SYRIE – Le 24 juin 2016
Les masses commencent à prendre dans leurs mains les tâches pour la victoire
Des milliers de rebelles marchent aux arsenaux des généraux bourgeois de l'ASL
pour chercher les armes et pour libérer complètement Alep
Pour l’armement généralisé de tout le peuple pour avoir du pain!
Pour l’expropriation des capitalistes pour gagner la guerre!
Après avoir expulsé les troupes mercenaires du chien Bachar et la garde iranienne à Khantoman, au sud d'Alep, en cassant le siège aux quartiers ouvriers de cette ville, les rebelles qui résistent là-bas continuent le combat pour battre Al Assad à Damas, poussés par la faim, par la recherche de leurs foyers, pour en finir avec le massacre du chien Bachar et Poutine qui les bombardent tous les jours, et pour la justice pour tous les martyrs assassinés.
Les ouvriers et exploités combattants se regroupent, s'organisent, ont des réunions et discutent le meilleur chemin pour avancer. Mais des généraux de l'ASL ont aussi essayé de les grouper sous leur aile, pour empêcher l’organisation indépendante. C'est le cas d'un groupe de généraux qui a pris le nom de "Front du Levant" ("Jabhat Shamiya" en Arabe), membres de l'ASL.
Ceux-ci, la première chose qu'ils ont fait a été d’organiser des batailles dans des villages proches de Khantoman, pour faire détourner la résistance qui proposait de marcher à Hamdaniya, un quartier de la ville d'Alep un peu plus au nord de Khantoman où vivent tous les patrons assadistes propriétaires d’usines, de bureaux de change, de boutiques... Les généraux de l’ASL, étant des bourgeois, défendent leur propriété et leur classe avant tout.
Mais dans les grandes discussions sur comment continuer, les combattants de la résistance ont commencé à voir ces généraux comme un frein dans leur combat, car ceux-là affirmaient toujours être contre avancer. Les combattants voulaient terminer d’expulser les troupes de Bachar dans toute la ville d'Alep et ses environs, avançant sur Hamdaniya. Et alors ils se sont réunis en assemblée et ont décidé de rompre avec les généraux du "Front du Levant".
Mais la discussion de cette assemblée n'a pas fini là. On a aussi discuté quoi faire après s'être séparé de ces généraux, parce que tout le monde sait qu'ils ont le gros de l'armement et des camionnettes gardées dans leur dépôts un peu éloignés d'où ils étaient, au nord de la Syrie, à quelques mètres de la frontière avec la Turquie. Et tout le monde sait aussi que ce ne sont pas ces généraux ceux qui se trouvent dans le front de bataille mais les miliciens qui étaient présents dans cette assemblée.
Ils ont donc décidé de marcher vers les quartiers et les dépôts de ces commandants de l'ASL. Des milliers ont été mobilisés le samedi 18 juin rendant publique la rupture avec ces généraux sans batailles. Les jeunes combattants voulaient continuer la bataille pour terminer d’expulser toutes les troupes et les patrons assadistes et gagner la guerre en battant Bachar à Damas. Quand ils sont arrivés face aux quartiers de ces généraux bourgeois, ils ont crié : ouvrons les dépôts! Exproprions les armes et les voitures de l'arsenal! Ceux qui se battent dans les fronts c’est nous!
Immédiatement quelques commandants et des ecclésiastiques se sont rendus présents sur la scène. Ils disaient être pour de la protestation, mais que vouloir exproprier les généraux était "un péché" et que "tout devait être fait à travers la loi d'Allah", et que "les armes étaient à ces généraux et personne ne devait y toucher". En utilisant quelques phrases du Coran et en plaçant les ecclésiastiques entre les manifestants et les arsenaux ont réussi à empêcher que les jeunes rebelles prennent par la force ce qui leur appartenait. Ils ont pu ainsi protéger encore une fois la propriété des généraux bourgeois pour que les armes et les voiture n'arrivent pas aux mains des opprimés et beaucoup moins à la tête d'une bataille contre les troupes mercenaires de Bachar.
Mais la trahison de ces généraux et hommes religieux il ne finissait pas là. Ils devaient empêcher à tout prix que les jeunes miliciens ne rompent avec les généraux du Front du Levant et s’organisent de manière indépendante. C’est pour cela qu'ils ont coordonné une réunion avec les dirigeants d'une fraction de l'ASL qui pose en combative et de cette façon les ecclésiastiques et les généraux s'assuraient que les jeunes rebelles n’allaient pas s'organiser en dehors des organisations commandées par les dirigeants collaborateurs.
Tout cela montre que les généraux bourgeois, la direction des partis-armées comme l'ASL et Jabhat al Nusra, sont déjà un frein absolu pour continuer d'avancer dans le combat contre Al Assad. Les masses commencent déjà à le voir. Ces généraux ne sont pas dans le front de bataille. Ils accaparent les armes, ils refusent d’avancer et ils négocient à Genève avec les généraux assassins d'Al Assad.
Ils ont des affaires en commun avec Bachar et les patrons assadistes. Ils négocient à Genève. Et dans cette conférence, il y a un principe sur lequel ils sont tous d'accord : on ne touche pas à la propriété.
Car ils sont tous des bourgeois. Les usines des "zones libérées" sont sous des patrons de l'ASL et de Jabhat al Nusra et vendent partout en Syrie, y compris les zones sous contrôle de Bachar et de l'État Islamique. De même avec la production faite dans les zones du régime. Et l'État Islamique occupe la zone de production d'électricité et de pétrole à Raqa et Deir ez Zor et il les vend à toutes les zones de la Syrie. Ils sont tous imbriqués dans les affaires.
C’est pourquoi, la seule qui peut gagner la guerre et mener le combat jusqu'au but pour battre Al Assad, c'est la classe ouvrière, les exploités, ceux qui ne sont pas attachés au régime sous aucun intérêt, aucun commerce, aucune affaire. Ils sont seulement poussés par les conditions inouïes de misère, et dans la lutte pour les surmonter, ils dépassent déjà la limite que les directions de l'ASL et de Jabhat al Nusra leur ont imposée dans l’offensive révolutionnaire.
Les hauts rangs de l'ASL négocient à Genève. Mais dans cette conférence, les masses ne sont pas représentées, elles n’y participent pas. Parce qu'en Syrie il y a une révolution, et les exploités qui sont toujours debout cherchent à la mener au triomphe. Et pour cela, il faut rompre avec les généraux bourgeois et que le prolétariat prenne la direction de la guerre.
Que reviennent les comités de coordination avec la démocratie directe, sans généraux bourgeois qui font des affaires aux dépens du sang des masses révolutionnaires!
Pour l’armement généralisé pour tout le peuple! Comme le disaient les ouvriers révolutionnaires de la Commune de Paris: celui qui a les armes, a le pain!
Il faut exproprier les capitalistes, leurs usines, leurs biens, leurs banques et mettre tout à la disposition de gagner la guerre!
Il faut triompher sur le chien Bachar à Damas! Le chemin est celui des actions de masses, comme celles qui ont libéré Khantoman en mai.
La Syrie sera ouvrière et paysanne dans une fédération de républiques socialistes du Maghreb et du Moyen-Orient avec le triomphe de la révolution, ou sera une colonie plus de l'impérialisme, qui continuera de piller le pétrole de toute la région, en ensevelissant les masses dans un cimetière de massacre et de misère.
Correspondant |