Siria - le 10 septembre 2023
Les masses syriennes gagnent à nouveau les rues
Que le régime tombe ! Vive la révolution !
Depuis près d’un mois, la Syrie vit un soulèvement dû à la famine dans toutes les régions du pays. Le cri de guerre est "le peuple veut la chute du régime" et "libération des prisonniers". C’est un soulèvement contre un régime fasciste, contre la dictature d’Al Assad, contre la partition de la nation depuis Genève, contre l’occupation, contre le contrôle des bourgeoisies locales et malgré 12 ans de génocide avec des millions de morts, de personnes déplacées et de centaines de milliers de prisonniers politiques torturés.
Le soulèvement a commencé dans les villes syriennes du sud qui se trouvent sous la botte d’Al-Assad, principalement Swayda et Daraa. De là, il s’est étendu comme une traînée de poudre à Lattaquié, Hama, Homs, Deir ez-Zor, Idleb et Alep. Les masses syriennes ont repris les rues. La révolution syrienne est revenue. Avec des grèves générales, des manifestations, des rassemblements, des blocages de route et des fermetures totales.
Tout a commencé en riposte à une brutale hausse des prix des carburants, qui a fait monter les prix des produits de base, rendant désormais impossible l’accès à ces biens. Il faut également tenir compte de la pénurie de ces biens. Il est difficile de trouver du carburant, du pain ou d’autres produits de base, et si on n’en trouve, c’est à un prix exorbitant. En effet, Al-Assad a dû supprimer toutes les subventions sur les carburants parce que l’importation de pétrole devient trop chère face à la hausse des prix du marché et parce que le pétrole syrien est directement pillé par les États-Unis.
Les masses se lèvent à nouveau et font rompre les accords de partition de Genève
Le soulèvement des masses à fait sauter dans les airs les plans d’Al-Assad et de l’Iran de décharger sur elles tout le poids de la crise survenue à cause des prix des importations. En même temps, il a aussi fait rompre les accords de partition de la conférence de Genève, puisque les masses ont échappé au contrôle des bourgeoisies locales. Alors, d’autres bourgeoisies apparaissent et se disputent le statu quo en cherchant une plus grande part des business.
Cela s’est passé avec les bourgeoisies locales de la zone désertique et pétrolière de Deir ez Zor. Elles affirment être originaires de cette terre et avoir été dépouillés des affaires par les YPG, qui sont devenus les gardes de sécurité américains. Elles se battent pour évincer les YPG et contrôler la zone pétrolière au compte des États-Unis, qui continuent de l’occuper avec leurs bases militaires. La Turquie leur fournit des armes et des hommes de l’ALS parce qu’elle a aussi besoin d’une part de cette affaire.
Encore une fois, à propos des tromperies du Rojava, le pacte du PKK avec Al-Assad et le rôle de la gauche réformiste
Suite à cet affrontement, les dirigeants bourgeois de l’ASL en profitent et veulent manipuler les masses, les détournant de la lutte contre Al-Assad en disant maintenant que la lutte est contre les YPG, basés sur la trahison qu’a signifié l’accord du PKK avec Bachar en 2012.
Les tromperies que la gauche réformiste a fait croire aux travailleurs du monde d’une prétendue révolution au "Rojava" restent au découvert et on voit clairement l’importance de la zone pétrolière et que dans cette zone règne le pouvoir yankee et des sept sœurs en pillant l’or noir. Les masques de toutes les calomnies sur les masses syriennes aujourd’hui révoltées tombent, laissant voir que ce sont les ouvriers et les paysans pauvres qui luttent pour une vie digne contre un régime fasciste qui affame le peuple, révolution dont les masses kurdes ne font pas partie parce que leur direction a pactisé avec leurs bourreaux.
De nouveaux pièges et tromperies cherchent à manipuler les masses révoltées
Les masses se sont de nouveau révoltées dans toute la Syrie en exigeant la chute du régime. Et la gauche réformiste ne peut nier ce fait, alors elle tente maintenant de se repositionner, après avoir imposé un encerclement ignoble de silence et de calomnies sur les masses syriennes pour qu’Al-Assad et Poutine massacrent impunément.
L’HTS cherche à faire la même chose à Idleb, après avoir fermé les fronts, accaparé l’armement et imposé un contrôle strict à l’intérieur de cette province pour s’emparer des affaires. Il a maintenant lancé un "plan d’offensive" de "plusieurs phases" sur les fronts de Hama, Lattaquié, Idleb et Alep, ouvrant le feu sur le régime, se livrant à des escarmouches uniquement pour se repositionner, sans intention d’arriver à Damas comme le montre le pauvre armement qu’ils utilisent.
Au contraire, Poutine n’a gardé aucune bombe : il a envoyé ses avions bombarder Idleb et ses environs, non seulement les fronts de bataille, mais aussi les manifestations des masses.
L’issue pour les masses ne peut pas venir de l’ONU et de sa résolution 2254 qui ne cherche qu’à remplacer le bourreau des masses syriennes comme il a été convenu à la conférence de Genève. Pendant des années, les membres de l’ONU se sont assis ensemble et se sont mis d’accord sur la partition du pays et le massacre du peuple syrien. L’issue n’est pas non plus derrière telle ou telle bourgeoisie locale, qui veut manipuler les masses pour se remplir les poches, comme nous l’avons vu ces dernières années. Les déplacées des camps de réfugiés du nord savent bien cela et ils gagnent les rues avec le mot d’ordre "Non à la résolution 2254". Ils ne veulent pas d’une Syrie sous tutelle de Genève, pillée par l’impérialisme et saignée.
À Swayda, un "front démocratique" a été mis en place et pousse pour cette sortie, de manière "pacifique"... Alors que la Syrie est une zone de guerre et Al-Assad a riposté avec répression ! La solution à la partition, la misère, la botte fasciste d’Al Assad ne viendra pas de l’ONU ni de ceux qui ont pactisé avec lui ou cherchent à changer de bourreaux.
Seule la classe ouvrière peut unir la Syrie et chasser Al-Assad et toutes les troupes d’invasion
Seule la classe ouvrière peut donner une solution à la partition, à tant de génocide, à tant de misère auxquels on soumet les masses syriennes. Ses revendications unissent toute la Syrie. Dehors Al Assad ! Dehors toutes les troupes d’invasion ! Pour une Assemblée Nationale Syrienne d’un habitant tous les 10 000 !
Expropriation sans paiement et sous contrôle ouvrier de toute usine, atelier et puit de pétrole pour mettre toutes les ressources au service de faire manger le peuple et de vaincre le régime!
Expropriation des banques et création d’une seule banque de l’État !
Pour le retour des comités de coordination des ouvriers, des paysans pauvres et des miliciens indépendants ! Il faut récupérer les armes que les partis-armée bourgeois ont accaparées !
La Syrie se remet debout, et c’est ce dont ont besoin les masses de tout le Maghreb et du Moyen-Orient, en particulier les masses palestiniennes qui font face au jour le jour à l’offensive sioniste. D’Idleb, de Swayda et de Daraa à la Cisjordanie et à Gaza, une même Intifada!
La classe ouvrière détient la clé pour libérer la Syrie en se joignant à une même lutte aux côtés des travailleurs iraniens, des Russes qui se sont soulevés contre la guerre en Ukraine et de la classe ouvrière américaine.
La révolution syrienne triomphera dans le cadre d’un même combat de la classe ouvrière au niveau international. |