, il sera le principal puni, battu et torturé). Ils disent aux présidents ", le docteur viendra et il commencera à faire la ronde et si un prisonnier dit qu'il est malade j’irai le tuer et au malade aussi: comprenez-vous animaux ?". Et puis les durs assassins entrent à l'aile avec le docteur criminel et recueillent les corps des morts.
Dans un moment, mon état était très mauvais, grâce à la maladie de la gale, qui m'a ouvert la chair. Pour l'intensité de la douleur et de la souffrance je me suis dit à moi-même : "à peine entre le docteur je veux qu'il regarde mon corps assis et m’emmène à l'hôpital, mon Dieu, la mort est plus miséricordieuse que cette situation". Nous savions que si j'allais à l'hôpital il y avait une haute probabilité de ne pas revenir et qu'ils me liquidaient, mais comme j’avais une grande douleur, j'ai décidé de dire au docteur sur ma condition.
Le médecin criminel est entré à la chambre à coucher et nous avions le cadavre d'un prisonnier qu’il a retiré de la chambre à coucher. Le médecin a dit : "y a-t-il un malade ?" et j'ai levé un doigt et lui ai dit : "moi, monsieur". Il m'a dit "jettes-toi pour derrière". Il m'a dit : "Qu'est-ce que tu as, putain ?" Je lui ai dit " regardez mon corps, monsieur: qu'est-ce qui est ?". Il m'a dit "reviens à ta place. Ils sont partis et ont fermé la porte et ont continué jusqu’à la dernière chambre à coucher.
Naturellement, la gale était dans tout mon corps et plus encore dans mes mains et genoux.
La gale est une maladie très laide qui cause une grande douleur et un picotement dans tout le corps, haute fièvre, fortes infections et très grands trous et des odeurs mauvaises, comme résultat de trous et de furoncles dans le corps.
Peu de temps après, le gardien de prison est entré et m'a appelé de mon nom et m'a dit : "mets-toi la chemise dans la tête et jettes-toi pour derrière". J’avais peur comme je ne l'ai jamais sentie. Il m'a porté à une chambre où l'odeur était très désagréable. Il a fermé la porte de la chambre et est sorti. Peu après, un groupe de prisonniers d'autres chambres à coucher et moi, ceux qui sont inscrits comme malades et ils allaient à l'hôpital, nous ouvrons nos yeux dans la chambre. La chambre était pleine de corps et de sang des prisonniers et leurs corps étaient maigres, complètement nus. C’était très terrifiant tout ce que nous voyions.
Tout de suite nous écoutons une voix en disant que nous faisons quelques pas, que nous recommençons à nous mettre la chemise avec nos têtes à l'intérieur d’elle et nos mains sur les yeux. Ils sont entrés comme chiens enragés où nous étions et ils se sont jetés en nous frappant et l'un des criminels a dit : "j’écrirai son nombre d'identification à chacun de vous à la main et ce nombre sera son nom. Quand vous parlez dans l'hôpital et quelqu'un vous demande quel est votre nom, vous direz : je m’appelle tel nombre."
Il nous a dit "À genoux, vous tous " et tous les prisonniers ont levé sa main et se sont mis contre le mur. Le gardien de prison a passé en écrivant les nombres aux mains. Quand il est arrivé près de moi et a vu ma main qui était comme une croûte par la gale et pour l'avoir piétinée avec des bottes militaires et comme je souffrais beaucoup à l'intérieur de moi, je lui ai prié : "lentement monsieur, pour l’amour de Dieu, monsieur "
Mes mains saignaient, sales, gonflées et toutes petites comme résultat d'un fort piétement des bottes militaires.
Après qu'il a fini d’écrire tous les nombres, il a dit à nous tous que nous arrêtions et que tous les deux nous tirions un corps des cadavres qu’il y avait là. Et un est arrivé près de moi et nous commencions à traîner un cadavre. Dans notre chemin nous sommes retournés et avons regardé vers la terre. Notre condition était dure, parce que nos corps étaient minces et nous ne pouvions pas que nous mouvoir avec difficulté pour les graves maladies.
C'est ainsi que nous sommes arrivés à la porte et un véhicule qui était comme une cage s'est approché et nous avons jeté les corps que nous avions. Tout de suite nous sommes montés dans un véhicule pour aller à l'hôpital.
Nous tous savons que l'hôpital est pour soigner au malade, mais dans le régime de Bachar Al Assad l'hôpital est pour éliminer le malade et pour l'humilier et pour l'insulter.
Quand nous sommes arrivés là, ils nous ont donné une raclée et nous ont mis dans une petite cellule appelée des "lunettes" et ils sont descendus les cadavres et les ont mis avec nous dans la même cellule "des lunettes".
Nous nous sommes assis jusqu'au jour suivant et nous n'avons vu aucun médecin. Nous avons seulement vu des cadavres, des prisonniers malades en souffrant, des odeurs très mauvaises et une quantité de nourriture pour tous les prisonniers, nourriture que n’avait pas suffisante ni pour un seul prisonnier.
Dans un jour, quatre des prisonniers malades qui étaient avec nous sont morts comme résultat de son état de santé, produit de tuberculose, de diarrhée et de gale.
Le lendemain le gardien de prison est entré et nous a dit que nous allions avec lui et que nous sortions dans sa direction. Nous marchions une courte distance à chemin vers un train. Chaque prisonnier était à côté de l'autre dans ce trajet. Puis ils nous ont fait mettre dos avec dos et en regardant para terre pour qu’un véhicule nous cherche, véhicule qui semblait une cage militaire. Avant que l'auto nous levait, le docteur est arrivé et pressé il a commencé à poser question à chaque prisonnier: "Qu'est-ce qui passe avec toi ?" Et nous avons répondu cela : l’un a dit de la gale, l'autre de la diarrhée et l'autre a dit autre chose et ainsi de suite. Le véhicule nous a emmenés vers la prison de Saidnaya. Quand nous sommes arrivés ils nous ont sévèrement frappés, comme si nous n'étions pas humains. Ils nous ont appelés de nos noms et ils nous ont donnés à chacun notre médicament respectif.
Après cela, chaque prisonnier a été mené à sa chambre à coucher. Quand je suis arrivé à la porte de ma chambre à coucher, j'ai pris mon médicament. C'était deux caisses que chacune avait deux enveloppes de pilules anti-inflammatoires et deux caisses de benzoate pour traiter la gale. Il a vidé les deux enveloppes de pilules anti-inflammatoires et il les a tirées au sol et les a piétinées avec ses chaussures militaires. Il m'a donné une caisse et ils m'ont porté à la chambre à coucher avec de fortes raclées et insultes, en sachant qu'une caisse n’était pas suffisante, quand tous les prisonniers dans la chambre à coucher étaient infectés par toute espèce de maladies. Je remercie Dieu que j'ai survécu de leurs mains, parce que la capacité d'action de Dieu est plus grande.
C'était des jours très durs et difficiles.
Des jours et moments de ne pas oublier.
Mohammed Abu Faisal
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