Syrie – Le 1er Mai 2018
Déclaration du journal des socialistes syriens "La Vérité des Opprimés"
Avec les bombardements incessants et le massacre d'Al Assad et de Poutine et avec les invasions russe, iranienne, turque, nord-américaine et française n’a pas été suffisant pour battre toutes les villes rebelles …
Ce sont les Chevaux de Troie de la bourgeoisie sunnite de l'ASL ceux qui ont livré Ghouta, Alep, Daraya et aujourd'hui elles livrent le nord de la province de Homs |
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Les généraux de l'ASL signent la livraison du nord de la province de Homs et de son armement lourd à Al Assad et à Poutine
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Ce 1er mai, nous rendons hommage aux Martyrs de Chicago d'aujourd'hui, qui meurent dans les rues de la Syrie, en particulier aux martyrs de la Brigade Leon Sedov. Nous rendons hommage à nos camarades, ceux qui ont lutté dans la première ligne contre le chien Bachar et Poutine et nous rendons hommage à ceux qui ont aussi dénoncé la livraison des généraux de la bourgeoisie sunnite de l'ASL et à ceux qui ont lutté pour un programme révolutionnaire pour conduire au triomphe cette révolution et toutes les révolutions du Moyen-Orient.
Ce 1er mai, nous rendons hommage aux camarades Abu Al Baraa, Mustafa Abu Jumaa, Abu Nur, Abu Attia, Abu al Jud, Abu Mwawyah al Masry, Abu Musa al Jazaery, Mohamed Shekih al Jub, Hamza al Twil, Abu Isaac al Janubi, Mohamed Abdallah, Mohamed al Hamudi, Heshamabu al Qayss et beaucoup d’autres camarades qui ont lutté près d’eux dans la Brigade Leon Sedov. Les socialistes révolutionnaires ont versé leur sang dans le champ de bataille de la Syrie, avec plus de 600 milles martyres assassinés par Bachar au compte de l’impérialisme.
Le massacre continue de nos jours. Al Assad et Poutine bombardent les dernières tranchées de la révolution. Ils viennent de réduire Ghouta aux cendres, la zone ouvrière des alentours de la capitale (Damas). Ils ont lancé jusqu'aux armes chimiques pour massacrer même les enfants sans défense qui étaient dans ces zones.
Mais tout le massacre d'Al Assad et de Poutine, avec avions, des bombes incendiées, de fragmentation, avec des armes chimiques et encore en réduisant tout à décombres… tout cela n'a pas été suffisant pour battre Ghouta, Alep et toutes les villes rebelles. Il a aussi fallu la livraison faite par les Chevaux de Troie de la bourgeoisie sunnite, les généraux sans bataille de l'ASL, qui sont allés contrôler les masses et les livrer dans l'intérieur des zones libérées. Ils y sont allés, comme on le voit de nos jours, uniquement, pour empêcher que les masses se battent avec leurs propres méthodes, pour enlever les armes qu'elles avaient conquises avec leurs insurrections locales. Maintenant, les mêmes généraux livrent ouvertement tout l'armement à Assad.
Nous l'avons déjà vu à Alep. Et avant, nous les avions déjà vus livrer chaque ville rebelle, l’une après l’autre. Et maintenant, après la livraison de Ghouta on a clairement vu quelques images qui ont parcouru tout le monde : l’ASL rend les tanks, les missiles sol-air, les missiles sol-sol, avec lesquels on aurait pu abattre les avions d'Al Assad et détruire ses bases et les aéroports d'où ils sortent pour bombarder et pour massacrer les masses.
Voilà ce qu’ont fait les généraux de la bourgeoisie sunnite, les mêmes qui, quand Ghouta brûlait et les masses marchaient au cri de : "ouvrons les fronts! Rompons l’encerclement à Ghouta!", s’en allaient très loin, avec la Turquie, sous les ordres des généraux d'Erdogan. Ils sont allés à Afrin (une ville au nord de la Syrie) et à la marge occidentale de l'Euphrate, qui est près de la frontière avec la Turquie, loin de Ghouta, pour la laisser sur la menace du massacre d'Al Assad et de Poutine.
Et après avoir rendu tout l'armement à l'armée de Bachar, ces généraux de la "Armée de l'Islam", qui prennent la tête de la représentation officielle de la bourgeoisie sunnite dans la Conférence de Genève, ont changé leur uniforme et se mettent celui qu’ils ont toujours eu en réalité : celui de Bachar.
Les généraux bourgeois de l'ASL, après avoir rempli leurs poches durant la guerre civile aux dépens du sang et la faim du peuple, maintenant rentrent au lieu d'où ils sont sortis : l'armée de Bachar. Aujourd'hui ils sont la police interne des zones rebelles. Ils disent être les "bons policiers" (différents des "policiers mauvais" d'Al Assad) et ainsi ils justifient le fait de baisser le drapeau de la révolution pour porter les uniformes assadistes et se mettre à contrôler les zones où ils étaient, mais au nom du régime syrien.
Ils viennent de signer le même accord au nord de la province d’Homs, notamment dans les villes d'Al Houla, de Talbiseh et de Rastan. De fait ils y ont déjà commencé à rendre l’armement.
C'est le plan qu'ils font avancer maintenant dans les dernières tranchées de la révolution, établi depuis l'ONU, ce repaire de bandits qui sont réunis aujourd'hui en Suède, où les 15 représentants du Conseil de Sécurité ont dit "maintenant c'est le moment où l'armée doit être réunifiée et nous allons même voir jusqu'à quand Al Assad reste, ou nous le faisons sortir et il assume un gouvernement intérimaire de cette nouvelle armée réunifiée sous le contrôle de la commission de la Russie et de la Turquie". C'est-à-dire qu’il y a un pacte contre-révolutionnaire entre la Russie et la Turquie, sous le commandement des États-Unis, cette commission garantit que toutes les villes rebelles tombent. C'est la Conférence de Genève, qui est directement définie dans le champ de bataille. C'est une vraie conspiration des ennemis de la révolution.
Cela n'est pas nouveau. L'impérialisme a déjà appliqué d'autres pactes contre-révolutionnaires dans l'histoire, comme celui de Yalta après la deuxième guerre, un pacte contre-révolutionnaire de "coexistence pacifique avec l'impérialisme" où la bureaucratie staliniste garantissait que la révolution ne s'étende pas et surtout qu’elle ne triomphe pas dans les pays centraux.
De même qu’Esquipulas et Contadora dans les années 80, c'est-à-dire les pactes contre-révolutionnaires à travers desquels les milices de la révolution de l'Amérique centrale ont été intégrées dans une armée unique avec celle de la bourgeoisie. C’est ce qui est arrivé au Salvador, où le Front Farabundo Marti pour la Libération Nationale est entré à l'armée du Salvador et ils sont devenus – tel que le sandinisme au Nicaragua – yuppies de Wall Street.
Au début des années 90, la même chose est arrivée avec Mandela en Afrique du Sud. Là aussi la milice des masses noires a été fusionnée avec l'armée de la bourgeoisie blanche. Le régime de la réconciliation s'est imposé dans ce pays, à travers lequel la bourgeoisie blanche et l'impérialisme se sont sauvés de l'avancement des masses et leur propriété et toutes leurs affaires ont été protégées, aujourd'hui administrées par le gouvernement de la bourgeoisie noire.
C'est-à-dire, l'impérialisme domine avec des pactes contre-révolutionnaires tels que ceux-ci et, bien sûr, pour les garantir, ses sicaires ont massacré ceux qui ne se soumettent pas aux mêmes, tel que, pour donner seulement un exemple, le meurtre des partisans grecs aux mains du stalinisme à la sortie de la deuxième guerre mondiale. À l'intérieur de ces pactes contre-révolutionnaires il y a des agents distincts. Chacun d'eux a ses propres intérêts. Mais il y a un point qu'ils ont tous en commun (qui les unit) : la frayeur à la révolution, et par conséquent ils combinent leurs efforts pour la vaincre.
Les États-Unis commandent les pactes contre-révolutionnaires et avec bombardement, ils font savoir que ce seront eux qui gagneront la guerre et répartiront le butin
Il y a quelques semaines nous avons vu les États-Unis, avec la France et le Royaume Uni lancer une paire de bombes à quelques installations d'Al Assad pour faire savoir qu'ils sont les chefs, qu'ils peuvent les bombarder et vont être ceux qui se lèvent comme vainqueurs de la contre-révolution en Syrie.
Ils doivent se légitimer et laver un peu leurs mains tachées de sang du génocide en Syrie, pour dire que ce seront eux qui resteront avec les affaires d'une Syrie ensanglantée et sur la base d'un cimetière.
Ils occupent déjà la Syrie. Les États-Unis ont plus de 10 bases militaires, la France en a plus de cinq, la Turquie occupe aussi le nord. De quoi se sont-ils emparés ? Des richesses pétrolières. Les États-Unis occupent tous les puits de pétrole et les raffineries dans les villes de Raqqa et de Deir Ez-Zor. Entre la Turquie et la France partagent la route des oléoducs.
L'impérialisme se frotte déjà les mains en pensant à l'affaire qui surgira de la reconstruction de la Syrie. Puisqu'elle est toute pleine d’édifices détruits et qu’il faut faire un investissement calculé en 200 milliards de dollars. Et l'impérialisme yankee se frotte déjà les mains en pensant aux gains de cette reconstruction, en utilisant la main d'œuvre bon marché et esclave qu’il a déjà à disposition : les 15 millions de réfugiés qui vivent dans des tentes au milieu de rien, où l’impérialisme s’est installé avec les tentes de l'ONU. La Jordanie, le Liban et la Turquie profitent déjà de cette main-d’œuvre et maintenant les États-Unis le feront dans la reconstruction.
De fait, le plan de la reconstruction a déjà commencé. Bachar Al Assad a présenté un décret qui établit que celui qui ne rentre pas à sa maison dans un délai de 30 jours et démontre sa possession avec un titre de propriété valide, cette maison avec son terrain deviendra propriété de celui qui la prend, c'est-à-dire, de ceux qui l'ont détruite et qui l'ont occupée. Ils font le même que le sionisme a fait en 1948, transformant le peuple palestinien - comme maintenant Al Assad le fait avec le peuple syrien - en parias dans leur propre terre, en les mettant dans des camps de réfugiés, dans des bantoustans, comme les camps de concentration au Liban, en Jordanie, à Yarmouk en Syrie, à Gaza (où il y a un million et demi d'habitants dans cette petite bande). C’est le même plan pour le peuple syrien … que les camps de réfugiés ou il se trouve, soient tels que ceux de la Palestine imposés par le sionisme.
C'est la contre-révolution qu'on veut installer en Syrie : une colonie occupée où rien n'est décidé en Syrie, mais chez l'ONU, sous les ordres de l'impérialisme, avec des forces étrangères en occupant le territoire et avec des bases militaires sur place.
La victoire était plus que possible
Un front contre-révolutionnaire l’a empêchée, soutenu par la gauche réformiste et les bureaucraties syndicales qui défendent de ce système capitaliste mondial pourri
Si aujourd'hui nous arrivons à cette situation en Syrie, ce n'est pas faute d’héroïsme des masses. Elles ont fait une énorme révolution. En 2011-2012 elle se sont soulevées pour le pain et la dignité dans une révolution des affamés dans toute la région, non seulement en Syrie. Les exploités ont battu Ben Ali en Tunisie, Kadhafi en Libye, Moubarak en Égypte, trois ou quatre présidents au Yémen, où ils sortaient manifester avec un pain dur à la main parce que c'était tout ce qu'ils avaient à manger. C'était la révolution du pain. Mohamed Bouazizi, un jeune tunisien technicien en informatique au chômage à qui on n’a même pas laissé vendre des légumes dans la rue, s'est immolé parce qu'il n'avait pas à manger. Cela a été l'étincelle qui a incendié toute la région.
Al Assad était siégé à Damas. Le 80 % du territoire syrien était libéré. Si on n'a pas triomphé, c’est à cause d’une grande conspiration. L'impérialisme a concentré en Syrie tous ses agents, que nous avons nommé avant, pour écraser la révolution. Mais surtout, il a compté sur le grand soutien de la gauche réformiste. Parce que cette gauche a dit qu’en Syrie "le grand problème est l'EI" et elle a fait croire à tous les ouvriers du monde que l'ennemi est le "terrorisme". Voilà son mot d’ordre et cri de guerre.
Sous le prétexte de l'EI, Poutine est arrivé massacrer les masses qui s'étaient soulevées et avaient avancé en menaçant de battre Al Assad à Damas. Sous le prétexte de l'EI, l'Iran et le Hezbollah sont entrés soutenir Bachar quand il était sur le point de tomber. L'EI continue d'être le prétexte sous lequel Bachar massacre utilisant des armes chimiques.
L'EI est le prétexte sous quel les États-Unis ont envahi et se sont emparés des puits de pétrole à côté de toutes les puissances impérialistes.
L'EI a été le grand prétexte de toutes les forces contre-révolutionnaires, même de l'ASL pour livrer les combattants dans les villes où ils disaient "ceux-ci sont des terroristes que nous ne pouvons pas contrôler" et ils les enfermaient dans les prisons pour qu'ensuite les avions yankees arrivent les bombarder. Les yankees disaient bombarder des "zones des terroristes" alors qu’ils bombardaient les prisons où se trouvaient les lutteurs de la révolution. Le "bombardement contre l’EI" des États-Unis a été en réalité contre les civils, leurs maisons et les prisons où il y avait les rebelles… tous sauf l'EI. Parce que celui-ci, ils l’ont fait sortir de Raqa et Deir Ez Zor dans des autobus climatisés.
L'EI a été le grand prétexte contre-révolutionnaire et celle qui l'a légitimé a été la gauche réformiste … dans toutes ses variantes. Mais le plus grave n'est pas seulement qu’elle adonné le soutien contre-révolutionnaire à l'impérialisme et à ses agents, mais qu’elle a fait croire à tous les travailleurs du monde que ceux qui mouraient en Syrie étaient tous des terroristes, séparant les masses syriennes et du Moyen-Orient des travailleurs du monde. Ces courants ont fait l'opposé au 1er Mai, c'est-à-dire, ils ont répandu l’islamophobie parmi la classe ouvrière mondiale et l'ont séparée des exploités du Moyen-Orient. Ils ont ainsi imposé un encerclement à la révolution syrienne.
Celui qui dit qu'il n'y avait pas de conditions pour faire arriver en Syrie le soutien et pour réaliser des actions en solidarité avec cette révolution dans le monde ment. Il y avait des conditions et elles ont été énormément démontrées, avec des milliers d'actions de masses.
Par exemple, quand la Palestine a été attaquée les travailleurs des pays impérialistes et du monde sont sortis dans sa défense, gagnant les rues contre leur propre impérialisme en paralysant les machines de guerre et contre le sionisme. S'il y avait eu pour la Syrie le 10 % de cette solidarité qu’ont eu les masses palestiniennes, le massacre d'Al Assad aurait été freiné. Toute la gauche a laissé les mains libres à Al Assad pour qu'il impose ce génocide.
La fable de la gauche réformiste selon laquelle en Syrie se sont affrontés "deux camps", Al Assad et Poutine contre les États-Unis, la Turquie et l'ASL, se montre comme une escroquerie à la classe ouvrière mondiale
C'est qu’ils ont tous fait partie du même pacte contre-révolutionnaire contre les masses syriennes, celui qui agit pour garantir la chute et la livraison de toutes les villes rebelles et qu'aujourd'hui se prépare à faire de même avec les dernières tranchées de la révolution. Ils ont leurs propres intérêts et ils se disputent pour eux, mais sur la table de négociations, jamais dans le champ de bataille. Là ils sont tout unis pour battre la révolution syrienne, et pour cela chacun joue son rôle. Al Assad, Poutine et les ayatollahs iraniens font le travail sale de massacrer les masses. Les généraux de la bourgeoisie sunnite de l'ASL, sous le commandement de la Turquie, livrent les villes rebelles. Les États-Unis, secondés par la France, envahissent la Syrie avec des troupes et des bases militaires, ils commandent ce pacte contre-révolutionnaire et disciplinent leurs agents aux coups de bombes, utilisant en même temps leurs avions pour bombarder les masses quand leurs différents agents ne pouvaient pas les contrôler, comme nous l’avons dit avant.
Genève a été une table commune d'opérations. Les États-Unis ont libéré le ciel et ont coordonné avec la Russie et Bachar que leurs avions allaient massacrer les masses syriennes. Pendant 7 ans de révolution il n'y a jamais eu de choc militaire entre eux, tandis qu'ils ont bombardé massivement toutes les villes rebelles, dont plusieurs ont été réduites à décombres et cendres.
La gauche qui parle au nom du socialisme et de la classe ouvrière, alors que tous les jours elle s'occupe de la trahir, cache ce pacte contre-révolutionnaire et tous les faits qui le démasquent. Elle a affirmé ce mensonge qu’en Syrie il y a "deux blocs" qui se font front, celui d'Al Assad et Poutine contre celui des États-Unis, la Turquie et l'ASL. Et ces courants doivent insister sur cela parce qu’ils doivent justifier que les uns ont pris position pour Al Assad tandis que les autres ont soutenu l'ASL.
C'est-à-dire, il y a eu deux positions à l'intérieur de la gauche réformiste, chacune aux pieds de chaque bout de la même corde de Genève qui étrangle la révolution syrienne.
Ceux qui ont ouvertement supporté le fasciste Al Assad sont le PC, les stalinistes, la bureaucratie des syndicats, le FSM, Castro, Chavez … Ils ont dit "les Ayatollahs iraniens sont anti-impérialistes", alors que ceux-ci sont allés tels que Gurkhas massacrer les masses syriennes. Des courants des renégats du trotskisme, ouvertement pro-staliniens tel que celui d’Alan Woods qui a donné le Programme de Transition à Chavez, continuent de dire "Vive Al Assad, l'anti-impérialiste".
D’autres ont soutenu Al Assad plus sournoisement, d'une forme plus cynique et funeste. Ce sont par exemple le PO et le PTS d’Argentine, qui ont fait un meeting le 1er Mai dans la Place de Mai de Buenos Aires. Eux, ils affirment que "il y a deux camps réactionnaires, alors nous n'avons rien à faire, il faut les laisser se tuer entre eux". Cela signifie permettre qu’Al Assad lance des armes chimiques, que les avions de Poutine bombardent toutes les villes rebelles, qu’ils massacrent les enfants qui y meurent … En fin de comptes, ces enfants, les rebelles, les masses, les 15 millions de réfugiés qui vivent sous de tentes au milieu de rien sont aussi "réactionnaires" que les assassins Poutine et Al Assad qui les massacrent avec leurs bombes. Après avoir affirmé cela … Comment peuvent les militants du PO et du PTS continuer dans ces partis ? Comment peut-on s’appeler révolutionnaire et militer là-bas? Ces courants ont réalisé leur meeting du 1erMai sous le mot d’ordre "Dehors l'impérialisme de la Syrie", mais pas un mot sur Al Assad, qui fait le travail sale à l'impérialisme, justement parce qu’ils soutiennent Al Assad. Et quand l'impérialisme a envahi sous le prétexte de l'EI, ils n'ont rien dit non plus. Plus encore, ils l'ont supporté, parce que "l'ennemi était l'EI".
À l'intérieur de ce bloc, certains ont dit "la seule chose progressive qu’il y a en Syrie, ce sont les Kurdes". Et par "Kurdes" ils faisaient allusion en réalité aux YPG, une force Gurkha de l'impérialisme.
Ces courants ont dit qu'il y avait une "révolution" dans la région du nord de la Syrie, appelée Rojava. Cette zone est occupée par des bases militaires yankees. Quelle révolution peut-il y avoir avec une occupation militaire yankee et le pillage impérialiste du pétrole et de toutes les richesses syriennes ? Ils ont fait passer pour "des révolutionnaires" les Gurkhas de l'impérialisme qui allaient massacrer le Moyen-Orient. Ceux qui ont soutenu cela n’ont pas été seulement les secteurs de la gauche réformiste, mais aussi une grande partie de l'anarchisme. De fait c’est l'anarchisme qui a défendu le plus cette supposée "Révolution de Rojava".
Mais tout l'anarchisme n’a pas défendu cette position. Il y a eu un secteur d'anarchistes grecs -qui ont publié une brochure intitulée "Révolution syrienne"- qui a fait face à cette position. Ils se sont placés dans la tranchée correcte de la révolution syrienne. Avec eux, nos compagnons ont établi une discussion et une relation fraternelle.
Mais, comme nous avons déjà avancé, il y a eu aussi l'autre partie de la gauche, ceux qui se disaient des "amis de la révolution syrienne" : l'UIT, la LIT, le NPA français, le SWP anglais. Ces courants ont dit "en Syrie se développe une révolution démocratique, alors nous devons soutenir les 'jacobins' de la révolution démocratique qui sont les généraux de l'ASL". Ils ont alors promenés ces généraux dans le monde, leur ont fait des interviews, les ont montrés partout. Et pendant des années ils ont demandé aux États-Unis et à la Turquie, les chefs de l'ASL, de lui envoyer des armes pour gagner.
Faire recours à la classe ouvrière mondiale et à la solidarité de classe, parce qu’il s’agit d’une révolution des travailleurs, pour que les exploités battent Al Assad avec les méthodes de la classe ouvrière et prennent le pouvoir ? Non. Appeler à la solidarité ouvrière, comme nous l’avons motionné dans les centrales syndicales qu'ils dirigent ? Non. Ils se sont refusés. Ils ont juste fait une exigence aux États-Unis pour qu'il donne des armes à l'ASL.
C'est-à-dire que pour eux, qui se disent marxistes (et démontrent à chaque pas être des renégats) l'histoire de l'humanité n'est plus l'histoire de la lutte des classes, puisqu’ils soutiennent qu’en Syrie la lutte des classes n'existe pas. En revanche, ils ont affirmé qu'il y avait une lutte entre deux camps : l’un démocratique et l’autre fasciste, ou un camp impérialiste avec le vêtement démocratique et un camp "anti-impérialiste" comme Al Assad. En tout cas ils se sont divisés par rapport à quel était le "camp progressif", alors que ces "deux camps" étaient différents agents de l'impérialisme, qui jouaient différents rôles de la même contre-révolution qui essayait de battre l'autre vrai camp que personne n'a soutenu (au contraire, ils se sont occupés de le trahir) : celui de la révolution des masses syriennes.
Il y avait des conditions plus que suffisantes pour atteindre la victoire
Mais la révolution n'est pas battue et elle terminera de se définir au niveau international
La victoire était possible, à condition de s’unifier avec la classe ouvrière au niveau international. Au début de la révolution, en 2011, beaucoup de jeunes et ouvriers du Maghreb et du Moyen-Orient ont vu qu'en Syrie avait continuation leur propre révolution et ils y sont donc allés. L'impérialisme venait de se retirer d'Irak en 2008, justement parce que les masses américaines s'étaient soulevées contre la guerre et ne permettaient plus à l'impérialisme de maintenir cette invasion-là. Les travailleurs des pays impérialistes ont eu à nouveau cette attitude quand les réfugiés syriens sont arrivés en Europe et ont raconté leur vérité, réveillant l'énorme solidarité des masses européennes. Et si cette solidarité n’est pas devenue des brigades internationales et l’action de la classe ouvrière dans les années 30 envers l’Espagne, quand tous les travailleurs du monde ont soutenu la révolution contre le franquisme, c’est à cause de la trahison de cette gauche, du mot d’ordre "l'ennemi est l'EI", du piège de soutenir Al Assad ou les États-Unis, et d’avoir empêché la vraie solidarité de classe.
Et cela était la première condition pour la victoire. Sans cela on ne pouvait pas triompher, parce que toutes les forces internationales sont allées soutenir Al Assad. Et ces traîtres ont empêché que les forces internationales de la classe ouvrière soutiennent la révolution. Voilà la tragédie que nous voyons maintenant.
Mais la révolution syrienne n'est pas battue. Son avenir dépendra du combat de la classe ouvrière du Moyen-Orient et du monde.
Nos compagnons, auxquels nous rendons hommage, et tout notre courant, nous avons défendu un programme révolutionnaire pour la prise du pouvoir.
Ce programme, ces enseignements, ces combats que nous avons vu le long de ces 7 années de révolution syrienne, c’est justement tout ce que nous avons appris des leçons de l'Espagne, de la Commune de Paris, de 1917 en Russie, de toutes les révolutions passées, où beaucoup de socialistes révolutionnaires ont aussi donné leur vie et ont écrit avec leur sang des leçons révolutionnaires comme font aujourd'hui nos camarades.
Ces leçons vivent dans des partis révolutionnaires. Et, en plus d’avoir encerclé la révolution syrienne et toutes les trahisons que nous avons mentionnées, ces traîtres veulent aussi qu’il ne reste pas de traits des partis révolutionnaires ni de leçons révolutionnaires du marxisme. Ils veulent que personne ne puisse proposer les conditions de la victoire et ils veulent nous faire croire que la victoire n'est pas possible.
Ce 1er Mai nous devons affirmer non seulement que la victoire est possible, mais que nous allons nous battre pour elle, et qu’elle sera possible malgré et contre ce regroupement de traîtres qui se trouvent aujourd'hui dans la Place du Congrès et dans la Place de Mai et dans toute la planète s'auto-dénommant "Nouvelle Gauche".