ÉTAT-UNIS Le 22 janvier 2021
Le vieux rêve périmé de la "démocratie" américaine
Les libéraux démocrates et la gauche réformiste du monde entier plaident depuis des décennies contre la "démocratie américaine". Ils ont fait croire aux travailleurs du monde entier que le fascisme n’avait rien à voir avec les États-Unis et que tout se résolvait avec un "peuple souverain au suffrage universel". Ce s’est effondré comme un château de cartes avec le putsch encouragé par Trump et par des secteurs de la police du 6 janvier, avec lequel ils ont essayé d’empêcher que Biden assume au gouvernement.
Sous le drapeau de la "démocratie" et des "droits de l’homme", l’impérialisme américain a couvert ses pires coups fascistes dans le monde entier pour imposer ses conditions de domination et de soumission aux peuples opprimés. Les États-Unis ont dominé l’économie et la politique mondiale à l’aide de bombardements atomiques, tel qu’ils ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale.
La puissance du marché intérieur américain a été renforcée après la fin de la guerre, car pendant toute cette période de Yalta, les États-Unis absorbaient une grande partie de la production mondiale. L’exaltation de la domination yankee fut renforcée par la chute de l’Ex-URSS et de la Chine, livrées par le stalinisme. La restauration du capitalisme a donné du sang neuf à ce système capitaliste pestilentiel et a créé l’image que s’ouvrait une époque de renforcement illimité du capitalisme à partir de 89 et des États-Unis en particulier. Cela a créé une vision de renforcement de la "démocratie" proclamée par l’impérialisme yankee, montrée comme exemple dans le monde, alors qu’à l’extérieur de ses frontières, Comme nous l’avons déjà dit, ses cinq commandos militaires avec la CIA et l’OTAN étaient les plus grands gestionnaires d’actions fascistes, de coups contre-révolutionnaires et de génocides dans le monde entier.
Mais loin de résoudre leurs contradictions en 89, les puissances impérialistes n’ont réussi qu’à faire une pause et à ouvrir de nouvelles contradictions historiques. Les puissances impérialistes européennes se sont regroupées pour leurs affaires autour de la "Grande Allemagne". Ce bloc impérialiste est entré en conflit pour le marché mondial et pour les nouvelles entreprises qui s’ouvraient en Chine et en Russie surtout, à laquelle il continue à spolier ses hydrocarbures et le gaz en particulier. Les conditions de l’approfondissement des disputes inter-impérialistes ouvertes étaient mûres. L’ère de Yalta, avec l’anomalie d’un "super impérialisme américain", avait pris fin.
La fête n’a pas duré longtemps et de nouvelles crises ont frappé la planète depuis l’intérieur même de son économie la plus puissante : celle des États-Unis.
Dès la fin des années ‘90, la première grande crise éclate aux États-Unis et dans le monde. Le capital financier et l’oligarchie de Wall Street, ils avaient dépensé des valeurs que le travail humain n’avait pas encore produites. Une crise énorme éclatait avec les bilans falsifiés des entreprises de haute technologie, provenant de l’appareil militaro-industriel. L’Enron fut le cas emblématique de cette grande escroquerie, augmentant la valeur des actions de façon fictive pour se distribuer de succulents dividendes. Ainsi ils ont fait faillite la bourse en 1997 et ont plongé les États-Unis, dans une phase de récession aiguë, alors que l’administration Clinton était terminée et donnait son entrée à Bush.
Il faut observer attentivement la réaction de l’impérialisme américain face à cette crise aiguë qui l’a surpris après la réjouissance des ‘90, basé sur le pillage et l’effondrement de l’absolue majorité de l’économie monde.
Le gouvernement de Bush est arrivé, il a largement imposé le bonapartisme au régime américain, avec des lois "antiterroristes", droit à l’intervention de l’État dans toute la vie privée des particuliers, etc. Ce fut la phase de l’imposition du "bonapartisme" de la "démocratie" américaine vers l’intérieur, qu’ y compris l’auto-attentat contre les tours jumelles pour justifier l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak et le démantèlement de toutes les institutions de domination collégiale avec le reste des puissances impérialistes de la planète, en commençant par l’ONU et l’OEA. Les États-Unis ont lancé les "guerres pétrolières", ont augmenté leur prix et en entrant aux tire dans le monde pour s’assurer qu’ils restaient l’impérialisme dominant. La devise de Bush était "avec les États-Unis comme ami ou contre les États-Unis".
Mais l’économie monde imposait aux États-Unis qu’il ne peut y avoir une seule puissance impérialiste qui contrôle tout le marché mondial puisqu’il y en a d’autres. À cette époque, la "grande" Allemagne avait déjà réussi son unification et à travers elle, avait conquis ce qu’elle n’avait pas accompli avec deux guerres mondiales : son hégémonie dans son "espace vital" de l’Europe impérialiste et de l’Est, en aspirant l’ex-URSS.
La bravoure ne dura que peu de temps à l’impérialisme yankee. Un soulèvement de masse à l’intérieur des États-Unis contre la guerre avec l’héroïque résistance irakienne, lui a causé une dure défaite comme hier au Vietnam et a fait jouer la clarinette de retrait d’Irak.
Mais les États-Unis ont jeté cette crise dans le monde et ont intensifié leur pillage en Chine, en ouvrant son économie et en absorbant les titres de leur excédent commercial en échange de bons du Trésor américain, en finançant ainsi tous leurs déficits. En Chine, aux États-Unis et dans le monde entier, une croissance parasitaire basée sur des bulles immobilières, des produits de base, du pétrole, etc., la deuxième grande crise s’est développée et a éclaté en 2008. Une crise comme celle des années ‘30 quand l’impérialisme yankee jeta à la classe ouvrière mondiale, au reste des puissances impérialistes et au monde semi-colonial qu’ils pillent.
Là Obama est arrivé " en serrant la main aux peuples musulmans", en posant comme "gentil" et "bon voisin". Mais rien de tout cela n’était réel. Les États-Unis ont pu survivre en attaquant durement à la classe ouvrière américaine et en finissant pour ne pas coopter tous leurs secteurs aristocratiques et privilégiés au cœur de l’empire. C’est l’administration Obama qui a arraché les plus grandes conquêtes à la classe ouvrière américaine, qui a tué des dizaines de George Floyd avec sa police meurtrière et qui, tout en parlant de "paix", est entré dans le monde en continuant l’opération "Plomb durci" du sionisme contre les masses palestiniennes.
C’est Obama qui a donné un "parapluie protecteur" à toutes les dictatures fascistes et contre-révolutionnaires, comme Al Sisi en Égypte et Al Assad en Syrie, qui ont massacré les peuples qui se sont soulevés en 2011 contre la faim et la misère au Maghreb et au Moyen-Orient. De plus, l’œuvre du "pacifiste" Obama a été l’utilisation de "l’ami" iranien pour maintenir l’ordre manu militari au Moyen-Orient
Avec des pactes et des accords politiques et commerciaux, Obama a essayé de maintenir la suprématie de l’impérialisme yankee dans le monde. D’énormes masses de capitaux avaient déjà quitté les États-Unis depuis le milieu des années ‘90. Ils se sont installés en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Amérique latine, etc. transformant le monde en une grande maquila des puissances impérialistes. Cela s’est fini par une relative vidange du marché intérieur nord-américain. En recherchant de plus en plus des mains-d’œuvre esclaves et en utilisant les avantages comparatifs des nations opprimées, les transnationales sont allées dans le monde. Il s’agit d’une loi de tout impérialisme qui avance sur le monde en le maîtrisant et qui coupe ainsi lui-même la branche où il est établi. C’est-à-dire plus les États-Unis dominent le marché mondial, plus le pillent, plus ils avancent sur lui et plus ils s’affaiblissent à l’intérieur, parce que les gains et les capitaux affluent de plus en plus hors de leurs frontières. Ce qu’ils ont fait se concentrer au sein des États-Unis, c’était leurs affaires parasitaires, leurs bulles financières et les énormes investissements de haute technologie pour la guerre, financés par l’État américain.
L’époque d’Obama a été marquée par des pactes ratés avec les puissances impérialistes rivales d’Europe, mais il a eu le mérite d’avoir détourné et écrasé les révolutions du Maghreb et du Moyen-Orient et d’avoir brisé le siège de Cuba, ce qui lui a permis de rentrer l’Amérique latine et de stabiliser la situation dans sa "cour arrière". En outre, il a avancé en Ukraine en noyant une révolution avec les troupes de l’OTAN, qui les a placées aux frontières de la Russie et avec son vice-président Biden restant le baron du gaz dans toute l’Europe.
Avec sa politique "défensive" et son visage "crédule et aimable" d’Obama, l’impérialisme a concentré ses forces et désorganisé l’offensive de masse, mais il a affaibli son marché intérieur et il a laissé hors des affaires un secteur des bandits de Wall Street comme les barons du ciment et de l’industrie lourde qui bénéficiaient de contrats des états yankees. Une vraie "patrie contractuelle".
Ils ont repris les affaires quand Trump est arrivé à la présidence. "L’Amérique d’abord" fut son cri de guerre, en promettant de revenir au "rêve américain" du marché intérieur puissant et d’ouvrir les barrières douanières des autres puissances impérialistes et de la Russie et de la Chine en particulier. Trump fermait le marché intérieur américain pour concentrer toutes ses forces pour prendre le marché intérieur chinois et les entreprises d’État rentables.
Mais au cours de la dernière année de la présidence de Trump un troisième marasme économique se développait de nouveau. L’impérialisme américain et l’ensemble de l’économie mondiale se sont soutenus et ils sont sortis relativement de la catastrophe de 2008 en détournant la révolution ou en l’aplatissant, en profitant de grandes trahisons des directions des masses et en s’endettant. La dette des États et des entreprises équivaut aujourd’hui à 262 milliards de dollars. C’est ce que les parasites impérialistes ont dépensé sans produits les biens que la soutienne. Comme jamais auparavant, les crédits à "taux zéro" (sans intérêt) et l’émission de dollars sans soutien de la Réserve fédérale ont fonctionné.
Au début de l’année 2020, la pandémie du coronavirus a frappé non pas une économie florissante, mais une économie en faillite, un nouvel infarctus de la crise mondiale, qui éclate dans la main du gang de Trump, sans avoir gagné une guerre, sans avoir ouvert de manière décisive aucune économie ni d’Europe, ni de la Chine, ni de la Russie... et sans avoir relancé le marché intérieur américain. En d’autres termes, Trump a trompé des secteurs des masses et des classes moyennes ruinées aux États-Unis, leur promettant un avenir meilleur, mais les monopoles, au cœur de l’establishment, les 17 plus grandes banques de l’oligarchie mondiale qui sont à Wall Street, ils n’ont pratiquement pas eu de nouvelles affaires, mais leur ont rendu un pays en faillite.
Ces 23 dernières années, les États-Unisont déjà lancé trois crises sur la planète, ce qui équivaut à trois crises des années 30. Ils ont laissé l’économie mondiale en faillite et ils l’ont fait avec le reste des puissances impérialistes qui ont jeté toute leur crise à leurs propres classes ouvrières et aux peuples qui oppriment, comme cela a été le cas avec la faillite de Maastricht en 2008 et celle qui est aujourd’hui en pleine récession.
Les mesures anticycliques prises par les banques centrales d’Europe, mais des États-Unis en particulier, de rendre des crédits à "taux zéro", montrent toute la décadence parasitaire d’un système qui mérite de mourir. Les entreprises de Wall Street, loin d’investir dans le processus de production, elles ont distribué ces crédits comme dividendes et bénéfices ou elles les ont prêtés du nouveau dans le monde semi-colonial. Ils ont fait monter leurs actions, ils ont augmenté la valeur de leurs bilans de façon fictive, mais ces fonds ne sont pas allés à la production, où le capitalisme ne peut récupérer le taux de profit et ne peut le faire qu’avec des investissements de l’État pour l’industrie militaire.
Les États-Unis ont jeté à nouveau la crise dans le monde et le monde ne peut plus supporter les États-Unis tels qu’ils sont aujourd’hui. Les guerres commerciales de Trump avec l’Europe, avec la Chine, etc. sont le miroir qui réfracte cette pourriture du système capitaliste mondial.
La "démocratie" bourgeoise parlementaire de l’impérialisme américain ne peut plus contenir ni canaliser la capacité de concilier les contradictions entre les classes aux États-Unis, ni la politique internationale des différents monopoles impérialistes yankees sur la planète
Le parlementarisme bourgeois ne peut plus garantir le déroulement pacifique des événements. Ils ont plongé dans la ruine des millions de secteurs de la classe moyenne américaine qui cherchent même aujourd’hui des sacs de nourriture pour se nourrir au milieu de la pandémie, tandis que des millions d’ouvriers n’ont ni travail ni maison et vivent de bons de l’État. Les secteurs désespérés de la classe moyenne cherchent une solution maintenant à leur crise... Ils sont la base du fascisme.
La "ère Trump" n’est pas terminée au milieu de la crise de domination politique, économique et militaire des États-Unis, qui annonce un saut dans les affrontements avec le reste des puissances impérialistes. Cette période profonde de crises, de guerres et de révolutions, pose l’impérialisme yankee qui, pour assurer l’unité de ses élites et des classes dominantes et pour maintenir la domination de l’économie mondiale et ne pas être perdant avec les autres puissances qui se disputent avec lui, Il a besoin du bonapartisme... du fascisme... autant qu’aujourd’hui il a besoin de la politique perfide de collaboration des classes, front populaire et tromperie pour contenir et endormir les masses pour ensuite les écraser.
L’oligarchie financière yankee, qui n’est contrôlée que par ses propres actionnaires, menace de mener la planète à la barbarie et détruit déjà les États-Unis en absorbant leurs richesses comme un parasite et en amenant les masses aux pires conditions de vie de leur histoire. Si les moyens de production restent entre leurs mains, il n’y a plus de salut pour les travailleurs et le peuple pauvre des États-Unis et du monde. La bourgeoisie a conduit les États-Unis et toute l’économie de la planète à la faillite. Il n’assure plus ni le pain, ni un travail digne, ni un lit d’hôpital, ni au Bangladesh, ni à New York.
La période du déclin de la "démocratie" parlementaire américaine telle que nous la connaissons historiquement a commencé. Les contradictions entre les classes seront résolues, tôt ou tard, avec les armes à la main. Malheur à la classe ouvrière si elle ne trouve pas la clarté stratégique dans son combat ! Le putsch proto fasciste est un signe que le capital n’a pas seulement des menteurs et des charlatans dans le Parti démocrate, mais aussi des chiens entraînés pour attaquer le mouvement ouvrier. L’attaque du Capitole a été un grand essai pour charger la classe ouvrière si elle se révolte à nouveau. Le grand capital a ruiné les classes moyennes. Il n’y a plus de retour en arrière. Soit le prolétariat gagne ses couches inférieures pour un combat indépendant, soit le fascisme le fera.
Aux États-Unis, le mouvement de la démocratie vers le fascisme en est encore à sa première étape. Le Parlement continue d’exister. Biden a assumé. Mais aucun d’entre eux n’a pas la force qu’avait autrefois la "démocratie américaine". Quelques milliers de fascistes ont mis leurs "héros" sous leurs sièges. Les masses mettront déjà sur pied les conseils d’ouvriers, de simples soldats et leur milice. Ce jour sera la victoire de la révolution socialiste, car les événements d’aujourd’hui pointent vers cette alternative historique.
La menace de tous les magnats de Wall Street de retirer tous les fonds à Trump et au Parti républicain, s’il n’acceptait pas sa défaite, démontre le véritable caractère de la "démocratie américaine", c’est-à-dire celle des esclavagistes. Ceux qui ont les dollars commandent. L’oligarchie financière a retiré 800 millions de dollars au Parti républicain pour que Trump se retire de sa tentative putschiste. Trump attaqua. Mais même si la "gauche" du Parti démocrate crie et elle se fait "rebelle" et "transgressive", une partie de ces mêmes fonds vont aux fascistes et à leurs partenaires policiers d’État et de la CIA et même si cela semble faux, une autre partie va au Parti démocrate. Si nous ne nous trompons pas, le sioniste Sanders a disposé de plusieurs millions de dollars pour mener sa campagne électorale, tromper les masses et les soumettre à Biden. C’est M. Sanders, agent du sionisme et du Mossad, qui a remis à Biden la liste des 10 sionistes qui sont dans son cabinet, parmi eux le commandant de la CIA, le procureur général, chef des procureurs et rien de moins, que la directrice du Trésor américain... Le cabinet de Biden est rempli de sionistes de l’État fasciste d’Israël, qui est ancré dans l’occupation de la nation palestinienne par des méthodes de guerre civile et qui écrase les peuples du Moyen-Orient. C’est la "démocratie" de Sanders-Biden, c’est pourquoi si on ne combat pas l’impérialisme, ne combat pas le fascisme.
C’est de cela qu’il s’agit la "démocratie américaine", la "démocratie" des dollars des esclavagistes qui ont décidé aujourd’hui de mettre Biden pour montrer un visage conciliant avec les masses et avec le monde, pour rechercher de nouveaux accords et pactes, après les menaces de Trump, ce que celui n’a pas pu faire.
Les intentions de lever l’embargo contre l’Iran et Cuba sont un objectif de cette nouvelle administration. Là il y a des affaires succulentes. Les Biden connaissent le sujet, depuis qu’ils ont pris les activités gazières de l’Ukraine.
Il faut récupérer l’Iran pour disputer à l’Europe impérialiste, d’énormes affaires au Moyen-Orient, qui se perdent à cause du blocus de Trump, mais surtout, c’est pour remettre le sionisme en tant que gendarme de la région.
Le Biden "bienveillant" a déjà appelé à investir 10 fois plus que Trump dans l’OTAN. Il a besoin de ses troupes aux frontières avec la Russie pour qu’elles gardent l’Ukraine. Il a besoin d’une OTAN forte et armée jusqu’aux dents pour aller chercher les anciennes républiques islamiques soviétiques, pour retourner dans le Caucase et pour les affaires pétrolières dans toute cette région, que la "grande" Turquie contrôle à ses frais.
Et la Chine ? Là, la "bonté" de la "démocratie" s’arrête. Obama l’a déjà dit : "L’Amérique est une puissance du Pacifique". Là, il a gagné la guerre et là, les canonnières parleront... C’est de cela qu’il s’agit la "démocratie" impérialiste.
Ni de Trump, ni de Biden, ni d’Obama, ni de Bush, l’époque qui s’aggrave est celle des crises, des guerres et des révolutions.
Carlos Munzer
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